Questions à Younes Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences
Interrogé en marge de la signature, mardi à Rabat, de 4 conventions consacrées au programme Awrach 2, le ministre Younes Sekkouri en explicite les dessous. Le responsable gouvernemental en charge du département de l’inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences révèle que ces documents, signés avec le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjae ainsi que les directeurs généraux de la CNSS, Hassan Boubrik et Noureddine Benkhalil de l’Anapec, se veulent de concrétiser Awrach. A commencer par la mobilisation des budgets tout en définissant les chantiers prioritaires nationaux. L’occasion pour M. Sekkouri de mettre l’accent sur l’emploi durable pour cibler principalement les Neets moyennant une rémunération de 1.500 DH par mois pendant 9 mois. Le ministre ressort également la promotion de la très petite entreprise via une subvention du même montant par mois sur la même période.
ALM : Concrètement, comment envisagez-vous de mettre en œuvre les conventions signées mardi à Rabat ?
Younes Sekkouri : Les conventions signées permettent de jeter les fondements nécessaires au déploiement effectif du programme Awrach en mobilisant d’une part les budgets nécessaires pour le financement à travers la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) qui assure la gestion et le transfert des crédits aux bénéficiaires. Et de l’autre, en définissant les modalités de mise en œuvre des chantiers prioritaires nationaux et du dispositif de soutien à l’emploi durable dont la mise en œuvre sera assurée par l’Anapec (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences) conformément aux dispositions du contrat programme et du manuel des procédures.
Concernant l’emploi durable, quels seront vos moyens pour l’appuyer?
Le programme Awrach dans sa nouvelle configuration marque une réelle rupture dans les politiques de promotion de l’emploi et de l’insertion au Maroc, notamment au profit des personnes non-diplômées. En effet, les politiques se sont longtemps focalisées sur les taux de chômage privilégiant les diplômés chômeurs et ignorant une population, très importante de neets (not in education, employment or training- ni en emploi, ni en études, ni en formation) au Maroc qui dépasse les 1,7 million. A travers la composante appui à l’emploi durable du programme, nous ciblons en priorité cette population en incitant les entreprises à les employer pendant une période minimale de 12 mois, moyennant une formation qualifiante et une importante incitation financière de 1.500 DH par mois pendant 9 mois, soit près 50% du SMIG.
Qu’en est-il du programme Taehil? Comment envisagez-vous de le déployer?
La formation contractualisée pour l’emploi, autrefois accessible uniquement aux diplômés, est aujourd’hui accessible aux non-diplômés, visés par ce dispositif, grâce à l’avenant modificatif du programme Taehil.
A travers Awrach 2, nous accordons un intérêt particulier à la promotion de la très petite entreprise que l’on souhaite soutenir en l’appuyant à accéder à toute catégorie de profils, moyennant la subvention de 1.500 DH par mois pendant 9 mois et une qualification selon les besoins de l’entreprise.