Baisse du chômage : Une année 2025 meilleure pour le Maroc, selon Fitch

Conjoncture. L’année prochaine s’annonce sous les meilleurs auspices pour le Royaume. Tous les indicateurs devraient être au vert pour le Maroc sur le plan économique en raison d’une meilleure conjoncture pour le pays. Les détails.

Une année 2025 pléthorique attend le Maroc. En tout cas, Fitch Solutions affiche un très fort optimisme pour l’économie marocaine. «Nous sommes optimistes quant à la croissance en 2025 et prévoyons qu’elle s’accélère pour atteindre 4,9 %.  Cette hausse serait due à une confluence de facteurs favorables, à savoir des baisses de taux, des investissements publics solides, une faible inflation, l’accueil de la Coupe d’Afrique des Nations et une reprise de la croissance en Europe. Nos prévisions tablent également sur une saison agricole normale, qui entraînera une reprise de la croissance dans le secteur agricole après trois années successives de conditions climatiques défavorables», explique Fitch dans une récente note sur les prévisions économiques. La même source affirme que les exportations nettes bénéficieront d’une croissance plus forte en Europe qui soutiendra les exportations, et d’une croissance plus lente des importations à mesure que la production agricole se redresse. «Les exportations continueront de bénéficier de la tendance structurelle positive de la relocalisation des chaînes d’approvisionnement. Le Maroc a été une destination importante pour les flux d’IDE ces dernières années, car il continue de construire une base manufacturière orientée vers l’exportation et bénéficie d’un environnement opérationnel favorable. En effet, les entrées nettes d’IDE au Maroc entre janvier et août 2024 ont augmenté de 55,1 % en glissement annuel, ce qui se traduira par une capacité de production plus élevée, y compris dans les industries orientées vers l’exportation», poursuit la même source anticipant une accélération de la croissance de la zone euro de 1,0 % en 2024 à 1,5 % en 2025, ce qui augmentera encore la demande déjà forte d’exportations marocaines.

CAN 2025
Un événement sportif d’ampleur aura également un impact positif sur l’économie nationale. Il s’agit bien évidemment de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2025) prévue au Royaume. «Nous pensons que l’accueil par le Maroc de la Coupe d’Afrique des Nations entraînera également une augmentation des flux touristiques, ce qui stimulera encore les exportations. Les vents favorables susmentionnés verront la croissance des exportations dépasser la croissance des importations qui sera ralentie par une production agricole nationale plus élevée, malgré des investissements toujours importants», explique Fitch Solutions. Cette dernière explique par la même occasion que la croissance des investissements restera forte, soutenue par des baisses de taux et des investissements publics solides.  Nous prévoyons que Bank Al-Maghrib (BAM) réduira son taux directeur de 50 pb (points de base) au total en 2024 et de 25 pb en 2025, ce qui réduira les coûts d’emprunt et soutiendra l’investissement. Cela s’ajoute à un investissement public solide alors que le Royaume cherche à soutenir l’activité économique et à élargir la base industrielle du pays. «Nous nous attendons également à ce que le gouvernement augmente ses investissements afin de se préparer à la Coupe du monde 2030 que le Royaume accueillera avec l’Espagne et le Portugal. En outre, la dynamique positive des flux d’IDE se poursuivra, le Maroc restant l’une des meilleures destinations pour les IDE en Afrique, car il affiche actuellement le quatrième score le plus bas de notre indice de risque opérationnel (un score inférieur entraîne un risque plus faible) et bénéficie d’une situation avantageuse pour les secteurs orientés vers l’exportation compte tenu de sa proximité avec l’Europe», précise la même source. Et de conclure: «La faiblesse de l’inflation et du chômage soutiendra la consommation privée en 2025.  Premièrement, nous prévoyons que l’inflation restera contenue à 1,9 % en 2025 malgré une légère accélération par rapport à 1,3 % en 2024, car un rebond de la production agricole permettra de contenir les prix des denrées alimentaires, tandis que la stabilité des prix mondiaux des matières premières et un dirham légèrement plus fort assureront une croissance lente des prix. En outre, nous prévoyons qu’une reprise de la production agricole entraînera une amélioration du taux de chômage, qui a grimpé en flèche récemment après trois années de conditions climatiques défavorables, car le secteur emploie environ 27 % de la population. En outre, une dynamique favorable de l’investissement permettra une augmentation de la création d’emplois, ce qui améliorera la propension des ménages à dépenser et soutiendra la consommation».

A noter que le gouvernement avait récemment publié ses prévisions économiques dans le cadre des préparatifs pour l’élaboration du projet de loi de Finances 2025 (PLF). Ainsi, la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 4,6% en 2025, selon le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal accompagnant le projet de loi de Finances (PLF) de l’année prochaine. « Cette hausse notable est principalement attribuable à un rebond substantiel de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne. Simultanément, la valeur ajoutée non agricole devrait maintenir un rythme de croissance similaire à celui prévu en 2024 », précise ce rapport publié sur le site du ministère de l’économie et des finances. Les secteurs secondaire et tertiaire devraient consolider leurs performances, avec des taux de croissance respectifs de 2,9 et 4,1% en 2025, avait expliqué la même source. Ledit rapport fait savoir que les prévisions pour l’année prochaine reposent sur un ensemble d’hypothèses relatives à l’environnement national et international. Concernant l’environnement international, il s’agit d’une croissance de la demande étrangère adressée au Maroc de 3,2%, d’un cours moyen de baril de Brent à 80 dollars, de taux de change euro/dollar de 1,085, euro/dirham de 10,77 et dollar/dirham de 9,8 en 2025.
Dans le contexte national, une campagne nationale agricole estimée à 70 millions de quintaux (Mqx) devrait entraîner un rebond dans le secteur agricole, avec une croissance de la valeur projetée à 11%.

Budget
Rapport. Selon le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal accompagnant le projet de loi de Finances (PLF) de l’année prochaine, la valeur ajoutée non agricole devrait poursuivre son expansion à un rythme similaire à celui de l’année précédente, avec un taux de croissance de 3,7% en 2025. D’après la même source, les exportations connaîtraient une légère décélération, en raison d’un retour à la moyenne, et devraient croître de 7,1% en 2025, tandis que les importations progresseraient de 6,8%. S’agissant de la demande nationale, la croissance serait principalement tirée par les exportations, qui devraient contribuer de 3 points de pourcentage. Cependant, cette contribution positive sera contrebalancée par la croissance des importations, dont l’effet négatif se chiffrerait à -3,8 points de pourcentage. Ainsi, la contribution des échanges extérieurs à la croissance du produit intérieur brut (PIB) est estimée à -0,8 point de pourcentage. Par ailleurs, le rapport révèle que la consommation finale devrait apporter une contribution significative de 3,9 points de pourcentage à la croissance, principalement grâce à l’augmentation des dépenses des ménages, qui devraient contribuer de 2,8 points de pourcentage.