Economie

Balisage : Concertation

Il fut un temps où tous les défunts GRIT (Groupement régionaux d’Intérêt touristique) étaient lancés dans la course pour la métamorphose en CRT. Du Nord au Sud, tout le monde s’est converti à la nouvelle mode.
Casablanca, en sa qualité de capitale économique, a ouvert le bal. Marrakech a emboîté le pas et personne n’a versé une larme sur un GRIT miné par des querelles byzantines. La ville d’Agadir avait aussi fini par enterrer son groupement, mais dans sa mue en CRT n’avait presque rien changé aux problèmes de fonds et de finances.
Bref, d’autres villes ont suivi la tendance. Quand on interrogeait les professionnels de Fès, (qui ont longtemps réprimé cette envie de changer), sur le pourquoi de tant de retard dans une mutation indispensable pour la vision 2010, la réponse était toujours la même: «S’il s’agit de changer de nom, autant rester GRIT».
Allez crier cette vérité aux Tangérois, eux qui, à peine après la dernière pierre portée à l’édifice de leur CRT, ont vu une petite crise de leadership naître et paralyser cette instance. Aujourd’hui, elle est règlée, dit-on. Mais le CRT de Tanger n’a toujours pas de siège. Celui de Fès non plus; malgré les actions enclenchées, malgré les nombreuses réalisations, il rêve toujours d’un local. Ironie du sort, ce CRT, l’un des plus jeunes, est parmi les plus percutants dans les actions de promotion, dans la confection des packages avec les TO. A quelques 35 kilomètres de là, le CRT de Meknès fait aussi figure de SDF en vue.
Dirigé par un professionnel qui l’héberge entre-temps, ce Conseil ne dispose pas non plus de siège. Les mauvaises langues ajoutent que son budget est confidentiel.
Cela ne l’a pas empêché de participer au rayonnement du Festival du cheval et à d’autres activités. Mais pourra-t-il aller au delà sans plus de moyens ? Bien loin de l’activité débordante à Marrakech, Agadir, Fès et Tanger ou encore Casablanca, d’autres CRT attendent la manne du ciel. Celui de Ouarzazate n’a ni logis ni couvert. Petits budgets pour d’aussi grands besoins.
Interrogé sur cette situation qui concerne aussi d’autres provinces, le ministre du Tourisme nous a renvoyé chez les professionnels. C’est à eux, nous-a-t-il dit, de faire des programmes et de convaincre les élus. Les CRT servent aussi à cela ! « Ce sont des endroits où les professionnels présentent des projets, tentent de convaincre les élus, la commune, pour un budget ».
Bref, en un mot, il ne sert à rien de CRTer si on ne concerte pas.

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