L’année 2006 est là, avec un mois de janvier, exceptionnellement coincé entre les fêtes de fin d’année et celle de l’Aïd. La situation est calme au niveau des réservations. La reprise réelle est escomptée pour la fin février, voire la mi-mars, dit-on. Ceux des opérateurs qui croient à cette reprise d’avril poussent l’optimisme jusqu’à prédire les taux de croissance, la courbe des nuitées. A croire qu’ils lisent dans le marc de café ou dans une boule de cristal.
Pourtant ailleurs, les destinations concurrentes ont déjà commencé à décliner leur stratégie commerciale. L’Egypte, la Tunisie et la Turquie ont mobilisé des bataillons de marketteurs en France, en Espagne et en Angleterre.
Pendant ce temps, que fait-on au Maroc ? L’on se tire dessus, l’on discute. C’est la réunionnite aiguë, la FRTisation stérile. Une pathologie qui détourne de l’essentiel.
Il faut le dire, le maintien du Maroc en tête dans les destinations émettrices passe par une bonne politique de promotion à l’étranger. Or, qu’en est-il aujourd’hui ? Que fait l’Office du tourisme ?
Sur l’Hexagone, le changement de délégué, décidé, au pied levé, ces dernières semaines, a-t-il bien été mené ? L’avenir nous le dira.
La future déléguée vient de boucler une longue tournée, qui l’a menée à Casablanca, Marrakech et entre autres, à Agadir. Pour s’imprégner du milieu ? Salutaire mais temps est hélas compté !
La "pontiste" qui officiait dans un cabinet de consulting aura-t-elle le temps de recueillir les doléances de tous les professionnels, de nouer les contacts avec les TO et les compagnies aériennes, tout en procédant aux différents réglages ?
Et qu’en est-il du marché allemand ? Le délégué nommé l’année dernière – on le sait- ne parle pas la langue de Goethe. Un handicap de taille pour ce jeune cadre, qui d’ailleurs, n’a pas pu arriver à réserver un stand pour la destination d’Agadir. Pas grave, ce sera pour 2007.
Sur la Belgique, le représentant du Maroc est à une année de sa retraite. Les candidats à la succession sont nombreux. Sur l’Espagne, on assiste à la fermeture de la représentation de Barcelone, jugée de trop. La promotion sera désormais concentrée à Madrid.
Ailleurs à New York, le bureau de l’Office navigue entre une fermeture programmée et une fusion avec la RAM incertaine. Quant au Moyen-Orient, la confusion est réelle. Restera –t-on aux Emirats arabes unis, à Jeddah, en Egypte ?
D’aucuns trouvent que l’ONMT se déploie de plus en plus vers des activités internes qu’externes. La promotion du golf au détriment de la promotion tout court. Le financement des festivals en contrepartie de la fermeture des représentations. La raison d’être de l’Office n’est-elle pas la promotion du Maroc à l’étranger ?