Economie

Balisage : En attendant les études

Comment se porte le transport touristique ? A cette question, voici trois réponses d’acteurs de conditions et d’angles de vue différents. D’abord celle d’un des hauts fonctionnaires à la charge de ce secteur stratégique, et qui pense naturellement  que  «le transport touristique palpite et se débat dans ses maux ».
Qu’allez-vous faire, est-on tenté de répliquer, face à l’imperturbable assurance d’un homme à chiffres ? «Nous allons faire des études pour connaître le secteur, pour mesurer l’ampleur des manquements à la loi, pour sévir, puis nous réfléchirons aux remèdes, puis, en dernier lieu, nous prendrons les sanctions qui s’imposent ! », réplique notre sévère interlocuteur. 
Encore une étude, alors que ce cher fonctionnaire n’a qu’à ouvrir la fenêtre de l’hôtel où il passe ses fins de semaine, pour voir la réalité en face : des bus en embuscade devant les hôtels et qui exercent dans l’illégalité.
La réponse du professionnel, exerçant sur le terrain, soumis à une rude concurrence, est plus pragmatique, plus décisive: «il faut un coup de balais».
Quant à l’étranger, nous avons choisi le cri de cœur du  maire d’une petite banlieue parisienne  (Clichy pour ne pas la nommer), dont les remarques valent mille études et suffisent pour se faire une idée du secteur. La colère de ce maire s’explique par la présence sur son territoire de cars marocains illégaux et qu’il accuse dans les journaux, notamment le parisien, de  mettre en péril la sécurité des passagers. Le journal relève qu’une vingtaine de petites agences de voyages spécialisées dans cette destination se sont installées à la limite de la Porte de Clichy. Seules trois de ces prestataires disposeraient d’une autorisation.
La compétition est encore plus serrée à la veille du flux estival. Pour parer au plus pressé, les responsables français et marocains se sont réunis dernièrement pour parler de la sécurité routière. Côté marocain, l’on se dit «attentif », sur le dossier, tout en souhaitant que les .implantations sauvages et non agréées de transporteurs cessent".Evidemment dans cette déclaration lue dans la presse, il ne  manque plus qu’une baguette magique pour changer les choses.
D’autant que le  même fonctionnaire, recontacté après un tour d’horizon des acteurs et des décideurs, s’en tient mordicus à son idée de départ : «nous attendons les conclusions des études ».  Des clandestins à Clichy ? Surtout pas, il n’en croit pas un mot. «Seules les études peuvent nous éclairer », clame-t-il, en se replongeant dans ses statistiques. 
En attendant, les transporteurs pirates ont de beaux jours devant eux. Eux qui ne supportent pas les coûts d’entretien, de personnel et d’assurance peuvent vendre encore plus en comptant sur la surcharge.

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