De même, les différents protagonistes du débat, soldé parfois par correspondance, étaient aussi dans l’une et dans l’autre rencontre. Mais, finalement, l’on devait bien s’y résoudre : ce n’était qu’une simple coïncidence.
Tenue à huis clos, dans une confidentialité que les membres de ces éminentes personnalités se sont cru le devoir de s’imposer, loin des flashs des photographes et des projecteurs, la réunion des CRT s’est déroulée sans présence d’élément extérieur.
Des précautions dictées sans doute par la sensibilité du thème à l’ordre du jour. Le sujet était polémique, détonnant. Pourtant, il ne s’agissait ni plus ni moins que de définir le rôle des Conseils régionaux du tourisme. De mettre fin au flou qui entoure leur fonctionnement, leur financement, voire leurs missions, élastiques à souhait, fluctuant d’une région à l’autre et d’un président à l’autre.
Beaucoup craignaient que derrière «l’harmonisation» brandie à hue et à dia, il n’y soit saisi un bon prétexte d’inféoder définitivement les CRT à la FNT et pourquoi pas au ministère qui rêve depuis longtemps de trouver un bon exécuteur de ses PDR (Plans de développement régionaux).
Au terme d’un débat qualifié de franc et d’objectif, les membres présidents ont pris trois décisions majeures : harmoniser leurs statuts, rechercher des sources de financement et confier à un juriste la rédaction des textes et des conventions.
Cette rencontre commune préfigure du futur Conseil national du tourisme, lequel regrouperait tous les CRT et qui risque de concurrencer sérieusement la Fédération du Tourisme. Cet organe de la CGEM, confronté à la question existentielle d’un budget insuffisant, d’à peine un million de dirhams, ne risque-t-il pas de se retrouver vidé de toute substance le jour où le CNT serait opérationnel ?
Des passions ont entouré ce sujet de «l’harmonisation des statuts», occasionnant parfois des bisbilles, voire des malentendus entre différents protagonistes, différents porteurs de schémas tout faits. Mais à la fin, la raison a prévalu. Il n’y aura pas de conflits larvaires ni d’un nouveau front ouvert dans le tourisme.
Constitués de trois collègues, des élus, des opérateurs et des autorités locales, les CRT sont déterminés à conserver leur cachet local, à la fois gage d’efficacité et de proximité avec les zones couvertes.
Finalement, à l’issue de cette rencontre, c’est le ministre du Tourisme qui sort renforcé, soutenu par tous les CRT, lesquels accompagnent sans réserve la vision 2010.