Economie

Balisage : L’eau à Marrakech

La nappe phréatique de Marrakech s’amenuise comme une peau de chagrin. Il y a vingt ans, les puisatiers rattrapaient l’eau à moins de huit mètres de profondeur. Aujourd’hui, il faut de gros moyens pour atteindre le précieux liquide. Les forages vont jusqu’à 160 mètres. Dans la Palmeraie, destination Jet Set, l’eau pompée présente un taux de salinité de plus en plus élevé. Alors que la mode est aux SPA, peu d’hôtels, peu d’usines disposent à ce jour d’une station de traitement des eaux usées. Ailleurs, avant d’être une obligation, c’était d’abord un acte citoyen.
Souvent occultée, faussée par ceux qui veulent systématiquement accuser tel ou tel facteur, la question de l’eau va certainement rejaillir durant le très attendu congrès qui se tiendra le 9 septembre dans la ville ocre. Il faut le dire, jusque-là, le développement touristique semble se faire sans tenir compte de cette nappe phréatique. Sachant le nombre de mètres cubes que consomment journellement un hôtel, un parcours de golf (trois sont sur le chantier), la question est sérieuse et mérite d’être appréhendée à temps. Vu le niveau d’investissement attendu pour 2010, ne serait-il pas judicieux de réconcilier l’essor touristique avec cet aspect-ci de l’environnement ?
Pour le moment, les autorités et les opérateurs de la ville ont remporté une victoire importante. Réussir à arracher l’organisation de ce 4e Congrès mondial de l’eau, après Paris, Berlin et Melbourne. Une victoire obtenue de haute lutte devant des candidatures de poids comme la grande ville de Yokohama (Japon), Bali et Kuala Lumpur. Reste pour Marrakech, à profiter de cette organisation pour réfléchir sur son devenir. L’organisation de ce congrès doit à coup sûr dépasser le volet tourisme et incentives.
Il s’agit de la plus grande rencontre consacrée à l’eau, à l’échelle internationale et où sont attendus 3000 participants. Les organisateurs prévoient environ 500 séances techniques qui se dérouleront dans 15 ateliers de travail d’une demi-journée. Des thèmes, il y en a beaucoup : «l’exploitation des systèmes d’eau potable et des eaux usées », « la gestion intégrée des ressources en eau », la «gestion des bassins versants et les nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau ». Autant de thèmes qui contribueront certainement à rappeler à tout un chacun ses responsabilités. Car si Marrakech ne peut pas vivre sans son tourisme, sans ses hôtels et ses terrains de golf, elle ne peut non plus prospérer sans eau.

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