Depuis une semaine, le secteur touristique vit dans la tension. La hausse du Kérosène dans le marché international n’a ameuté personne. C’est la grève à la RAM qui est venue soudainement perturber les prévisions les plus optimistes. Au moment où tout laissait présager d’un bon été.
Certains hôteliers en poussent, fort à raison, une grosse larme, craignant que dans un pays en proie à la crise depuis 2001, le problème à la RAM ne vienne massacrer les bourgeons qui ont mis beaucoup de temps à pousser.
Actuellement, à partir de l’Europe, le plan d’urgence, mis en place, arrive à acheminer sans peine, les touristes jusqu’au hub Casablancais. Passée cette étape, c’est le saut dans l’inconnu.
Rallier les destinations de l’intérieur relève de l’exploit et du hasard. Ainsi, un grand établissement de luxe de Marrakech qui facture la nuitée à 800 dollars, a reçu ses clients, dans des conditions difficiles. La RAM qui a mobilisé beaucoup de moyens pour assurer ses engagements, et mis en place un call center à l’adresse de ses clients, gère autant que peu la situation avec des communiqués réguliers, vis- à-vis de la presse et certainement vis à vis de ses partenaires. Devenu un phénomène courant, la grève se gère aujourd’hui avec la communication. En janvier 2004, la compagnie Alitalia a annulé 364 vols en un seul jour, suite à la grève de son personnel navigant. Plus de 18 000 passagers ont été affectés par les perturbations. L’effet a été jugulé rapidement grâce à la communication. En France, les grèves sont devenues monnaie courante. Orly a dû annuler 60% des vols du 16 au 20 fèvrier. Air France a aussi eu son lot, tout comme ses filiales Brit Air et Régional, deux compagnies régionales dont les 900 pilotes n’avaient pas vu d’un bon oeil le rapprochement avec KLM.
Pour la RAM, la grève serait-elle liée à la nouvelle compagnie destinée à faire du point à point ? Cette compagnie, comme tout grand projet, concentre des espoirs et des craintes. Sera-t-elle basée à Marrakech ? Aura-t-elle à partir de Paris des représentations distinctes, ou, dépendra-t-elle de RAM-Paris ?
Autant de questions que l’on se pose souvent à l’avénement d’un grand projet, qui plus, dans le cas d’espèce, a vu sa date de naissance décalée.