Economie

Bank Al-Maghrib : Allocations de liquidités spéciales pour les TPME exportatrices

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Une fois n’est pas coutume: la traditionnelle conférence de presse que donne le gouverneur de Bank Al-Maghrib pour informer des travaux de la réunion trimestrielle du conseil d’administration de l’institution a frayé d’autres voies que celles auxquelles s’attendaient les journalistes. Pourtant, mardi dernier à Rabat, fidèle à la démarche didactique qu’il affectionne, Abdellatif Jouahri n’a pas été avare de redites. Celle de la mise en place d’un dispositif au profit des TPME (Très petites et moyennes entreprises) exportatrices en particulier. Il en avait fait l’annonce lors de sa conférence de presse de mars et l’idée est venue à maturité depuis que les nouveaux métiers – l’automobile notamment- ont montré leur efficacité à donner de l’équilibre aux échanges extérieurs. Pour donner assise au processus, BAM a élargi les critères d’éligibilité  au statut de PME en portant le chiffre d’affaires à 175 millions de dirhams et a élevé de 15 à 50 milliards de dirhams le niveau des emprunts qui pourraient être sollicités.

Au total ce seront ainsi 2, puis 4, puis 6 milliards de dirhams qui seront mis à la disposition des TPME exportatrices au moyen d’allocations de liquidités renforcées qui seront octroyées aux banques commerciales. Celles-ci sont comptables vis-à-vis de la banque centrale de la distribution de ces fonds sous peine de pénalités : 0,5 point de base pour toute baisse de 1% avec une gradation qui peut atteindre 150%. Répondant à une question d’ALM, le wali a estimé qu’en même temps que la balance commerciale, le nouveau dispositif est susceptible d’améliorer le niveau de l’emploi et de «l’expression de la demande endogène induite». Une autre redite puisque, lors de sa précédente conférence de presse au mois de mars dernier, il avait affirmé que la croissance ne peut plus s’adosser à la seule demande intérieure, mais «qu’elle doit marcher sur ses deux jambes».

Autre vérité qui n’a pas manqué d’étonner : celle qui «considérant le peu de changement intervenu au niveau du contexte national et international, commande que le taux directeur soit maintenu en l’état». Le gouverneur de la banque centrale a beau expliquer que ce taux a trop d’importance pour qu’on en change à chaque retournement de conjoncture – l’investissement est affaire de visibilité à moyen et long termes, a-t-il dit. Beaucoup de ses interlocuteurs ne s’expliquent pas qu’on ne pousse pas à la roue de la relance dans un contexte de crise. Pressé de questions, le wali de BAM a simplement répondu que si l’austérité n’est pas une bonne chose, le keynésianisme outrancier n’est pas non plus de mise dans ce genre de situation.

En fait, c’est quasiment à un exercice comptable que s’est livré Abdellatif Jouahri au cours de sa conférence de presse. Grosso modo, ce qu’il a dit peut se résumer ainsi : le monde va de plus en plus mal, mais de l’avis le plus autorisé et le plus unanime qui soit, le Maroc s’en sort sans trop de casse, ou du moins sans dégât irréversible. Même que l’année qui court a enregistré un friselis de bon augure. Le communiqué rédigé par le conseil note en effet que «pour 2013… la croissance devrait se situer entre 4,5 et 5,5%». Et cela, malgré une décélération du PIB non-agricole à un rythme entre 2,5 et 3,5%. En somme, une situation exactement inverse de ce qui s’est passé l’année dernière où c’est le non-agricole qui a tiré le peu de croissance qui a été réalisé.

Motif de satisfaction supplémentaire : le commerce extérieur lui aussi a meilleure allure. Et bien que le gouverneur de BAM ait repris à son compte le grief suivant lequel le Maroc est l’un des rares pays à être en déficit commercial avec tous ceux de ses partenaires commerciaux avec lesquels il est lié par un accord de libre-échange, il a annoncé que «les informations disponibles à fin mai font ressortir une atténuation de 7,3% du déficit commercial, à 81,6 milliards de dirhams». Comme le tourisme, les transferts des MRE et ceux du capital ont crû, le compte courant s’est relativement amélioré. BAM énonce cette nouvelle situation ainsi : les recettes voyages ayant augmenté de 3,1% et les transferts des MRE ayant progressé de 0,1% dans le même temps où les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 17,8 milliards, en progression de 32,8%, et que l’Etat a levé un nouvel emprunt à l’international, «les réserves internationales nettes se sont établies à 153,1 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 4 mois et 9 jours d’importations de biens et services». Une semaine de mieux que l’ancien record qui était de 4 mois et 2 jours.

Si donc il y a un léger mieux au niveau de l’économie, tel n’est pas le cas des finances publiques où les données récoltées à fin avril font état d’un déficit budgétaire croissant – il est passé de 15,1 en 2012 à 18,6 milliards de dirhams- «du fait de l’alourdissement de 6,1% des dépenses globales». Une note d’optimisme dans ce tableau relativement inquiétant cependant : les charges de la compensation ont baissé de 31,9%. Mieux, a estimé Abdellatif Jouahri, le gouvernement devrait être en état de tenir la limite des 42 milliards qu’il s’est fixée dans la loi de Finances, les prix des biens importés baissant en même temps que leur demande recule.

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