Un financement sur trois est accordé à la métropole, selon les chiffres de BAM
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En matière de crédit acquéreur, un financement sur trois est accordé à Casablanca, selon les chiffres de Bank Al- Maghrib. Face à ce fort appétit pour le crédit, la région du centre reste relativement limitée en matière de captation de dépôts.
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On a beau savoir que le Grand Casablanca est la locomotive économique du pays, on n’est jamais à court de surprises quant à son poids dans le secteur bancaire. La métropole capte en effet ni plus ni moins 36% des dépôts collectés au niveau national, soit près de 298 milliards DH sur un total de 832 milliards DH, ainsi qu’il ressort de données à fin novembre 2016, dressées par Bank Al- Maghrib à partir des déclarations reçues par ses 20 guichets couvrant tout le Maroc. La mainmise de Casablanca est encore plus marquée en matière de crédits. La région du centre accapare en effet près de 62% des financements distribués à l’échelle nationale, soit en chiffres 488 milliards DH sur un total de 787 milliards DH. Cette domination n’a cessé de se consolider sur les dernières années étant à rappeler qu’il y a 5 ans, le poids du centre en termes de dépôts était de 35% et surtout sa part dans les financements n’était encore que de 56%.
Du reste, il ressort de ces chiffres que Casablanca présente une structure de dépôts et de crédits largement déséquilibrée puisque les premiers ne représentent même pas les deux tiers des financements captés. La région du centre qui représente le tiers de la richesse nationale manifeste naturellement d’importants besoins de financements aux entreprises, justifient simplement les professionnels. C’est aussi à Casablanca que les particuliers sont les plus familiarisés avec le crédit, d’où une forte consommation des financements bancaires sur ce marché, ajoutent les banquiers. Notons par exemple qu’en matière de crédit acquéreur, un financement sur trois est accordé à Casablanca, selon les chiffres de Bank Al- Maghrib. Face à ce fort appétit pour le crédit, la région du centre reste relativement limitée en matière de captation de dépôts.
Une question de répartition ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Casablanca, tout comme les grands centres en général, accueille une grande population non bancarisée, essentiellement constituée d’ouvriers et de petits salariés, établis en milieu périurbain, et qui ne recourent pas encore aux services bancaires, éclairent les professionnels. Notons à ce titre que l’encours moyen des comptes de dépôts à Casablanca est très en dessous des montants atteints dans le reste du Maroc, y compris au niveau des petites localités, selon les données de Bank Al- Maghrib.
Les choses changent du tout au tout au niveau des autres régions. Notons d’abord que l’on change brutalement d’échelle en matière de volumes captés dès que l’on sort de Casablanca. Il n’y a que Rabat qui soutient dans une certaine mesure la comparaison, mais elle reste bien en dessous de la capitale économique.
Avec 118 milliards DH de dépôts et 116 milliards DH de financements, la ville pèse à peu près 15% du total national. Ainsi, l’axe Casablanca-Rabat détient 51% des dépôts et 77% des crédits drainés au niveau du pays. Autant dire que le reste n’hérite que de miettes. Par exemple, Meknès, Nador ou encore Tanger ne dépassent pas chacune 5% en matière de dépôts et elles représentent encore moins en termes de crédits.
L’autre point de différence entre Casablanca et les autres régions réside dans le fait que les deuxièmes apportent aux banques bien plus de dépôts qu’elles ne consomment de crédits. Par exemple, Beni Mellal capte 4 fois moins de crédits (7,4 milliards DH) qu’elle ne draine de dépôts (30,3 milliards DH). Les moyens et petits centres sont nettement plus actifs en matière de dépôts du fait qu’il s’agit de foyers d’immigration historique bénéficiant d’importants transferts provenant de l’étranger, selon les explications des banquiers.
Cela peut appuyer certaines critiques adressées aux banques qui avancent que les réseaux bancaires dans les régions relativement marginalisées collectent des dépôts qui, au lieu de servir à financer des activités génératrices de revenus au sein de ces mêmes territoires, sont redistribués sous forme de crédits en priorité aux régions les plus dynamiques sur le plan économique, avec en première ligne Casablanca.
Les établissements bancaires justifient pour leur part cette répartition par de moindres gisements de projets et d’investisseurs à accompagner au niveau des petits et moyens centres. Quoi qu’il en soit, cela démontre bien toutes les retombées positives que peut amener le chantier de la régionalisation avancée.
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