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Bank Al-Maghrib: Le déficit budgétaire ramené à 4,9%

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Inflation à 1,8%, déficit budgétaire passant de 5,4 à 4,9% «comme le prévoit la loi de Finances», taux directeur maintenu à 3%, effet boostant de la reprise européenne sur le commerce extérieur, mais aussi, incertitudes sur le marché du travail et sur le prix de l’énergie, fragilisation de certains secteurs non-agricoles, croissance en berne (3%).

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib a soufflé le chaud et le froid, mardi à Rabat, au cours de la traditionnelle conférence de presse où il présente les conclusions de la réunion trimestrielle du Conseil de la banque.

Dans le millésime 2014, a dit en substance Abdellatif Jouahri, il y a autant de bonnes prémices que de mauvaises, et, a-t-il ajouté, «tout dépend des balances de risques». Traduites en termes communs, ces balances de risques c’est, entre autres, l’éventualité d’une aggravation de la tension internationale qui pourrait freiner la production mondiale de pétrole et mettre le feu à ses prix, c’est aussi celle d’une augmentation des salaires subite qui alourdirait les charges de l’entreprise… En fait, toutes choses qu’on appelle aussi, parfois, des impondérables. Si donc les aléas restent en l’état, la croissance prévisible oscillera cette année entre 2,5 et 3,5%. Des chiffres nettement en retrait par rapport à ceux de l’année dernière – entre 4,5 et 5% – et qui s’expliquent principalement par la baisse prévue du PIB agricole, encore que «partiellement compensée par le redressement des branches non-agricoles» dont la progression devrait se situer autour de 4%. Plus, ce score ne suffira pas à combler le déficit en offre d’emplois qui en annuel s’est aggravé de 14% en 2013.

Le risque de cette éventualité est d’autant plus grand que des ralentissements perdurent dans le non-agricole sous forme de «contractions enregistrées dans les industries extractives et de transformation, ainsi que dans le BTP, conjuguées à une décélération des activités tertiaires». Conséquences : en dépit de leur progression prévisible (4%), «des incertitudes pèsent sur les activités non-marchandes, la construction et l’industrie extractive».

Incertitudes aussi en ce qui a trait au commerce extérieur, car après la rémission de 2013 qui a ramené le déficit à 3,2%, les données récoltées à fin février montrent une rechute à 4,7%, les achats de céréales ayant gonflé les importations qui ont crû de 3,8% et la mévente des phosphates ayant plombé les exportations qui n’ont augmenté que de 2,8%, malgré une nette poussée de l’automobile.

Prolongé au niveau de la balance des paiements par des baisses des transferts des MRE (3,3%), des recettes de dons et de voyages (0,9) et par une contraction de 6,7 milliards de dirhams du volume des IDE, «le déficit du compte courant devrait se situer autour de 7,5% du PIB à fin 2014, contre 7,8% à fin 2013». Conséquence : ce léger mieux s’est traduit par un encours des réserves internationales de l’ordre de 151,3 milliards à fin février, soit l’équivalent de 4 mois et 10 jours d’importation. Cette situation est au demeurant supposée perdurer toute l’année.

Gardant le meilleur pour la bonne bouche, le gouverneur de Bank Al-Maghrib a aussi annoncé une baisse de la réserve obligatoire faite aux banques – de l’ordre de 8 milliards – en vue de «leur permettre d’améliorer leur taux de liquidité». Les injections hebdomadaires de BAM dans le circuit monétaire ont en effet fini par atteindre le chiffre effarant de 80 milliards, exacerbées qu’elles étaient par les sollicitations du Trésor. Abdellatif Jouahri n’a pas exclu non plus l’éventualité de grandes manœuvres sur le marché du capital.

Evoquant la récente amnistie sur les avoirs détenus par des nationaux à l’étranger, il a laissé entendre que la libéralisation des changes, qui du reste lui paraît entamée avec l’ouverture des comptes en devises, pourrait être envisagée à plus long terme. Jouahri a même évoqué la convertibilité totale du dirham dans ce contexte.

En fait, le gouverneur de Bank Al-Maghrib a estimé que les notes obtenues à l’international prédisant une belle destinée à Casablanca Finance City (CFC), la libéralisation des opérations sur le capital est pour ainsi dire inscrite dans les faits.

Cette dernière perspective exigeant la maîtrise des grands équilibres et un système bancaire fourni et performant, il a déclaré que les banques participatives allaient ouvrir bientôt. «Tout dépend des priorités législatives au Parlement», a-t-il déclaré.

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