La croissance du PIB réel atteindrait respectivement 3,6% en 2025 et 3,5% en 2026 contre 3,2% en 2024. La croissance du PIB agricole atteindrait 4,5% en 2025 et 2,6% en 2026 au lieu de -4,6% en 2024.
Indicateurs: La Banque mondiale a organisé le 26 mars une table ronde autour des conclusions du nouveau Rapport sur le suivi de la situation économique au Maroc de l’Institution intitulé « Prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires». Plusieurs éléments saillants sont présentés dans ce rapport qui décrypte les tendances de l’économie marocaine et révèle les projections des experts de la Banque mondiale à cet égard. Les détails.
La Banque mondiale vient de dévoiler son dernier rapport sur le suivi de la situation économique du Maroc qu’elle a présenté lors d’une rencontre qui s’est tenue le 26 mars à Rabat. En termes de projections, il en ressort une accélération de la croissance, avec une balance de risques équilibrée. Ainsi, la croissance du PIB réel atteindrait respectivement 3,6% en 2025 et 3,5% en 2026 contre 3,2% en 2024. La croissance du PIB agricole atteindrait 4,5% en 2025 et 2,6% en 2026 au lieu de -4,6% en 2024. Pour ce qui est de la croissance du PIB non agricole, elle devrait s’élever à 3,5% en 2025 et 3,6% en 2026 contre 3,9% en 2024. L’inflation serait de 0,9% en 2024 et selon les projections de la Banque mondiale, celle-ci devrait atteindre 2,4% en 2025 et 1,8% en 2026. Concernant le défit du compte courant, il devrait atteindre -1,5% en 2025 et -1,9% en 2026 contre -1% en 2024. Le déficit budgétaire serait de -3,9% en 2024. Il s’élèverait à -3,7% en 2025 et -3,3% en 2026. Enfin, la dette du Trésor devrait atteindre 68,2% en 2025 et 67,5% en 2026 contre 69,1% en 2024.
Des niveaux de croissance revenus aux moyennes prépandémiques
Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur de Division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale, a expliqué lors de la rencontre organisée à cette occasion: «Ce rapport de suivi économique semestriel revêt une importance particulière pour la Banque mondiale car il permet de réaliser un diagnostic sur l’évolution récente de l’économie mais également de faire des prévisions à court et moyen termes. Donc, il met en lumière les dernières tendances de la conjoncture, l’impact cumulé des chocs multiples, les politiques économiques qui se mettent en œuvre au Maroc et ailleurs pour faire face au contexte actuel. Ce rapport nous permet également d’aborder plus en profondeur une thématique spécialisée choisie pour chaque édition du rapport sur la base de nos travaux récents de recherche ». Selon Ahmadou Moustapha Ndiaye, «l’économie marocaine montre, globalement, des signes encourageants avec des niveaux de croissance revenus aux moyennes prépandémiques, un processus de désinflation relativement rapide, une position extérieure solide et certains secteurs qui affichent une expansion très robuste et une consolidation budgétaire qui est en cours». Lors de son intervention, le responsable a abordé les défis socio-économiques du pays qui, selon lui, concernent les pressions sur le pouvoir d’achat des ménages « qui restent encore affectés par les récents chocs inflationnistes mais également les pressions sur le marché du travail avec les défis de l’emploi » notant qu’il est nécessaire de poursuivre les politiques de réforme.
La désinflation parmi les tendances positives
Pour sa part, Javier Diaz Cassou, économiste senior principal à la Banque mondiale pour le Maroc, explique que les tendances récentes de l’économie marocaine sont encourageantes révélant que la sécheresse continue de frapper la production agricole, mais les secteurs non agricoles de l’économie ont accéléré leur rythme de croissance en 2024. La reprise de la demande intérieure a été soutenue par un processus de désinflation rapide, selon l’expert. En effet, il explique dans ce sens qu’avec une inflation qui est passée sous la barre de 1%, Bank Al-Maghrib est la première Banque centrale d’Afrique du Nord à pouvoir entamer l’assouplissement de sa politique monétaire. Du côté de la position extérieure, elle s’est nettement renforcée. Ainsi, le déficit du compte courant a chuté, avec une économie de plus en plus orientée vers l’exportation, et une forte confiance de la part des investisseurs internationaux. La situation budgétaire s’améliore, selon Javier Diaz Cassou. Le déficit primaire est déjà proche du niveau pré-Covid et la dette s’est stabilisée
Défis : Renforcer l’emploi et poursuivre les réformes
Le marché de l’emploi s’améliore dans le milieu urbain. Toutefois, des disparités notables dans son évolution entre le milieu urbain et rural, avec l’augmentation de l’inactivité et du chômage. Le gap de la création d’emploi reflète les chocs récents, mais aussi certains défis structurels auxquels fait face l’économie marocaine. Un autre point a été mentionnée par l’expert est celui de l’empreinte du secteur public sur l’économie marocaine qui s’accentue. Depuis la pandémie, les différentes composantes des recettes et des dépenses publiques augmentent à un rythme nettement plus rapide que le PIB nominal, selon la Banque mondiale.
Conclusions du 1er rapport «Be-ready»
Climat des affaires.
Le Maroc a eu des résultats positifs dans la première édition du rapport « B-Ready ». Dans le chapitre spécialisé sur le climat des affaires, le rapport note que les cadres réglementaires sont souvent à la hauteur des économies avancées mais il y a des gaps sur l’efficacité opérationnelle. Il reste, selon le même rapport, des écarts à combler sur certaines thématiques centrées sur l’entreprise, notamment en ce qui concerne la résolution des litiges, le marché de l’emploi, et l’insolvabilité.
A noter que le rapport «B-Ready» est un nouvel outil pour prioriser les politiques publiques. Par rapport à son prédécesseur «Doing Business», ce document présentes plusieurs changements métodologiques. Il couvre le cadre réglementaire, la qualité des services publics et l’efficacité de leur mise en œuvre. Il englobe 10 domaines couvrant l’ensemble du cycle de vie de l’entreprise. 50 pays (dont le Maroc) ont été évalués en 2024, 108 prévus pour 2025 et 174 pour 2026.