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Banques, assurances, Bourse et retraites… Un système financier solide et résilient en 2023

© D.R

Lors de sa 19ème réunion, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a fait le point sur l’état d’avancement de la feuille de route de stabilité financière couvrant la période 2022-2024.

Risques systémiques: Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques dans son évaluation des indicateurs de suivi dénote une résilience du secteur financier marocain.

Le système financier national continue d’afficher une résilience. En témoigne la tendance observée au titre de l’exercice 2023. En effet, l’ensemble des agrégats du système s’inscrivent au vert. Un constat confirmé lors de la 19ème réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) tenue mardi à Rabat. Le système financier national a pu en effet préserver sa stabilité et ce en dépit d’une conjoncture économique mondiale marquée par un resserrement monétaire et des tensions géopolitiques. Une résilience qui s’inscrit en ligne avec la dynamique de l’économie nationale. En effet, malgré les certitudes exogènes qui planaient, l’économie marocaine s’est nettement améliorée au titre de l’exercice 2023 atteignant une croissance de 3,4% contre 1,5% en 2022. On relève également une atténuation du déficit du compte courant. Ce dernier est revenu à 0,6% du PIB.
A noter que le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a approuvé lors de la 19ème réunion le rapport sur la stabilité financière au titre de l’année 2023.
Le Comité a fait le point sur l’état d’avancement de la feuille de route de stabilité financière couvrant la période 2022-2024 comme il a salué les efforts déployés pour parachever la mise en conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme avec les recommandations du GAFI. Cette conformité a été entérinée par le Gafimoan lors de sa réunion plénière tenue à Manama en mai 2024.

Banques : Une rentabilité avérée

Composante phare de cet écosystème, le secteur bancaire a continué d’afficher des fondamentaux solides. On constate dans ce sens un rebond de 20,4% du résultat agrégé des banques à fin 2023 et ce après une contraction de 13% en 2022. Cette performance est portée par le net redressement du résultat des opérations de marché. « Sur le plan de la solvabilité, les banques ont dégagé, sur base sociale, un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 12,9%, supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement», relève-t-on du CCSRS. Et de préciser que «sur base consolidée, ces ratios se situent respectivement à 13,5% et 11,6%.
De surcroît, l’exercice de macro-stress test de solvabilité continue de montrer la résilience du secteur bancaire face à des scénarios simulant la détérioration des conditions macroéconomiques ». Il est à noter que le ratio de liquidité à court terme demeure à un niveau confortable, supérieur au seuil réglementaire de 100%. Le CCSRS observe par ailleurs une forte résilience des infrastructures de marchés financiers aussi bien sur le plan financier qu’au niveau opérationnel. Le Comité indique qu’elles présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière.

Le système financier national a pu préserver sa stabilité et ce en dépit d’une conjoncture économique mondiale marquée par un resserrement monétaire et des tensions géopolitiques.

Assurance : La croissance au rendez-vous malgré la hausse des taux d’intérêt

Le secteur des assurances a suivi le même trend et ce en dépit de la hausse des taux d’intérêt. « Le secteur des assurances a pu maintenir sa croissance bien qu’à un rythme moins rapide », commente le CCSRS. A fin 2023, le secteur des assurances a réalisé un chiffre d’affaires de 55,9 milliards de dirhams, en légère progression de 3,9%. Cette dynamique est tirée par la progression de 5,8% de la branche non-vie. « La croissance de la branche vie, freinée notamment par le segment épargne, a, quant à elle, accusé une décélération sensible à 1,8% contre une moyenne de 11,9% au cours des dix dernières années », explique le CCSRS. En termes de rentabilité, le secteur a dégagé un résultat net comptable de 4,2 milliards de dirhams en amélioration de 6,2%. Ainsi, le taux de rendement des fonds propres (ROE) s’élève à 9,6%. On relève également une amélioration du ration des plus-values latentes sur les placements. Il s’est apprécié de 9,3% dans un contexte de reprise du marché boursier impactant positivement la marge de solvabilité du secteur. Cette dernière est passée en une année de 312,7% à 330,4% en 2023. « Cette marge, calculée sous le régime prudentiel actuel, reste au-dessus du seuil réglementaire mais ne couvre à ce stade que le risque de souscription», fait savoir le CCSRS. Et de préciser que «les exercices de stress tests réalisés font ressortir une résilience globale des entreprises d’assurances à des conditions macroéconomiques et techniques défavorables ».

Marché boursier : Le Masi poursuit sa tendance haussière

Pour ce qui est du marché boursier, les principaux indices boursiers se sont inscrits sur une tendance haussière. Le Masi a ainsi enregistré depuis le début de l’année un gain de 10% avec une baisse de la volatilité à 6,87% en moyenne au premier semestre 2024 contre 9,4% au deuxième semestre 2023. « La valorisation globale du marché se situe à un niveau relativement élevé avec un PER estimé à 20,7x, proche de la moyenne des cinq dernières années. Pour sa part, le ratio de liquidité du marché ressort en amélioration à 11,53% à fin mai contre 8,7% une année auparavant », peut-on retenir dans ce sens. Pour ce qui est du marché obligataire, les taux des bons du Trésor sont restés globalement stables au premier semestre 2024, mais en baisse sensible en comparaison avec le premier semestre 2023. Notons qu’à fin avril, l’encours de la dette privée à fin avril 2024 a progressé de 3,54% en glissement annuel. Il ressort à 262,9 milliards de dirhams, émis à hauteur de 80% par les établissements financiers et les entreprises publiques. Pour sa part, l’endettement net des émetteurs non-financiers par appel public à l’épargne reste à un niveau globalement maîtrisé malgré une légère augmentation en 2023. Il s’établit à 53% des fonds propres pour les émetteurs cotés et à 80% pour les émetteurs non cotés. En parallèle, l’actif net global des OPCVM s’est établi à 609,7 milliards de dirhams au 31 mai 2024, en hausse de 8,9% par rapport à fin 2023. Dans les détails, les souscriptions nettes depuis le début de l’année s’élèvent à 34,6 milliards de dirhams, orientées à hauteur de 54% vers la catégorie «obligations à moyen et long termes». De même, l’actif net global des OPCI s’est élevé à 87,4 milliards de dirhams à fin mars 2024, en hausse de 42,6% en glissement annuel. On relève également une hausse de 24,7% de l’encours des fonds de titrisation à fin mars 2024 totalisant un actif titrisé de 17,4 milliards de dirhams. Aussi, l’actif net global des OPCC a atteint 2,55 milliards de dirhams à fin mars 2024, en augmentation de 3,3% en glissement annuel.

L’exercice de macro-stress test de solvabilité continue de montrer la résilience du secteur bancaire face à des scénarios simulant la détérioration des conditions macroéconomiques.

Retraite : Les régimes de base peinent toujours

En termes de retraite, les principaux régimes de base continuent de connaître une situation financière difficile. «L’application des dernières résolutions relatives aux salaires prises dans le cadre du dialogue social (29 avril 2024) permettrait de reporter légèrement les horizons d’épuisement des réserves des régimes CMR-RPC et RCAR, sans toutefois garantir leur viabilité à long terme», rappelle le CCSRS. Et de poursuivre : «Pour le régime général de la CNSS, la baisse de la durée minimale de cotisation donnant droit à pension de 3.240 à 1.320 jours avancera, de quelques années, l’apparition du déficit global du régime et l’épuisement de ses réserves ».
A souligner que la mise en œuvre de la réforme systémique de ce secteur, à travers l’instauration du système à deux pôles, l’un public et l’autre privé, dont les orientations stratégiques, ont également été arrêtées par l’accord du dialogue social précité, devient indispensable. Cette réforme devrait, selon le CCSRS, permettre de mettre en place une tarification de ces régimes à même de résorber une grande partie de leurs engagements passés non couverts.

C’est le titre de la boite

Le taux de croissance devrait atteindre les 4,5% : L’activité économique en accélération à partir de 2025

Prévisions. Après l’amélioration observée en 2023, la croissance économique devrait connaître un ralentissement en 2024. Selon les projections de Bank Al-Maghrib, l’activité économique devrait pâtir d’une faible production agricole revenant ainsi à 2,8% au titre de l’année en cours. Une accélération est ainsi attendue l’année prochaine. La croissance devrait atteindre les 4,5% en 2025, tirée par la poursuite du raffermissement des activités non agricoles.

Par ailleurs, le déficit du compte courant devrait rester contenu, à 1,7% du PIB en 2024 et à 2,7% en 2025. Dans ces conditions, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib continueraient de se renforcer pour assurer la couverture de près de 5 mois et demi d’importations de biens et services. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire poursuivrait son atténuation post-Covid, se stabilisant à 4,4% du PIB en 2024 avant de s’alléger à 4,1% en 2025, tandis que l’endettement du Trésor connaîtrait une légère hausse à 70,1% du PIB en 2024 avant de diminuer à 68,5% en 2025.

Dans cette conjoncture et après une progression de 2,7% en 2023, le crédit bancaire au secteur non financier devrait enregistrer une accélération de son rythme à 4,4% au terme de cette année et à 5,2% en 2025. Compte tenu de l’accroissement des créances en souffrance, le taux de sinistralité du secteur bancaire s’est établi à 8,5% à fin 2023 et à 8,8% à fin mai 2024. Se référant à Bank Al-Maghrib, le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est maintenu autour de 68%.

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