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BERD : Une croissance de 1,2% attendue au Maroc en 2022

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La Banque dévoile ses perspectives pour le Sud et l’Est de la Méditerranée (SMED)

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement dévoile ses perspectives économiques pour la région du Sud et l’Est de la Méditerranée (SMED). Les prévisions établies ont été présentées lors d’un panel organisé en ouverture de la 31ème session des assemblées annuelles du Conseil des gouverneurs de la Banque dont les travaux ont démarré mardi à Marrakech. Globalement, la BERD anticipe une décélération des économies de la région. Une contre-performance accentuée par l’impact de la guerre en Ukraine. La BERD table, ainsi, sur une croissance de l’ordre de 2,5% dans la région SMED.

Une prévision qui selon la Banque est largement conforme à l’actualisation de la situation économique publiée par la BERD en mars 2022 qui revoyait à la baisse sa prévision de novembre, soit une croissance de 4,3% en 2022. Pour le Maroc, la BERD anticipe un repli de la croissance économique. Cette dernière devrait s’établir à 1,2% après un rebond de 7,4% en 2021 suite à une récolte record et à la reprise des activités industrielles et manufacturières ainsi qu’un redressement du commerce, de la construction et des services aux entreprises. Commentant la décélération attendue de l’économie nationale, la BERD met le point sur deux facteurs. Citons dans ce sens les effets climatiques défavorables sur la production agricole ainsi que l’impact de la guerre contre l’Ukraine.

En effet, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale créeront, selon la BERD, une pression sur l’économie nationale. D’autant plus que le Maroc importe la majeure partie de son énergie et reste vulnérable à de fortes hausses des prix des hydrocarbures, malgré la hausse de la production d’électricité renouvelable. «Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et les fortes hausses des prix des hydrocarbures devraient se poursuivre l’an prochain, même s’il est possible que le Maroc connaisse un rebond de 3% de croissance en 2023 à mesure que l’agriculture se redressera et que le rythme de croissance retrouvera les niveaux antérieurs à la pandémie», explique la Banque à cet égard. Par ailleurs, les perspectives de croissance pour la Tunisie sont modérées. La BERD anticipe dans ce sens une croissance de 2% pour 2022 et de 2,5% pour 2023.

«La guerre contre l’Ukraine et la hausse des prix du pétrole et du blé vont frapper les ménages et le budget public», peut-on retenir de la BERD qui indique que la reprise économique dépendra des progrès réalisés dans le cadre d’un nouveau programme appuyé par le FMI, qui apporterait le financement extérieur et l’assistance technique dont le pays a tant besoin.
Une démarche qui renforcerait la capacité du gouvernement tunisien à entreprendre des réformes controversées, mais essentielles telles que la réduction de la masse salariale du secteur public et la réforme des subventions, qui se heurtent à une forte opposition des syndicats et de certaines parties de la population. Quant au Liban, un rebond limité est attendu en 2022. L’économie libanaise devrait voir sa croissance autour de 1% en 2022 contre une contraction de 10% en 2021. «L’accord technique récent conclu au sujet d’un programme appuyé par le FMI suscite l’espoir d’une reprise économique fondée sur certaines réformes fondamentales, l’accord formel et le décaissement devant cependant connaître des retards, notamment en raison des préalables que sont d’importantes réformes de la banque centrale et l’adoption de mesures parlementaires. Dans ces conditions, la reprise économique devrait rester modeste à court terme et la croissance du PIB ne pas dépasser 3%, même en 2023», indique la BERD à ce propos. Pour ce qui est de la Jordanie, la BERD affirme que la croissance ne devrait être que de 1,9% en 2022. Une accélération est attendue en 2023 portant la croissance de l’économie jordanienne à 2,5%, et ce à mesure que les vents contraires mondiaux s’atténueront, soutenant le renforcement du commerce transfrontières et la reprise du secteur du tourisme.

«La croissance économique bénéficiera également des réformes appuyées par le FMI à moyen et long termes, mais devrait rester modérée, le nécessaire retour à la discipline budgétaire plafonnant les dépenses publiques, notamment parce que le gouvernement accroît les dépenses sociales en 2022 pour atténuer l’impact de la guerre contre l’Ukraine», précise la Banque dans son rapport. S’agissant de l’Égypte, la reprise devrait se poursuivre et la croissance remonter à 5,7% pendant l’exercice 2021-2022 pour se stabiliser à 5% pendant l’exercice 2022-2023. Se référant à la BERD, la hausse de la demande de gaz égyptien et des prix de ces exportations pourrait soutenir la croissance à moyen terme.

Par ailleurs, le programme appuyé par le Fonds monétaire international (FMI) favoriserait la mise en œuvre de réformes et accroîtrait la confiance des investisseurs. Cependant, la hausse des prix du blé, des produits alimentaires et du pétrole due à la guerre en Ukraine aura un impact négatif.

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Guerre en Ukraine : Quel impact sur la région ?

D’après la BERD, l’impact de la guerre contre l’Ukraine sur la région SEMED se fera principalement sentir par une hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires pour les consommateurs, ainsi que par des effets secondaires sur les budgets, la sécurité alimentaire et les moteurs de croissance à moyen terme. «Tous les pays de la région dépendent d’importations de produits pétroliers, tandis que plusieurs, dont l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie, dépendent également d’importations de produits alimentaires», précise la Banque dans son rapport. Et de préciser que «l’inflation importée freinera la croissance et pèsera sur la reprise post-pandémique». La guerre contre l’Ukraine aura, également, un impact négatif sur le tourisme dans la plupart des pays SEMED, et sur les chaînes d’approvisionnement, notamment au Maroc et en Tunisie, qui seront affectées par le ralentissement en Europe. Notons qu’une croissance plus forte est attendue en 2023. La BERD table ainsi sur une croissance de l’ordre de 4,8% et ce, à condition que la reprise s’accélère dans la plupart des pays après trois années de faible croissance due à la pandémie et à la guerre contre l’Ukraine et que les réformes progressent dans tous les pays.

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