Economie

Bernanke réplique à ses détracteurs et montre la Chine du doigt

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Une économie américaine forte est essentielle à la reprise mondiale et le nouvel assouplissement quantitatif (QE2) lancé le 3 novembre, qui se traduira par l’achat de 600 milliards de dollars d’emprunts d’Etat d’ici à la mi-2011, n’a pas pour but d’affaiblir le dollar, a affirmé Ben Bernanke, lors d’une conférence au siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort. «Le meilleur moyen de continuer à assurer les fondamentaux économiques solides qui soutiennent la valeur du dollar ainsi que la reprise mondiale passe par des politiques qui mènent à la reprise d’une croissance robuste dans un contexte de stabilité des prix aux Etats-Unis», a déclaré le président de la Fed. La décision prise par la Fed le 3 novembre d’utiliser une nouvelle fois la planche à billet a été critiquée tant aux Etats-Unis qu’à l’extérieur. Certains y ont vu une manière déguisée d’affaiblir le dollar pour donner aux Etats-Unis un gain de compétitivité à l’exportation. Au sein-même de la Fed, il n’y a pas à proprement parler de front commun. Deux de ses membres ont avalisé la politique de l’institut d’émission, Narayana Kocherlakota, président de la Fed de Minneapolis, et son homologue de la Fed de Cleveland Sandra Pianalto. Un autre a exprimé son opposition, à savoir Charles Plosser, président de la Fed de Philadelphie, tandis que Kevin Warsh, membre du Comité de politique monétaire (Fomc) a estimé que la politique monétaire ne devait pas jouer le rôle principal dans une relance de la croissance. «Déficits et excédents naissent du comportement de plusieurs pays et non pas d’une seule monnaie», a rétorqué Ben Bernanke, lors d’une discussion à laquelle participaient également le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn et le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet. «Il sera très difficile pour les taux de change de rétablir l’équilibre par eux-mêmes et je pense donc que des changements de fond s’imposent des deux côtés», a énoncé Ben Bernanke. Dominique Strauss-Kahn a pris acte des difficultés mais a estimé qu’on ne pouvait s’attaquer aux déséquilibres mondiaux sans «des changements importants dans la valeur relative des monnaies». «Il faut aller dans ce sens», a-t-il dit. Pour expliquer le récent accès de faiblesse du dollar, Ben Bernanke a parlé de dénouements de positions sur le billet vert après sa hausse récente quand elle a été recherchée comme valeur refuge par des investisseurs que la crise de la dette souveraine européenne du printemps avait effrayés.

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