Economie

Billetterie : Les mauvais pénalisés

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Plus de caution en vue. Les compagnies aériennes présentes au Maroc et les agences de voyages sont finalement arrivées à un compromis. Au lieu d’exiger de ces dernières, une caution pour accéder à la billetterie électronique (le BSP), il sera plutôt question de critères d’accréditation. Au nombre de 19, ces critères vont beaucoup plus loin que les traditionnelles exigences de l’IATA. Pour les agences qui se retrouveraient avec au minimum 11 points, l’accès au BSP se fera directement, toutes les autres devront s’acquitter d’une caution bancaire. L’objectif est simple : «réduire au maximum les risques d’insolvabilité ».
Les agences seront donc jugées sur la base de leurs bilans, de leurs fonds de roulements, des investissements réalisés, du taux d’encadrement, etc. Mais, ce compromis, s’il satisfait le plus grand nombre des transporteurs, a encore du mal à se traduire en pratique chez certains, remarque Saïd Benazouz, secrétaire général de la Fédération nationale des agences de voyages (FNAVM) et également vice-président de l’Association des agences de voyages de Casablanca. «Le Maroc est l’un des pays où le taux d’insolvabilité est le plus bas. », remarque-t-il.
En fait, chez nombre de transporteurs aériens, ceux des pays arabes en particulier, ce compromis est loin d’être pris en compte. La Compagnie saoudienne n’hésite pas à réclamer un pré-paiement, environ 21 jours à l’avance. Une règle dont ce transporteur n’a pas le monopole puisque Air France en ferait de même, appliquant au passage la caution sans discernement.
De telles attitudes sont en nette rupture avec l’esprit de l’IATA et avec le consensus trouvé. Malgré cette rigidité de la part de certaines compagnies membres du Board, les agences de voyages ne désespèrent pas, espèrant rapidement arriver à un compromis avec la RAM dont le pôle Maroc est dirrigé par « un cadre assez réceptif à nos doléances », notent les voyagistes. Chef de fil des agences desservant le Maroc, la RAM réalise plus d’un tiers de son chiffre d’affaires à partir des agences de voyages.
A long terme, et en négociant, les agences de voyages espèrent arriver à faire revenir les compagnies aériennes sur la baisse de la commission, décision unilatérale appliquée depuis octobre 2002 par les compagnies aériennes de transport. Même si l’affaire est toujours en justice, les agences de voyages privilégient désormais la voie de la main tendue. Pour les transporteurs aériens réunis au sein du BARM, la baisse de la commission est inéluctable, inscrite dans un processus mondial.
«Mais, il est toutefois possible sur le BSP et les règles de compensation automatique d’arriver par des négociations à un consensus. En matière de transport aérien, vecteur par excellence de la globalisaion, les décisions se prennent au niveau des alliances et des associations internationales. Mais si le BSP (Billing Stellement Pay) est un système global régi par des règles strictes, en revanche, la lenteur des procédures et le retard dans les remboursements sont eux, biens marocains, tonne un voyagiste. Outre les remboursements, qui se font avec plusieurs mois de retard, les agences reprochent aussi aux compagnies de leur faire payer d’abord les stickers refusés et les billets annulés, avant de les rembourser plusieurs semaines plus tard.
A qui s’adresser en cas de non remboursement ? Au BSP, à la compagnie aérienne ? Nulle doute, le système est à revoir, mais encore, note un membre du BARM, dans les deux sens.

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