BIT Milan : Le Maroc veut rattraper le temps perdu

Après une rentrée 2005 marquée par des Salons comme le Top Resa a Deauville, le World Travel Markets de Londres, le Fitur de Madrid, le temps est désormais à Milan. Ceci, à travers l’une des plus grandes manifestations touristiques en Europe, qui n’est autre que la Bourse internationale du tourisme (B.I.T) de Milan. Un rendez-vous annuel qui en est actuellement à son 25ème anniversaire et qui constitue une occasion privilégiée de créer des opportunités d’affaires et de promotion.
Pendant 4 jours de business ciblé sur 23 pavillons, ce Salon Multitarget et dédié aussi bien au grand public qu’aux professionnels du tourisme, dont quelques grandes marques qui rythment l’industrie des voyages. La grande nouveauté de cette année, un stand ouvert à tout le monde. BITLY, un nouveau workshop consacré au réceptif, fait aussi son entrée. Sous le nom de Bit Vision, des expositions et des séances d’information seront également de mise. Elles porteront sur le thème de la formation, du travail et sur le potentiel du développement du tourisme, notamment de niches, comme le tourisme rural. Le Pala Bit sera installé dans le même stand et offrira des shows et des moments de spectacles consacrés au public. B.I T de Milan verra la participation de plus de 5000 exposants et quelque 128 pays. Plus de 135.000 visiteurs y sont attendus, dont 96.700 opérateurs dans le secteur.
A travers l’Office national marocain du tourisme (ONMT), le Maroc sera représenté à cette manifestation. L’ONMT, ainsi que des co-exposants comme la RAM, occuperont un stand de 250 m2. Quelque 14 autres stands seront occupés par les professionnels marocains et les représentants des CRT de Fès, Rabat ,Casablanca , Marrakech , Agadir et Ouarzazate.
Une présence en force donc et qui s’explique par le potentiel qu’offre le marché italien, fort de son volume des voyages qui est de l’ordre de 17 millions de touristes, soit 30 % de l’ensemble de la population. Une manne extraordinaire pour le Maroc. D’autant que 68 % des voyageurs italiens optent pour le balnéaire, préférence combinée à un penchant vers le tourisme culturel et de découverte. La motivation principale des touristes italiens étant le sport et l’aventure, la remise en forme mais aussi le désert. En progression constante, le marché italien, jugé comme « foyer traditionnel pour le Maroc », est prometteur. En 2004, il a été classé en cinquième position au niveau des arrivées touristiques enregistrées au Maroc avec 112.807 touristes contre 100.000 en 2003. Marrakech reste la porte d’entrée principale des touristes italiens pour des départs de circuits ou séjours, des congrès et incentives. La ville ocre s’adjuge la part du lion, avec 30 % des parts de marché aussi bien sur les arrivées que sur les nuitées. Même avec la progression enregistrée, on est encore loin du pic de l’année 2000, avec plus de 146.883 touristes italiens qui se sont rendus au Maroc. Les années qui ont suivi ont marqué une baisse pour s’établir à 112.518 touristes. On est encore plus loin de l’objective de l’accord-cadre qui tablait sur un million de touristes italiens d’ici 2010. Pour les observateurs, du travail reste à faire. Le produit touristique marocain a besoin d’une politique promotionnelle plus agressive, avec des actions de promotions menées toute l’année, et pas uniquement l’été comme c’est le cas aujourd’hui. La destination Maroc doit être plus « joliment emballée ». Parmi les principaux acteurs, le groupe Alpitour-Francorosso qui fait voyager 30.000 touristes au Maroc. RAM Italie, elle, transporte 250.000 passagers par an, dont 63% sont des touristes étrangers, 32% des résidents marocains à l’étranger et 5 % des hommes d’affaires. Des vols RAM quotidiens passent par le hub de Casablanca. Atlas Blue a d’ores et déjà programmé 3 vols directs Marrakech-Milan par semaine.
Loin d’être une formalité touristique, BIT-Milan est l’occasion de revoir cet état de fait encore plus à la hausse, en renouant avec des clients et en démarchant d’autres, à savoir les voyagistes et les tour-opérateurs. Histoire de conquérir un marché sur lequel plus d’un espoir est fondé.