Economie

BNDE : Les nouveaux patrons s’expliquent

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En sortant de la gare ferroviaire de Rabat-ville, l’aspect terne de la façade du bâtiment de la Banque nationale de développement économique (BNDE) a cédé le pas à la fraîcheur du logo du Crédit Agricole. Lors d’une courte cérémonie, organisée le mardi 18 janvier 2005, le patron de la banque verte, Tariq Sijelmassi, en compagnie du directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), Mutapha Bakkoury, a tenu à marquer officiellement la reprise du siège BNDE par le Crédit Agricole. Auparavant, les deux responsables ont présidé une conférence de presse destinée à mettre le point sur le plan de redéploiement de la banque. La mise en oeuvre de ce plan a été confiée à la CDG en vertu d’une convention conclue en mars 2003. Il a coûté près de 2 milliards de dirhams au budget de l’Etat. Sans détour, les deux responsables ont répondu aux questions, en dépit du traitement judiciaire en cours de l’affaire BNDE.
Ainsi, Mutrapha Bakkoury a réaffirmé l’attachement de la Caisse à la banque et la volonté d’en faire une banque d’affaires, adossée à la CDG. Elle va démarrer ses activités au cours du premier semestre 2005. « Le plan de redéploiement de la BNDE ne mènera pas à la liquidation de cet établissement financier. Il pourra être changé », tient à préciser le DG de la CDG.
La création d’une banque d’affaires, qui exercera certains métiers de la BNDE avec l’apport d’un ensemble d’activités de la CDG, vise à imprimer une nouvelle dynamique aux activités de la banque pour qu’elle puisse s’adapter à un contexte en constante évolution.
Selon le directeur général de la BNDE, ce projet permettra à la CDG d’isoler ses activités financières. Cette approche s’inscrit totalement dans le cadre de la mission stratégique de la Caisse consistant à contribuer au développement des marchés financiers et à renforcer l’épargne. Qualifiant ce plan de « globalement réussi » et comme étant une première au niveau national, le directeur de la CDG a souligné que ce processus a été mené « avec rigueur et transparence « , notamment sur les plans financier et social. « Un plan social a été mis en place pour les salariés du siège et le passif net pris en charge à hauteur de 70% par l’Etat et de 30% par la CDG, notamment par voie d’apports en capital « , a-t-il expliqué.
Pour sa part, le directeur général de la BNDE, Ali Harraj, a qualifié d' »encourageants » les résultats du plan de restructuration de la Banque, soulignant que les efforts déployés dans ce sens ont favorisé l’assainissement financier de l’établissement, l’extension de son réseau et le rehaussement de sa capacité concurrentielle.
Selon Ali Harraj, les efforts consentis pour le recouvrement des créances se sont traduits par des rentrées de fonds d’un montant de plus de 1,4 milliard de DH depuis mars 2003. La quasi-totalité du portefeuille de titres de participations de la BNDE a été cédée, pour une valeur globale de 1,19 milliard de DH, générant un apport positif d’environ 650 millions de DH, a-t-il indiqué. Evoquant le volet social, il a rappelé la conclusion en août 2003 d’un accord-cadre avec les partenaires sociaux fixant notamment les conditions et modalités de départ volontaire du personnel du siège, ainsi que la mise en oeuvre d’un plan de redéploiement du personnel souhaitant être reclassé auprès d’autres établissements. Ainsi, a-t-il précisé, plus de 70% du personnel (environ 500 fonctionnaires) ont quitté la banque depuis mai 2003.
Interrogé sur sa recette, faisant passer la situation comptable de la BMAO du négative à positive, Tariq Sijelmassi préfère parler de challenge de gestionnaire que de recette. Derrière cette performance, l’adossement de l’établissement au réseau du Crédit Agricole a réglé l’inadéquation entre ressources et frais généraux. Le départ volontaire était payé par la BNDE. Ainsi, la BMAO a bénéficié d’un effet ciseaux.
Quant aux actionnaires minoritaires, suite à l’augmentation de capital, ils contrôlent actuellement 3% de la banque, et pour le patron du Crédit Agricole, ils sont plutôt contents de gagner de l’argent. « C’était un traitement purement technique de ce dossier. Conformément à nos audits et nos évaluations, nous n’achetons les choses qu’au juste prix », tient à préciser Tariq Sijelmassi.
Pour Mustapha Bakkoury, la manière de traitement de l’affaire BNDE ne peut qu’être élégante. «Pensez au cas contraire et le préjudice subi si nous n’avons rien entrepris. Nous sommes actionnaires à 30% et nous avons des créances sur la BNDE à hauteur de 1,5 milliard de DH », fait-il remarquer. Eu égard à ces chiffres, la Caisse ne devait, assurément, pas rester dans la spectative!

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