BNP Paribas a qualifié, mercredi, de pure «rumeur» une information de La Tribune selon laquelle elle pourrait annoncer ses conditions en vue d’une offre sur la Société Générale en mai, juste avant l’assemblée générale annuelle des actionnaires de celle-ci prévue le 27 de ce mois. «C’est toujours le moulin à rumeurs », a déclaré un porte-parole de la banque, ajoutant, sur un ton ironique, que «l’article ne précise pas s’il s’agit de mai 2008 ou mai 2014».
« Selon nos informations, BNP Paribas, qui a reconnu considérer l’opportunité de lancer une offre sur la Société Générale, pourrait avancer ses conditions quelques jours avant l’assemblée générale des actionnaires de son concurrent de La Défense », écrit le journal. Interrogé le 20 février sur un intérêt de sa banque pour la Société Générale, affaiblie par sa perte de trading de 4,9 milliards d’euros, le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, avait déclaré que la situation de cette dernière était «complexe» et que « la commenter davantage ne ferait qu’alimenter le moulin à rumeurs qui a beaucoup tourné ces derniers jours ». Peu de temps auparavant, une source proche du dossier avait déclaré à Reuters que BNP Paribas n’avait aucune intention de se lancer dans une bataille boursière avec la Société Générale, estimant que celle-ci dispose de «pilules empoisonnées» pour faire échec aux prédateurs. Elle avait ajouté que BNP Paribas privilégiait une approche amicale si sa rivale était ouverte à un rapprochement, ce qui n’est manifestement pas le cas. Société Générale vient de boucler avec succès une augmentation de capital de 5,5 milliards d’euros pour consolider sa solvabilité financière. Confirmé à son poste par le conseil d’administration, son président, Daniel Bouton, a indiqué clairement qu’il entendait poursuivre la stratégie d’indépendance menée ces dernières années.
• Yann Le Guernigou ( Reuters)