Economie

Boeing-Airbus : La guerre du ciel n’aura pas lieu

Tout avait commencé au printemps 2004, lorsque Harry Stonecipher, le P-dg de Boeing avait haussé le ton concernant les subventions et prêts dont bénéficie «injustement» Airbus de la part de l’Union européenne (UE). Cette exaspération a été suivie de la montée au créneau du représentant américain au commerce, Robert Zoellick. Celui-ci avait demandé à mettre fin à ces aides accordées à Airbus et estimées à quelque 35 milliards de dollars par an. En septembre, c’est carrément George W. Bush qui a prévenu de saisir l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) à ce sujet.
Sous son impulsion, son gouvernement a d’ailleurs mis à exécution cette menace, déposant une plainte auprès de l’OMC en octobre dernier. De son côté, Philippe Camus, le coprésident exécutif d’EADS, propriétaire de 80 % d’Airbus, avait jugé problématiques les subventions perçues par Boeing pour le développement de son dernier avion commercial, le 7E7. Du coup, Bruxelles avait indiqué qu’elle n’accepterait pas une réduction unilatérale des soutiens à Airbus sans baisse équivalente des aides à Boeing. Les choses n’allaient guère pour le mieux et les deux parties (Etats-Unis, UE) se dirigeaient droit vers le recours à l’OMC.
Mais, mardi dernier : coup de théâtre ! À deux jours de la date limite pour que leurs plaintes soient recevables par l’OMC, les deux parties ont annoncé leur intention de régler leur litige à l’amiable et se sont données un délai de trois mois pour trouver un terrain d’entente. Derrière ce revirement de situation, il semble que l’UE et les USA aient pris conscience qu’ils auraient tout à perdre dans une telle guerre juridico-commerciale. Il est intéressant de savoir qu’un tel conflit aurait été le plus important sur lequel l’OMC aurait eu à se prononcer, puisque les montants en jeu se chiffrent à des dizaines de milliards d’euros.
Il est quasiment impossible de savoir lequel des deux avionneurs l’aurait importé. Cela bien que le dossier déposé par Washington en octobre dernier ait été bien motivé, jugeant notamment les aides accordées à Airbus de «pratiques commerciales déloyales».
En fait, la compagnie européenne basée à Toulouse a profité desdites subventions afin de concocter une réplique au dernier né de la famille Boeing. Il s’agit du futur A350, qui sera bientôt lancé et avec lequel Airbus espère contrer le très performant 7E7. Ce dernier, surnommé Dreamliner, a déjà enregistré plus de 56 commandes fermes. Aujourd’hui, malgré le fait que les deux avionneurs s’affrontent à armes égales en termes de produits, la guerre juridique du ciel n’aura pas lieu.

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