Economie

BTP : Les entreprises turques dérangent trop…

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Les entreprises marocaines de BTP sont visiblement décidées à user de tous les moyens dans le combat qu’elles mènent contre la concurrence étrangère. Il y a quelques semaines, la fédération du secteur a adressé au ministre Aziz Rabbah une correspondance où elle met en garde contre l’ouverture excessive du marché marocain, notamment aux entreprises originaires des pays avec lesquels le Maroc a signé ou s’apprête à signer des accords de libre-échange. C’est le cas précisément du Canada et de l’Union européenne. Dans ladite lettre, les responsables de la FNBTP estiment que ces accords ne doivent pas comprendre un chapitre sur le BTP. Leur premier argument est que le marché marocain est de toutes les manières déjà suffisamment ouvert pour permettre aux entreprises étrangères de décrocher de gros marchés chez nous. D’un autre côté, les professionnels expliquent que quand bien même il y aurait ouverture de part et d’autre, les entreprises marocaines, elles, ne pourraient pas aller décrocher des marchés en Europe ou en Amérique du Nord car, disent-ils, les restrictions à la mobilité des personnes comme les visas, par exemple, les empêchent d’opérer facilement sur ces marchés. En d’autres termes, le principe de la réciprocité censé être acquis dans le cadre des ALE ne fonctionne pas dans les deux sens. Et enfin, la FNBTP estime qu’il est dangereux de prévoir un chapitre BTP dans ces accords car cela empêcherait l’Etat marocain de mettre en place des mesures dites de sauvegarde en cas de problème ou d’accorder la préférence nationale aux entreprises locales. Début avril d’ailleurs, la FNBTP avait refusé de prendre part au voyage qu’avait effectué le ministre Aziz Rabbah en Turquie en expliquant que les entreprises turques sont déjà suffisamment présentes et agressives au Maroc. Selon le patron d’une grande entreprise de la place, «les opérateurs turcs viennent au Maroc simplement pour y vendre leurs services et produits et non pas pour y faire des investissements qui créeraient de la valeur et des emplois de manière durable».  
En revanche, les professionnels estiment qu’il est urgent que le Maroc établisse des accords de libre-échange avec certains pays africains qui présentent un potentiel pour les entreprises de BTP marocaines pour leur permettre d’y accéder plus facilement. «C’est vers ces pays africains que le ministre devait faire de la promotion et de la prospection et non pas dans des pays comme la Turquie».

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