Economie

Cadrage : Responsabilité

Le Maroc est en train de changer. C’est une évidence. Tout le monde est d’accord sur cela. Le pays se dirige à pas sûrs vers la modernité et la mise à niveau de tous les secteurs. Des autoroutes sont programmées, l’électrification avance, l’immobilier s’active, le tourisme cherche sa voie, etc.
Bref, les choses avancent. Parfois, pas assez vite, mais elles avancent.
Mais, comme il y a toujours une exception à la règle, il faut dire que, s’il y a un secteur qui ne suit pas cette cadence, c’est l’agriculture. Ce secteur d’activité qui est le plus important du pays semble avoir du mal à décoller ou du moins à s’améliorer. Ceux qui en connaissent bien les rouages pour en avoir assumé la responsabilité politique ou juste administrative avouent que c’est un secteur qui résiste beaucoup au changement et que toute tentative de réforme se heurte à beaucoup d’obstacles qui finissent par décourager ses initiateurs. Ils affirment que les grands agriculteurs constituent un lobby qui bloque tout ce qui est de nature à créer un climat incitant à l’investissement dans ce domaine car le statu quo les arrange. Or, un secteur qui n’avance pas recule. Et, aujourd’hui, l’agriculture est en train de reculer d’une manière flagrante. Mais, si les administrateurs du secteur accusent les grands agriculteurs, ces derniers, de leur côté, ne mâchent pas leurs mots quant à la responsabilité du ministère de l’Agriculture dans la situation catastrophique qui marque actuellement ce domaine.
Pour eux, le ministère n’a jamais rien apporté au secteur puisqu’il s’est toujours limité à en assurer la gestion administrative alors qu’il est censé assister les agriculteurs dans leur quête de modernisation et de mise à niveau. Il est aussi censé les aider à suivre de près les dernières innovations en la matière. Or, il ne fait rien de très remarquable dans ce domaine.
Ces accusations sont relativement vraies. D’ailleurs, un ministère qui n’a même pas réussi à assurer sa propre mise à niveau ne saura jamais mener celle du secteur. En effet, en quarante ans, ce département n’a presque pas changé de structures, de méthodes ou même d’organigramme. Il est toujours le même et il fait toujours la même chose. C’est pour cela d’ailleurs qu’aucun ministre n’a marqué son passage à la tête de ce département. Ils viennent comme ils partent sans laisser de traces. Sans oser bousculer les choses et sans ramener des idées innovatrices. Le cas des Offices régionaux de mise en valeur agricole en est une preuve irréfutable. Ces établissements publics, qui bouffent de l’argent public alors qu’ils ne font pas le travail pour lequel ils ont été créés, ont survécu à tous les ministres qui se sont succédé à la tête de ce département et aucun d’entre eux n’a eu le courage d’assumer ses responsabilités et de remettre en cause leur existence ou tout simplement leur rôle. Et c’est ce genre d’attitudes passives qui ont fait que certains secteurs n’ont pas réussi à évoluer et à être compétitifs.

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