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Campagne agricole 2020-2021 : Comment se porte la saison ?

© D.R

Le retour des pluies augure de bonnes perspectives pour le secteur

Après une année marquée par une forte sècheresse, l’agriculture marocaine renoue avec la croissance. Les dernières pluies qui se sont abattues sur le Royaume ont eu un impact positif sur l’évolution de la campagne agricole. Le volume pluviométrique a été durant le premier trimestre régulier et réparti au niveau régional. Ces bonnes conditions climatiques ont permis d’absorber le déficit pluviométrique observé à fin décembre et de favoriser le développement des cultures, le maintien du potentiel de la production céréalière et l’amélioration du couvert végétal.

Selon les indicateurs dévoilés par la tutelle, le cumul pluviométrique moyen national au 25 mars 2021 s’est élevé à 271,9 mm avec une bonne répartition temporelle et spatiale contre 286,9 mm pour la moyenne des 30 dernières années, soit une légère baisse de 5%. Quant à la réserve des barrages à usage agricole, elle s’élève à 6,74 milliards m3 contre 5,85 milliards m3 la campagne précédente à la même date, soit un taux de remplissage des barrages à usage agricole de 49% contre 43% la campagne précédente à la même date. Tous ces indicateurs augurent d’une bonne moisson. Bilan d’étape d’une campagne agricole «prometteuse».

Se référant à la tutelle, le démarrage de la campagne agricole 2020-2021 a été caractérisé par des conditions climatiques défavorables avec un déficit hydrique notable et une répartition spatiotemporelle inadéquate, ayant retardé l’installation des cultures d’automne et impacté négativement l’état des parcours. La situation n’a pas duré longtemps du fait que le déficit pluviométrique a été résorbé progressivement à partir de la 3ème décade du mois de novembre 2020. Le retour de pluie a en effet touché la majeure partie du territoire national contribuant ainsi à l’accélération du rythme des travaux du sol, des emblavements et les ventes des intrants agricoles particulièrement les semences et les engrais de fonds. La tutelle confirme dans ce sens que les pluies importantes et généralisées enregistrées tout au long des trois premiers mois de l’année 2021 ont eu un impact «très positif» sur l’évolution de la campagne agricole. Ceci se traduit par une amélioration à la fois du couvert végétal et des parcours ainsi que par la dynamisation des travaux d’entretien (désherbage chimique et apport d’engrais azotés).

Cet impact positif s’illustre également par l’amélioration des retenues des barrages à usage agricole et des niveaux des nappes phréatiques ainsi que par l’amélioration de la situation de l’arboriculture fruitière, notamment le bon démarrage végétatif, l’amélioration du calibre et la maturation des variétés tardives d’agrumes et de la bonne tenue des nouvelles plantations arboricoles.

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De bonnes performances à l’export

Malgré le contexte de crise, l’agriculture marocaine a préservé son positionnement sur le marché international. Les exportations du secteur en fruits et légumes frais enregistrent de bonnes performances au titre de cette campagne. Le volume exporté du 1er septembre au 21 mars s’est consolidé de 9% comparé à la même période de la campagne 2019-2020. «Si on ne prend pas en compte le volume de la Maroc Late, exporté en hors saison durant la campagne 2019-2020, le taux de croissance des exportations des agrumes durant cette campagne sera de l’ordre de 16% (données arrêtées au 21 mars pour les deux campagnes)», relève-t-on du département de l’agriculture. De même, les exportations des produits maraîchers ont enregistré à la même date une hausse de 3% de leur volume.

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Des perspectives arboricoles prometteuses

Les agrumes devraient connaître une hausse de 29% et ce en raison des températures relativement clémentes durant les périodes de floraison et de nouaison et de l’entrée en production des nouvelles plantations. Les perspectives portent également une progression de 14% . Concernant l’olivier, une progression de 14% est attendue et ce en raison de l’effet positif des pluies des mois d’avril et de mai 2020 qui ont favorisé la nouaison et le développement des fruits. Notons que l’effet de l’alternance de l’olivier a coïncidé avec une campagne avec un cycle haut de production. En ce qui concerne le palmier dattier, la croissance de production devrait s’améliorer de 4% par rapport au record atteint l’année dernière.

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Un bon rendement des cultures d’automne

Avec le retour des pluies, les cultures d’automne ont connu une bonne dynamique marquée par une prédominance du travail mécanique des sols. Ce dernier a concerné près de 94% de la superficie travaillée. Aux derniers indicateurs partagés par la tutelle, la superficie totale emblavée, toutes cultures annuelles d’automne confondues, a atteint les 4,9 millions d’hectares dont 9% en irrigué. Ces cultures restent dominées à hauteur de 86% par les céréales au moment où les fourrages représentent 10% et les légumineuses 4%. La superficie semée en céréales d’automne s’est élevée pour sa part à 4,20 millions d’hectares avec 44% de blé tendre, 34% d’orge et 22% de blé dur. Ainsi, l’état végétatif des cultures céréalières ressort globalement satisfaisant. Il est à noter que l’évolution de l’état des céréales d’automne reste tributaire des conditions climatiques (précipitations et températures) du mois d’avril et des travaux d’entretien qui seront apportés par les agriculteurs.

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Cultures fourragères et légumineuses


Pour ce qui est des cultures fourragères, elles s’étalent jusque là sur une superficie de 513.000 hectares. 34% de cette superficie se trouve dans le périmètre irrigué. Les principales espèces fourragères cultivées sont l’orge fourragère. Elles représentent 26% du total des cultures. La luzerne arrive en deuxième position avec une part de 21% suivie de l’avoine (18%), le bersim (12%), la féverole (9%), les mélanges fourragers (4%) et autres (10%). Pour ce qui est des légumineuses alimentaires d’automne, elles occupent environ 168.000 hectares dont 6% en irrigué. Les fèves représentent une proportion de 56% contre 20% pour les petits pois et 21% pour les lentilles.

Les cultures maraîchères


Les cultures maraîchères d’automne ont vu leur superficie réalisée s’étendre à 100.900 hectares à fin décembre 2020. Les réalisations par espèce font ressortir une superficie de 21.000 hectares de la pomme de terre, 11.000 hectares d’oignon, 9.235 hectares de tomate, 4.900 hectares d’haricot, 4.100 hectares de courges et courgettes ainsi que 15.800 hectares de carottes et navet. Pour ce qui est des cultures maraîchères d’hiver, les réalisations des principales espèces ont atteint 61.470 hectares.
La production attendue devra couvrir les besoins de consommation et d’exportation pour la période avril-juin. Quant au programme des cultures maraîchères de
printemps, il est arrêté à 89.700 hectares. Les réalisations à date ont atteint 13% du programme et la production attendue devra couvrir les besoins de consommation de la saison estivale.

Cultures sucrières


A ce jour, la superficie semée en betterave à sucre s’élève à 46.150 hectares. De même, la superficie mise en place pour la canne à sucre atteint près de 12.423 hectares. Celle récoltable est estimée à 10.260 hectares avec une production prévisionnelle de 680.000 tonnes.

Semences des céréales


Le programme de multiplication des semences des céréales a été renforcé particulièrement en blé dur et orge. Il a été réalisé en totalité avec une superficie 51.000 hectares. L’engagement étant de répondre à la demande de la saison prochaine et assurer la reconstitution du stock semencier.

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Le cheptel en bonne santé

 

S’agissant du cheptel, sa situation sanitaire est satisfaisante dans l’ensemble des régions du pays, et ce grâce au suivi sanitaire continu de l’état du cheptel et aux différentes campagnes de vaccination menées contre les maladies animales contagieuses et celles à incidence économique par les services vétérinaires relevant de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et les vétérinaires sanitaires mandatés, ainsi qu’aux efforts déployés par les professionnels du secteur de l’élevage. Il est à noter que 8 millions de têtes d’ovins et de caprins devront être identifiées pour la célébration de Aïd Al Adha. Le ministère veille à l’équipement de 30 souks temporaires pour l’Aid Al Adha, mettant en exergue la publication d’une périodique conjointe avec le ministère de l’intérieur pour le lancement du processus d’enregistrement des unités d’évaluation et d’immatriculation des ovins et caprins destinés à l’abattage. Il est à noter que l’évolution de l’état des céréales d’automne aura un impact positif sur le secteur de l’élevage, qui connaîtra une croissance de 3%. Le cheptel national compte 31 millions de têtes. Aucun changement significatif n’a été relevé à ce propos et ce malgré deux saisons agricoles successives marquées par un manque de précipitations.

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