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Cap 2030 : Comment orienter l’épargne nationale vers les grands projets structurants ?

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L’Association de gestion et fonds d’investissement marocains lance la réflexion

Financement : L’Association des sociétés de gestion et fonds d’investissements marocains (ASFIM) a organisé le 13 novembre 2025 à Rabat sa conférence 2025 sous le thème «Cap 2030 : Mobiliser l’épargne nationale pour financer les grands projets de demain».

Après l’édition 2024, qui avait rassemblé plus de 300 experts, professionnels et institutionnels marocains et étrangers, l’ASFIM organise cette année l’édition 2025 de ses conférences, sous le thème «Cap 2030: Mobiliser l’épargne nationale pour financer les grands projets de demain». A l’ouverture de cet évènement, Mostafa Hassani, président de l’ASFIM, a souligné: «Le financement du développement du futur du Royaume dépendra avant tout de notre capacité à mobiliser durablement l’épargne nationale et à orienter cette épargne vers des secteurs porteurs de transformation économique». Et d’ajouter: «La gestion d’actifs occupe aujourd’hui une place centrale dans la dynamique économique du Maroc avec un encours global sous gestion de 800 milliards DH. Notre industrie représente plus de la moitié du PIB national. Il s’agit ici d’une véritable marque de confiance. Celle des investisseurs institutionnels, des entreprises mais aussi de plus en plus des ménages marocains. Une confiance fondée sur la solidité du cadre réglementaire, la compétence des équipes et la crédibilité que notre profession a su bâtir année après année dans la transparence et la rigueur. Au cours des deux dernières années, notre industrie a connu une expansion exceptionnelle avec une progression de 230 milliards DH d’encours. Les investisseurs institutionnels ont accru leurs placements de 76 milliards DH, les entreprises de 27 milliards DH et les ménages marocains ont eux aussi renforcé leur épargne investie de près de 10 milliards DH». Parallèlement, les ménages marocains s’affirment désormais comme des acteurs à part entière de la création de richesse. Selon le président de l’ASFIM, «leur épargne n’est plus seulement une épargne de précaution. Elle devient une épargne de conviction. Une épargne qui soutient le développement du pays. En souscrivant à des OPCVM, les épargnants participent directement à la vitalité de l’économie réelle et contribuent à diffuser une nouvelle culture de l’investissement responsable». Par ailleurs, le responsable a indiqué que pour aller plus loin dans cette dynamique un levier s’impose qui est celui de l’éducation financière. « Car mobiliser davantage d’épargne c’est d’abord donner à chaque citoyen les clés pour comprendre, décider et investir en confiance », précise-t-il rappelant les efforts faits sur ce plan par l’ASFIM, l’AMMC et les différents acteurs du marché pour faire de l’éducation financière un axe stratégique en multipliant les initiatives de formation et de vulgarisation à travers le Royaume.

Un contexte économique en amélioration

Pour sa part Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, a indiqué dans son discours prononcé par Mohamed Tarik Bchir, directeur du Trésor et des finances extérieures : «Avec plus de 790 milliards DH d’encours, la gestion collective est devenue une pièce maîtresse du marché financier marocain et un acteur systémique qui transforme l’épargne en projets et en projets de croissance. (…) la gestion collective est l’un des moteurs silencieux mais indispensable de notre stabilité et notre développement. Il s’agit de transformer le potentiel de notre épargne en un moteur puissant de croissance et de concrétisation de nos ambitions nationales». La ministre a également braqué les projecteurs sur les opportunités offertes par le contexte économique en amélioration. «L’économie marocaine traverse une période de transformation profonde. Malgré les chocs internationaux, la résilience du pays est remarquable. Les équilibres macroéconomiques ont été consolidés, l’inflation maîtrisée. Les fondamentaux budgétaires renforcés et l’environnement d’investissement continue de s’améliorer», affirme la ministre dans son discours. Aujourd’hui, les perspectives sont orientées positivement, marquées par la montée en puissance des filières industrielles, l’essor des services mondiaux du digital, et l’accélération de latransition énergétique, des investissements structurants inédits dans les infrastructures et les territoires. «La réforme des OPCVM est un cadre de nouvelle génération (…), elle marque un tournant majeur et ne se limite pas à moderniser quelques règles. Elle redéfinit toute l’architecture du secteur en profondeur. Cette réforme élargit significativement la palette de produits. Elle renforce la gestion des risques, aligne le Maroc sur les standards internationaux les plus exigeants, améliore la transparence et la protection de l’épargnant et enfin elle ouvre la voie à plus d’innovation, plus de diversification et plus de flexibilité. Il s’agit véritablement d’un cadre de nouvelle génération conçu pour un marché en expansion et pour des investisseurs dont les besoins évoluent rapidement». Et de poursuivre : «C’est un marché qui est appelé à monter en puissance et en sophistication. Le Maroc entre dans un cycle d’investissement de grande ampleur (…), un tel cycle nécessite des acteurs financiers capables d’accompagner l’économie réelle par des produits plus diversifiés, des stratégies plus élaborées et une vision à plus long terme. L’objectif n’est pas de prendre plus de risque mais de mieux répartir et de mieux gérer ces risques».

OPCVM, un des piliers de la stabilité macroéconomique

Tarik Senhaji, président de l’AMMC, a de son côté expliqué : «Derrière cet acronyme technique OPCVM, quelque peu obscur pour le grand public, se cache l’un des grands piliers de la stabilité macro-économique de notre pays (…). Les OPCVM sont l’un des principaux apporteurs directs de financement à l’Etat marocain. Ils détiennent à fin septembre près de 40% de l’encours total des bons du Trésor en circulation. Ils participent activement au financement des infrastructures publics et privés détenant 28% des encours obligataires du secteur autoroutier et ferroviaire, 47% du secteur portuaire, 69% du secteur aéroportuaire, 80% pour l’eau et l’électricité et jusqu’à 88 % pour le secteur des télécommunications. Sur le marché boursier, leur empreinte est tout aussi marquée. Les OPCVM détiennent 43% de la capitalisation flottante et représentent 37% des volumes cette année».

La CDG déléguera de plus en plus ses opérations

La CDG opère sa mue avec une architecture ouverte. S’adressant à la communauté des gestionnaires d’actifs, Khalid Safir, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a annoncé lors de cette conférence les transformations en cours au sein des modes opératoires de la CDG «vers plus de délégations vers les acteurs du marché. (…) Le secteur est mur avec des acteurs experts et professionnels et il est temps que la CDG se remobilise sur d’autres chantiers plus stratégiques en délégant de plus en plus des opérations aux acteurs du marché». Et d’ajouter : «Ainsi, cette délégation de gestion aux acteurs experts dans notre groupe représente déjà près de 22 milliards DH d’actifs sous gestion et nous prévoyons d’accroître les volumes davantage qui lui seront dédiés dans les très courts termes en lançant de nouveaux appels d’offres pour 15 milliards DH».

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