Economie

Céréaliculture : Ce que proposent les Sciences Po pour améliorer les rendements

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En principe sur les 5,4 millions d’hectares dédiés à la céréaliculture on peut obtenir un rendement moyen de 25 quintaux à l’hectare, cependant ce qui est raisonnablement  réalisable dans l’immédiat  tourne autour des 15. C’est la grande conclusion de la réunion organisée, mercredi, par l’Association des anciens de Sciences Po sur l’importance socio-économique de la culture du grain et de ses perspectives à l’horizon proche. Ces considérations, elles tiennent en une série de chiffres massue: sur les 160 milliards de dirhams de déficit enregistré par la balance commerciale, près de 60 sont dus aux importations de produits agricoles et, sur ce montant, la plus grosse part revient aux céréales. En fait, au gré de la pluie, les importations de céréales représentent 28 à 43% des achats de produits agricoles à l’étranger et la céréaliculture occupe 65% des terres exploitées, ce qui lui assure la  prédominance dans 1,5 million d’exploitations avec une production qui  fournit 30% de la consommation domestique, soit 194,5 kg par tête et par an. Comme «les marocains sont de grands consommateurs de pain», le blé tendre représente 67% de la demande globale, le dur 25, l’orge 7 et le maïs 1. Première proposition pour freiner la tendance, transférer une partie de ces préférences vers le blé dur, l’orge et le mais en variant l’offre des produits. Car une chose est sûre, estiment les experts agronomes invités par les anciens de Sciences Po: le gap entre l’offre locale et la demande ira croissant sous les effets conjugués de la pression démographique et des aléas climatiques. En 2020, si la céréaliculture n’a pas amélioré ses rendements  entre-temps, ce sera le drame. Alors pour l’éviter, les chercheurs agronomes proposent de nouvelles méthodes. La première invite à une utilisation plus marquée des semences mises au point par la recherche locale. La variété «arrehane» en particulier serait particulièrement adaptée aux conditions d’exploitation locale. Le choix des 5 ou 6 variétés disponibles devrait permettre un accroissement des rendements d’environ 4 quintaux à l’hectare, ce qui portera la moyenne du rendu à 14,6 q/ha et permettra une économie de 10 milliards de dirhams, soit 2 à 4% du déficit commercial. Il ya ensuite les fertilisants, l’azote notamment qui lui permettrait d’en engranger autant que la semence sélectionnée pour peu qu’on en abuse sous peine de risques écologiques. Vient ensuite le semis direct qui permet de planter sans retourner la terre, ce qui lui conserve son humidité. Mais là, il faut un semoir à 200.000 dirhams pièce. Encore que les chercheurs marocains ne désespèrent pas de trouver le financement à leur prototype de semoir qui, lui, ne coûterait que 80.000 dirhams.
Mais, solutions techniques que tout cela. L’essentiel est ailleurs. Il est, cet essentiel selon les experts,  dans la volonté politique qui libère et qui fédère les synergies. Sans la volonté de l’Etat, rien ne sera fait, ont-ils  estimé. Rien de probant non plus, s’il n’y a pas au préalable formation des utilisateurs aux techniques de production améliorées. Un vrai casse-tête que cette dernière exigence quand on constate que même les formateurs censés vulgariser les nouvelles techniques ont besoin de formation.

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