La communauté CFC et l’OCDE ont discuté, le temps d’une conférence, des moyens de financement qui s’offrent au continent pour atteindre les objectifs de développement durable. Les échanges ont convergé dans la lignée des conclusions tirées dans le cadre de la 5ème édition du rapport «Dynamiques du développement en Afrique: investir dans le développement durable».
Plus d’investissements sont nécessaires pour mener l’action climatique en Afrique du Nord. Bien que le Maroc et l’Egypte s’érigent comme modèles dans la région, du chemin reste à parcourir pour combler le déficit du financement durable non seulement dans la région mais également au niveau continental. Ce constat a été établi dans la 5ème édition du rapport « Dynamiques du développement en Afrique: investir dans le développement durable», conjointement produit par la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE.
Les conclusions de cette analyse ont été dévoilées, mardi 23 avril, à Casablanca lors d’une rencontre organisée par Casablanca Finance City Authority en partenariat avec le Centre de développement de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Intervenant dans ce sens, Laila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, a mis en exergue le potentiel dont regorge l’Afrique pour réaliser les ODD. «L’Afrique a tous les atouts pour devenir la solution aux grands défis du XXIe siècle», a assuré la ministre. Pour sa part Said Ibrahimi, directeur général de CFC Authority, a mis l’accent sur la nécessité de scruter les possibilités de partenariats mondiales pour booster l’investissement vert à l’échelle africaine. «Si l’Afrique doit améliorer son cadre juridique et institutionnel pour attirer de tels investissements et stimuler le développement économique de manière durable et inclusive, l’engagement de la communauté internationale reste déterminant pour mobiliser de tels investissements», a-t-il assuré. M. Ibrahimi a par ailleurs souligné la vocation de CFC d’être une plateforme privilégiée pour l’investissement en Afrique et son rôle dans la facilitation d’accès au capital pour les projets ayant trait notamment aux énergies renouvelables, à la gestion durable des ressources naturelles et aux infrastructures vertes.
De son côté, Ragnheidur Elin Arnadottir, directrice du Centre de développement de l’OCDE, a énuméré les leviers à activer. La priorité étant de développer les chaînes de valeur régionales en vue de libérer le potentiel économique du continent, notamment dans le secteur énergétique, et le prémunir contre des chocs extérieurs. Il est également question de promouvoir l’intégration régionale en capitalisant sur le rôle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour renforcer les investissements directs étrangers de l’Afrique par rapport aux niveaux de 2017 et, ce en établissant des positions communes sur les lois sur l’investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle. Il est à noter que le rapport relève un déficit de financement durable de 194 milliards de dollars par an en Afrique. Bien qu’il soit élevé, cet écart peut être comblé. L’étude démontre également que la faible confiance des investissements et le coût élevé du capital entravent l’investissement durable. Pour renforcer le capital confiance, le rapport préconise l’amélioration de la disponibilité des informations et des données. Il est également préconisé de renforcer la confiance durable pilotée par l’Afrique pour améliorer l’allocation des capitaux. L’expérience marocaine et égyptienne illustre la pertinence de cette orientation. Se référant au rapport, les consultations multipartites et les réformes réglementaires ont permis aux deux pays de mobiliser plus de 1 milliard de dollars grâce à l’émission d’obligations vertes sur la période allant de 2014 à 2021, captant ainsi 25% du montant cumulé mobilisé pour tout le continent. Le rapport recommande en outre de favoriser l’intégration régionale pour accroître les investissements durables. L’ambition étant d’attirer des investissements de 25 milliards de dollars par an dans la production et de 15 milliards de dollars dans l’infrastructure du réseau d’ici 2030.
Il est également proposé de multiplier par 2,5 l’offre d’électricité et satisfaire 40 à 50% des besoins en électricité de l’Afrique de l’Est et australe d’ici 2030. On note également la réduction des émissions annuelles de CO2 de 310 mégatonnes en 2030.