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Changement climatique: Les assureurs mesurent l’impact écologique

Parmi les défis que rencontrent les assureurs marocains, M. Bensalah cite l’insuffisance de la profondeur statistique. Cette incertitude rend la tâche lourde aux assureurs dont la mission est de calculer les coûts afin de construire des tarifs équilibrés et accessibles.

A l’heure où le monde entier examine les enjeux environnementaux, le Maroc  a anticipé quelques actions l’ayant hissé en tant que pays précurseur dans la lutte contre les changements climatiques. L’expérience agricole du Maroc peut être citée en exemple.  Le Plan Maroc Vert est venu en effet inscrire le Royaume dans une démarche de durabilité fructueuse. C’est d’ailleurs ce qui a été souligné lors d’une  conférence internationale portant sur «Les changements climatiques : défis et enjeux pour l’industrie de l’assurance». Intervenant à cette rencontre labellisée COP22, Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, a souligné le rôle que joue le secteur de l’assurance dans l’atténuation des aléas climatiques au niveau agricole. Le ministre a, dans ce sens, salué les efforts consentis par la MAMDA. Cette mutuelle agricole joue, selon Aziz Akhannouch, un rôle déterminant pour prémunir les agriculteurs contre les dégâts qui peuvent être causés par les changements climatiques. «Le partenariat avec la MAMDA s’est avéré un vrai succès et a donné d’excellents résultats», se félicite le ministre.  Et de préciser lors de son intervention que «l’apport financier de la compagnie d’assurance a contribué fortement dans l’évolution de la situation des agriculteurs».

Cet événement organisé par la FMSAR à moins d’une semaine de la COP22 se veut une occasion de discuter des conséquences des changements climatiques sur l’industrie de l’assurance. «Notre industrie est la plus impactée et la plus concernée par le réchauffement climatique. Elle se doit d’apporter des solutions pour atténuer l’impact des phénomènes environnementaux de forte intensité  et  qui surviennent avec une forte incertitude», déclare Mohamed Hassan Bensalah, président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance. Parmi les défis que rencontrent les assureurs marocains, M. Bensalah cite l’insuffisance de la profondeur statistique. Cette incertitude rend la tâche lourde aux assureurs dont la mission est de calculer les coûts afin de construire des tarifs équilibrés et accessibles.

Pour sa part, Nizar Baraka, président du comité scientifique de la COP22, a insisté sur la nécessité de s’adapter aux changements climatiques. «L’adaptation est devenue une nécessité, particulièrement pour l’Afrique. Pour atteindre cet objectif, le continent a besoin aujourd’hui d’un financement allant de 5 à 10 milliards de dollars par an», explique M. Baraka. Selon les estimations de la Banque mondiale, ces besoins pourraient atteindre 20 à 50 milliards de dollars par an à l’horizon 2050. Ils pourraient même atteindre les 100 milliards de dollars en fonction de la gravité du réchauffement climatique. Rappelons que l’Afrique n’émet que 4% des émissions de gaz à effet de serre alors que le continent  ne capte que 30% de l’ensemble des financements.

L’initiative «Ceinture bleue»

agricultureL’initiative «AAA» n’est pas l’unique expérience qui sera présentée lors de la COP22, par le département de l’agriculture et de la pêche. Celui-ci présentera également l’initiative «Ceinture bleue». Cette dernière s’inscrit dans la continuité de la «Croissance bleue», dirigée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui assure une collaboration avec 10 pays en développement, dont le Maroc. Elle consiste principalement à promouvoir le développement de la culture des algues dans la mer.

La culture de l’algue permet de capter une quantité considérable de carbone. Elle apporte aussi  plusieurs solutions d’adaptation aux populations. A travers cette initiative, le département ambitionne de promouvoir la purification de l’eau de mer grâce à la mise en place de plans d’aménagement. Ces derniers permettront d’assurer une pêche palpable et réglementée.

L’atténuation des effets du changement climatique peut également se faire à travers la production de biomasse par les algues réduisant ainsi la chaleur de l’eau de mer.

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L’«Oasis durable»

oasis-agricultureLe Maroc est l‘un des rares pays à avoir créé une agence de développement réservée à l’écosystème des «oasis» au Maroc. Comme pour l’olivier ou pour l’argan, cet écosystème nécessite une approche particulière.

L’initiative «Oasis durable», qui sera également présentée lors de la COP22, pour pouvoir profiter des apports financiers nécessaires en termes d’adaptation. Ces moyens fonciers viendront aider, justement, ces oasis à se reconstituer face au climat difficile de la zone Sud. D’autre part le système d’irrigation adapté actuellement au Maroc devrait être préservé pour l’avenir.

Selon Aziz Akhannouch, «il va falloir aussi s’attaquer à la problématique de l’urbanisation».  En effet, pour assurer un développement rapide et efficace de l’agriculture au Maroc, et puis en Afrique, il faut que l’urbanisation puisse se faire à l’extérieur des villes, afin que les ressources soient gérées de manière optimale

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Meriem Laftouty

Journaliste stagiaire

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