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Chefchaouen : Des lendemains qui déchantent

© D.R

Pour les artisans, la situation demeure encore incertaine pour la saison estivale

A Chefchaouen, le secteur de l’artisanat continue de subir les conséquences de la Covid-19 avec presque la même ampleur qu’avant la mise en vigueur du nouveau plan d’assouplissement des règles sanitaires décrété au niveau national. Avec zéro cas de contamination, qui a valu à leur ville sa place dans la zone 1 dans le cadre de cet allègement du confinement, «nous avons cru à un retour sans difficultés et rattraper nos pertes subies pendant le confinement.

Comme c’est le cas pour les autres secteurs et à leur tête le tourisme, dont nous dépendons beaucoup, la reprise pour l’artisanat semble lente et très difficile avec un arrêt partiel et total pour certaines activités artisanales, notamment cafés, restaurants traditionnels, hammams,…», explique Mohamed Rahmouni, artisan menuisier et président de la commission partenariat et des relations extérieures au sein de la Chambre d’artisanat de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Selon les professionnels, la province de Chefchaouen est très impactée par cette récession du secteur de l’artisanat, qui constituait en temps normal avec le tourisme un écosystème clé de l’économie pour tout son territoire provincial. Surtout que «le secteur est source de revenus pour quelque 12.000 artisans répartis entre Chefchaouen et les autres communes rurales», précise M. Rahmouni.

Les artisans auront, selon cet acteur local du secteur, beaucoup de mal à relever la tête de cette crise sanitaire, surtout qu’ils ont tellement souffert ces derniers temps et bien avant le confinement de la baisse de la demande et de la concurrence des autres destinations aux niveaux national et international. «Le secteur nécessite une véritable opération d’organisation et de promotion de sa production, où il continue de se distinguer, tels que les produits de tissage avec le célèbre mendil, du fer forgé, du bois ouvragé, … Nous sommes étonnés de voir ces derniers temps l’importation des portes en bois de Turquie et du Portugal alors que nous sommes célèbres par notre savoir-faire dans ce type de produits d’artisanat et que nous avons besoin de soutien et d’encouragement pour pouvoir faire face à cette concurrence», fait savoir M. Rahmouni.

Avec cette période exceptionnelle, la situation demeure, aux yeux des professionnels locaux, encore incertaine pour la saison estivale. Avec l’absence des touristes étrangers en raison du maintien de la fermeture des frontières, «nous misons beaucoup sur le tourisme interne. Mais nous risquons cette année de perdre des touristes en provenance des villes, classées dans la zone 2, tels que les Casablancais, les Rbatis, les Marrakchis et les Tangérois, qui sont nos clients fidèles et des habitués de Chefchaouen», dit M. Rahmouni.
Comme c’est le cas partout sur le territoire provincial, beaucoup d’artisans chefchaounais ont préféré rester à la maison plutôt que de rouvrir leurs ateliers et leurs magasins en raison de cette crise qui continue à paralyser la ville même pendant le temps d’assouplissement des mesures sanitaires. «Nous avons commencé à recevoir les annulations de commandes bien avant la mise en vigueur du confinement obligatoire. Nous avons dû jeter une grande quantité de produits et ingrédients menacés d’altération. Nous étions en train de nous préparer pour une fête de baptême programmée pour le 17 mars, mais nous avons dû tout arrêter en respect des instructions des autorités qui interdisaient tout regroupement», fait savoir Houria Bouchafrati, présidente de la coopérative féminine Jawharat Rif pour les gâteaux et les repas de fêtes.

Pour pouvoir survivre à la crise, cette dernière dit faire de son mieux pour convaincre sa clientèle de reporter la date de livraison de leurs commandes et de se limiter actuellement à l’approvisionnement des pâtisseries de la ville en gâteaux. «Avec l’interdiction de fêtes, nous avons décidé de nous limiter à la préparation des gâteaux pour livrer les pâtissiers, mais ces derniers souffrent eux aussi de la récession, qui semble paralyser toute la ville. Nous ne savons pas quoi faire pour pouvoir continuer à payer le loyer, l’eau et l’électricité du local de la coopérative. Alors que nous avons fourni avec tous les membres de cette coopérative beaucoup d’efforts et avec les conseils et l’orientation des autorités et de la Chambre pour le développement de notre projet et par conséquent notre indépendance financière en tant que femmes productives», souligne M. Bouchafrati,

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