Les ovins assurent l’approvisionnement du pays en moutons pour la fête du sacrifice, soit une disponibilité de 4,5 millions de têtes.
Ils sont près de 800.000 éleveurs à pratiquer l’élevage ovin. L’effectif du cheptel dépasse pour sa part les 18,5 millions de têtes contre 17,4 millions de têtes en 2008. Il est réparti en quatre zones à vocation ovine. Ces dernières représentent deux tiers de l’effectif total. Les proportions restent variables selon les régions. Ainsi 19% des ovins sont localisés au niveau du plateau central, notamment à Chaouia, Rhamna et Abda. 17,2% autres sont dans l’Oriental précisément à Oujda, Figuig, Taza et Jerada. Le Moyen Atlas compte, quant à lui, 17,5% d’ovins, contre 12% pour le Haut Atlas, 10,5% pour le Rif et 23,8% pour le reste des zones. En ce qui concerne la production de viandes rouges, le cheptel ovin assure 130.000 tonnes par an.
Ce volume représente 25% de la production totale des viandes rouges. De même, les ovins assurent l’approvisionnement du pays en moutons pour la fête du sacrifice, soit une disponibilité de 4,5 millions de têtes. La contribution de cette filière ne se limite pas au secteur alimentaire. Les ovins constituent une matière première pour l’artisanat et l’industrie, soit 17.000 tonnes de laine et environ 24.000 tonnes de cuir par an.
Une grande diversité de races
Le Maroc a mis sur les rails une stratégie dédiée à la sauvegarde et au développement des races locales. Cette feuille de route lancée depuis les années 80 a connu un grand succès. Elle a permis d’avoir un capital génétique ovin de renommée internationale. Le Maroc observe, dans ce sens, une grande diversité. Les races sont adaptées aux conditions du milieu et se localisent dans des berceaux délimités par voie réglementaire. On compte ainsi 40% de races pures locales avec 2,15 millions de têtes de Sardi, localisés à Chaouia, Sraghna et Rhamna.
Outre le Sardi, le Maroc abrite sept races ovines. Citons dans ce sens Beni Guil, Blanche de montagne, Boujaad, D’man, noire de Siroua, Saghrou et Timahdit.
Le Sardi toujours à l’honneur
Avec sa grande taille et sa tête dépourvue de laine, le Sardi ne passe pas inaperçu et reste le choix numéro 1 des consommateurs marocains. Cette race est caractérisée par sa queue fine et ses cornes puissantes. Elle représente 45% des transactions liées à Aïd Al Adha. Il représente 2,5 millions de bêtes. La commercialisation du Sardi passe par deux circuits. Le premier dépend de la stratégie de chaque producteur. Les sélectionneurs offrent des géniteurs (mâles ou femelles). Dans ce cas, la valeur de l’animal est une valeur génétique. Toutefois, ce modèle reste limité et souffre de l’insuffisance de structure et de logistique.
Dans le second cas, les multiplicateurs et engraisseurs produisent des animaux destinés aux abattoirs. Ce modèle alimente quotidiennement le marché en viande ovine. Compte tenu de l’évolution et du progrès enregistré dans le domaine de la production, le système de commercialisation du Sardi est jugé dépassé impactant ainsi le développement de la filière Sardi. L’urgence étant d’appuyer l’investissement et la commercialisation de cette race. Les perspectives portent également sur l’alimentation des circuits d’exportation, notamment sur le continent africain et au Moyen-Orient.