Réduire l’inflation est la priorité des priorités du gouvernement chinois en 2011, a annoncé, samedi 5 mars, le Premier ministre, Wen Jiabao, soulignant que la hausse non maîtrisée des prix affectait la stabilité sociale. Dans le texte de son discours-programme annuel devant le Congrès national du peuple, le chef du gouvernement chinois a également déclaré que les autorités se fixaient un objectif de croissance du PIB de 8% environ, et qu’elles prévoyaient une progression annuelle de la deuxième économie mondiale de l’ordre de 7% sur les cinq ans à venir. Ce rythme marquerait un ralentissement par rapport aux 11,2% de croissance du PIB enregistrés au cours des cinq dernières années. Mais l’objectif tient plus d’un «scénario du pire» que de prévisions réalistes: entre 2006 et 2010, l’objectif des autorités était de 7,5%. Devant les milliers de délégués et dignitaires réunis au Palais du peuple, Wen Jiabao a précisé que Pékin avait la volonté de contenir cette année l’inflation autour de 4% annuel, et de limiter le déficit budgétaire à 2% du PIB. «Récemment, les prix ont augmenté plutôt rapidement et les anticipations relatives à l’inflation ont été relevées. C’est un problème qui concerne le bien-être de la population, l’intérêt général et affecte la stabilité sociale», a-t-il dit en allusion aux statistiques de ces derniers mois faisant état d’une inflation supérieure à 5%. L’inflation et ses corollaires (difficultés à se nourrir, se loger ou se soigner) sont considérés par les dirigeants chinois comme une source potentielle de troubles et d’agitation sociale. «Par conséquent, nous devons faire du contrôle macroéconomique pour maintenir la stabilité du niveau général des prix notre principale priorité», a poursuivi Wen lors de son discours télévisé. Le Premier ministre n’a fait aucune allusion aux mouvements d’émancipation populaire qui secouent le monde arabe depuis le début de l’année.