Economie

Colloque sur la réglementation bancaire et la crise des subprimes

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La Société marocaine d’assurance à l’exportation (SMAEX) a fêté ses vingt ans aux tons de la  nouvelle réglementation bancaire et de la crise financière internationale. Vendredi 9 mai, un colloque a été organisé à cette occasion mettant en avant une problématique qui revêt toute son importance au vu des aspects qu’elle évoque. Par ailleurs, et se prononçant à l’ouverture de ce colloque, Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, a souligné que «le thème de ce colloque interpelle à plus d’un titre », indiquant que «les crises financières sont porteuses d’enseignements, de remise en cause et de saut qualificatif». En ce sens que ces crises «revèlent plus les fragilités qu’elles ne les provoquent».
Dans ce contexte, M. Mezouar a estimé que le rôle des autorités a été considérable dans la mobilisation suite à la survenue de la crise des subprimes. «Si le pire a pu être évité c’est bien parce que le diagnostic a pu être rapidement établi », a-t-il indiqué.
Le ministre de l’Economie et des Finances a également abordé la question cruciale de savoir «qu’allons-nous léguer aux générations futures?», en mettant en avant la nécessité de faire un choix entre celui de léguer une situation de richesse aux générations futures, ou celle de pauvreté.
D’autre part, Salaheddine Mezouar a passé en revue certaines préoccupations majeures, notamment liées au financement de la PME et aux implications de Bâle II sur ces petites et moyennes entreprises, qui constituent l’essentiel du tissu productif et qui sont le lieu par excellence où les retournements de conjoncture s’expriment avec force. Pour la seconde intervention, Nezha Lahraïchi, directrice générale de la SMAEX, a mis l’accent sur le système marocain, en soulignant que «le métier de la SMAEX est au carrefour de l’économie bancaire et de l’économie de l’assurance ».  Le facteur de risque a été, ainsi, la pierre angulaire de l’intervention de Mme Lahraïchi qui a indiqué que «la nouvelle réglementation bancaire nous interpelle parce que l’octroi de crédit aux entreprises va dépendre du risque représenté par le prêt envisagé» . Et d’ajouter que «notre approche du risque ne s’intègre pas dans la théorie dominante et la pratique du marché, fondée sur le transfert du risque, sa dilution et sa dispersion via les marchés financiers, approche que la crise financière est venue remettre en cause certainement, pour une remise en selle mieux réfléchie». En outre, la directrice générale de la SMAEX a indiqué que la crise financière internationale est à même de  nous obliger à «relire un chapitre de l’histoire financière, celui de la dérégulation et de la sophistication», notant que les effets de la crise financière à plus long terme ne peuvent être que positifs, en ce sens que «les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ne voient la nécessité que dans la crise».  Elle a par ailleurs, évoqué la question cruciale de savoir quel est le degré d’influence de cette crise sur l’économie marocaine. «Un des enseignements des turbulences que connaît le monde de la finance est qu’il n’est pas possible de réduire la complexité à travers des méthodes statistiques supposées être éprouvées. Le défi que pose la gestion du risque est bien plus exigent que la complexité mathématique des modèles censés le gérer», a affirmé Mme Lahraïchi.  Pour sa part, Abdellatif Jouahri, gouverneur de la banque centrale, a estimé que la crise fait évoluer les systèmes de régulation, mettant l’accent sur l’importance de la mise en place de règles prudentielles en vue de garantir au Maroc une meilleure place sur la scène financière internationale. M. Jouahri a également appelé à davantage de transparence financière et a mis l’accent sur la bonne gouvernance pour prévenir les crises et leur apporter les réponses appropriées.
D’autres interventions non moins importantes ont également figuré au programme de ce colloque, notamment celles de Mohamed El Kettani, président-directeur général d’Attijariwafa bank, My Hafid Elalamy, président de la CGEM et Abderrahim Bouazza, directeur de la Supervision à Bank Al Maghrib. Ce colloque, organisé sous le thème «Nouvelle réglementation bancaire et crise financière : Quel impact sur l’économie marocaine ?» a pour objectif de déceler des éléments de réponse à la problématique des enseignements que le Maroc doit tirer de la crise des subprimes, mais aussi de savoir quels sont les horizons de son positionnement dans une globalisation financière appelée à fortement maîtriser?.

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