A en juger par les estimations des professionnels, la mise en place de l’audimat nécessitera un investissement de pas moins de 12 millions de DH.
Cette enveloppe concerne aussi bien l’équipement des ménages que le matériel informatique. Le montant des charges annuelles s’élève à 14 millions de DH. Ce montant comprend la marge qui sera attribuée au prestataire du système audimètrique. Le GAM a toujours défendu l’idée d’une entreprise interprofessionnelle de services à l’image de la société Médiamétrie en France. Cela permettra aux différents acteurs d’y siéger afin d’assurer la transparence. Pour assurer le financement, le Groupement a proposé la suppression de la taxe de 5% payée sur les passages publicitaires à l’écran. Le montant annuel de cette taxe s’élève à 15 millions de DH. Cette enveloppe peut facilement financer cet outil. Les recettes générées par cette taxe peuvent ainsi être exploitées via un fonds spécial. L’idée avait déjà été proposée à l’ancien ministre de la communication Mohamed Larbi Messari, qui n’a pas pu convaincre les Finances d’étudier cette proposition. Même l’actuel ministre, Mohamed Achaâri n’a pas réagi officiellement à cette initiative.
Au-delà des aspects financiers, une autre question s’impose. Celle du système d’audimat qui sera le plus adapté. L’introduction de l’outil de mesure d’audience est confrontée à des obstacles relatifs aux comportements des foyers.
Contrairement au prime-time (heures de grande écoute), il serait difficile de suivre de près le comportement des téléspectateurs en optant pour la technique des boutons pressoirs. Du moins, si l’on en juge par une enquête qui remonte de près de deux ans.
Une chose est sûre : aucun prestataire international spécialisé dans l’audimat n’est en mesure d’investir le marché marocain, si ce dernier demeure insolvable.