La troisième édition de Maroc Sourcing se tient du 27 au 31 mai 2004 au Parc d’exposition de l’Office des Changes. Organisé par l’Association marocaine de l’industrie textiles et habillement (AMITH), l’événement, Placé sous le thème de l’actualisation, réunit les composantes de toute la filière textile : produits chimiques, tissages, accessoires, etc. Au menu, la présentation d’une sélection des plus pointues, des plus novatrices en matière de finissage, d’accessoires et de services textiles.
L’objectif de l’AMITH à travers cette initiative, c’est de créer un environnement favorable pour développer une offre globale marocaine et promouvoir la mode au Maroc, répondre et anticiper les attentes des marchés et des clients, mettre en valeur les compétences, les produits, les services, révéler un sourcing Maroc performant, encourager et stimuler la coopération entre les différents acteurs de la filière.
D’ores et déjà, 140 exposants dont des groupes internationaux ont confirmé leur participation à ce salon qui sera segmenté en 8 espaces, sur une superficie de 5 000 mètres carrés . Par rapport aux éditions précédentes, la nouveauté réside dans l’aménagement au centre du salon d’un espace dédié à la création. Outre les exposants nationaux, entre autres de Fès, Tanger, Casablanca, l’édition connaîtra aussi une participation étrangère et en particulier turque. Au programme, cinq conférences axées sur l’actualité, le marché américain, les nouveaux comportements et les dernières tendances du marché européen et, avec Microsoft, une présentation des dernières innovations sur les supports informatiques.
Les promoteurs de ce salon veulent encourager la promotion des stylistes et des créateurs marocains. Dès ses débuts, Maroc Sourcing s’est orienté vers le mot d’ordre du secteur textile et habillement au Maroc, à savoir, aller vers le produit fini et la compétence. Seront donc concernés tous les aspects de la production : tissus, fils, services et styles et modèles. Ces deux derniers points constituent le maillon faible du textile marocain.
De nombreuses entreprises comblent ce déficit en faisant recours à des cabinets de styles européens. Pour l’AMITH, il est temps de se tourner vers des créateurs marocains. Sur un autre plan, ce salon intervient à moins de 230 jours de l’entrée en vigueur des accords multifribres. Devant la déferlante chinoise, indienne, pakistanaise et asiatique en général, les appels pour retarder cette échéance se font pressants.
Pour l’industrie marocaine, restée en marge de l’appel d’Istanbul, lequel vise à déplacer l’AMF de 2005 à 2008, l’enjeu réside dans le projet Euromed. En effet, dix ans après la déclaration de Barcelone, l’initiative prise au niveau politique ne s’est pas encore traduite en accords concrets entre les fédérations professionnelles. Pourtant les échéances sont clairement définies avec, dès 2006, la finalisation du processus d’harmonisation des règles d’origine. La Zone Euromed intégrée, sans droits de douane entre les pays qui la composent, avec un maintien des préférences tarifaires vis-à-vis des autres pays du monde, suivrait, elle, en 2007.
Mais, encore faut-il, comme l’espèrent les industriels méditerranéens, que la constitution de cette zone ne soit pas tributaire de la finalisation des accords entre les 47 pays qui la composent.
L’idéal partagé par nombre d’industriels marocains est que ce processus soit engagé par les pays signataires d’accords entre eux et qui répondent à l’exigence d’harmonisation des règles d’origine.
C’est ce point de vue qui a été défendu par des experts méditerranéens réunis début mai à Hyères, à l’occasion d’un table ronde sur l’avenir de l’Euromed et à laquelle ont pris part le ministre du Commerce de la France, et les représentants des Fédérations françaises, italiennes, portugaises, tunisiennes et turques.
Cette rencontre s’est soldée sur le rattachement de la Turquie et de l’Allemagne au groupe des 5 + 5 né il y a dix ans à Barcelone. Prochaine rencontre, à Bruxelles , le 25 juin, en marge de la réunion d’Euratex. Ce sera une étape importante dans la construction de la zone d’Euromed. Quoi qu’il en soit, le processus d’ouverture et d’abaissement des barrières tarifaires semble inéluctable. L’accord de libre-échange avec la Turquie (démantèlement progressif sur dix ans à l’import, et effet immédiat à l’export) est plutôt bien accueilli par les exportateurs locaux.
Aux ALE conclus déjà avec l’Egypte, la Tunisie et la Jordanie, s’ajouteront bientôt ceux en cours de négociation avec la Bulgarie, la Roumanie et la Syrie. Comme le clament les organisateurs de Maroc Sourcing, l’heure n’est pas donc au repli sur soi.