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Comment l’économie marocaine veut se décarboner

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Laila Benali le confirme lors d’une rencontre à la CGEM

La décarbonation en tant que levier de croissance durable a été au cœur d’une rencontre organisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le club de chefs d’entreprises France-Maroc. L’occasion étant de dresser le bilan du processus de décarbonation engagé aussi bien par le Maroc que par la France, et ce conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) ainsi qu’aux orientations de la Stratégie nationale de développement durable et des recommandations du nouveau modèle de développement. Cette rencontre a connu la participation de Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable. «La décarbonation est un sujet prioritaire de la réforme du secteur énergétique, très actuel au regard de la flambée des prix des matières premières et de l’impact de cette inflation directe et indirecte sur l’économie nationale.

Nous nous joignons à la CGEM pour étudier les réformes engagées par le Maroc en matière de décarbonation, lesquelles sont appelées à être accélérées, avec l’implication effective du secteur privé, afin d’améliorer la transparence sur les coûts de transactions des services et sur les opportunités d’investissement», affirme à cet égard Mme Benali. Lors de son intervention, la ministre a mis en exergue les efforts consentis par le Royaume pour réduire ses émissions. «L’économie marocaine devient plus sobre en carbone avec une baisse moyenne annuelle de 2,2 %, depuis 2004, de l’intensité des émissions nationales par unité de PIB», apprend-on de la ministre. Leila Benali a dans ce sens mis en avant les principaux chantiers engagés au niveau national en matière de décarbonation. Il ressort que sur la base de la Stratégie nationale de développement durable, visant à assurer une transition verte et inclusive à l’horizon 2030, le Maroc a réhaussé son ambition nationale. La contribution déterminée au niveau national tend ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 45 % à l’horizon 2030. Sur la base de ladite contribution déterminée, le Royaume a élaboré une stratégie bas carbone 2050 (SBC), faisant ainsi de l’énergie un levier d’attractivité et de développement. Le Maroc met également en œuvre un projet de transition énergétique ambitieux.

La finalité étant d’atteindre 52% d’énergie renouvelable dans la capacité installée totale à l’horizon 2030. Se référant à la ministre, «50 projets d’énergies renouvelables cumulant une puissance installée d’environ 4 GW sont en exploitation et une soixantaine de projets de différentes tailles est en cours d’autorisation, de développement ou de réalisation, pour alimenter notamment des unités industrielles». S’agissant du programme de décarbonation industrielle, Mme Benali a indiqué que son département a entamé, en concertation avec le ministère de l’industrie et du commerce, la mise en œuvre d’un portefeuille de projets visant à doter les zones industrielles du Royaume en projets d’énergies renouvelables, dont les premiers besoins ont été estimés à 800 Gwh par an. Le premier projet est déjà autorisé pour la zone industrielle de Kénitra et d’autres sont en cours d’autorisation, a-t-elle ajouté. La ministre a aussi rappelé que les projets réalisés à ce jour ont été rendus possibles grâce à la mise en place d’un cadre législatif, réglementaire et institutionnel approprié et amélioré en continu pour tenir compte de l’évolution rapide du secteur de l’énergie, mais surtout des orientations du Maroc.

De son côté, Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce, a réitéré les engagements de son département à appuyer les initiatives et projets de décarbonation des petites et moyennes entreprises industrielles via le programme d’accompagnement «Tatwir croissance verte». Après avoir appelé à faire valoir le modèle marocain en matière d’industrie décarbonée, le ministre, étant intervenu à distance, a souligné l’importance de l’indépendance énergétique dont la réalisation est tributaire du développement de nouvelles filières et écosystèmes à l’instar des industries éoliennes, solaires et d’hydrogène vert. Du côté du patronat, Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc, estime que le Maroc peut dans un avenir proche réduire sa dépendance énergétique et jouer un rôle significatif dans l’approvisionnement de l’Europe en énergie verte. «Le potentiel que recèle le Maroc en matière d’énergies renouvelables, notamment sa capacité de production de l’hydrogène vert, peut lui permettre d’approvisionner l’Europe en énergies propres», explique M. Alj.

Le président de la CGEM a réitéré l’implication du secteur privé et son rôle clé, en particulier dans le déploiement de solutions de décarbonation à travers les financements qu’il peut mobiliser et les innovations technologiques qu’il peut générer. La CGEM œuvre en effet à appuyer un bon nombre d’entreprises dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. La confédération déploie dans ce sens des activités de sensibilisation et de formation en vue d’accompagner les entreprises dans leur démarche de décarbonation et de se préparer au mieux à l’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.

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