Commerce extérieur : L’UE, premier partenaire du Maroc en 2023

Indicateurs. L’Office des Changes vient de dévoiler les principaux indicateurs du commerce extérieur du Maroc. Il en ressort plusieurs faits saillants. Il s’avère ainsi qu’en 2023, les exportations, augmentent de 0,4% ou +1,6MM DH. Ce document qui détaille, entre autres, les échanges commerciaux par les principaux partenaires et le niveau des importations dans le cadre des Accords de libre-échange révèle également que l’Europe demeure le principal partenaire commercial du Maroc. Les détails.

L’Europe reste le principal partenaire commercial du Maroc. En 2023, l’UE a une quotepart de 63,2% dans le total des transactions de marchandises contre 58,8% en 2022. Selon le rapport annuel 2023 du commerce extérieur du Maroc réalisé par l’Office des Changes, les échanges commerciaux avec ce continent se caractérisent par une dynamique des exportations plus importante que celle des importations. « Les exportations augmentent de 33,3 MMDH ou +12,1%, suite à la hausse principalement des exportations vers l’Espagne de 12,8MMDH et vers la France de 7MMDH. Les importations enregistrent une hausse de 5,8Mds DH ou +1,4%. Ceci se traduit par un déficit commercial en baisse de 20,4% ou -27,5 MMDH », indique la même source. Pour ce qui est des échanges de biens réalisés avec l’Asie, elles génèrent un déficit commercial en aggravation de 3,6MMDH ou +2,7% par rapport à l’année précédente. Ainsi, le solde commercial avec l’Inde se détériore de 16MMDH pour devenir déficitaire, suite à la baisse de 12MMDH des exportations des engrais naturels et chimiques. Selon le même rapport, les déficits commerciaux vis-à-vis du Bahreïn, de Singapour et du Japon continuent de se creuser. Du coté de l’Amérique, la balance commerciale connait un déficit commercial qui se creuse de 3,6MMDH ou 6,2% en 2023. « Ceci est dû principalement au creusement de 7,3MMDH du déficit commercial vis-à-vis des États-Unis et également à la dégradation du solde commercial avec le Brésil qui est devenu déficitaire après avoir enregistré un excédent commercial durant six années consécutives », explique l’Office des Changes dans son rapport. Concernant l’Afrique, le Maroc présente vis-à-vis de l’Afrique un excédent commercial en 2023 tout comme les années précédentes. Il est toutefois en baisse de -670MDH ou -5,1% par rapport à 2022. « Cette situation provient principalement, d’une part de l’enregistrement vis-à-vis du Kenya et de l’Éthiopie de déficits commerciaux respectifs de 114MDH et 28MDH au lieu d’excédents en 2022 et d’autre part de la baisse de 1,2Md DH de l’excédent vis-à-vis de la République-Unie de Tanzanie », souligne la même source. Pour ce qui est de la balance commerciale du Maroc avec l’Océanie, elle demeure excédentaire. « L’excédent commercial a plus que triplé en 2023, porté par la hausse des exportations d’engrais naturels et chimiques (+1,4MMDH) vers l’Australie», précise-t-on.

Accords de libres échanges : Stabilité des importations
Le Maroc a conclu plusieurs accords de libre-échange avec ses partenaires. En 2023, les importations réalisées dans le cadre de ces accords restent relativement stables et se chiffrent à 207,9MMDH, comme le mentionne l’Office des Changes dans son rapport. « En parallèle, leur contribution dans les importations totales s’est relativement améliorée (+0,8 point). Ces importations sont effectuées à hauteur de 67,1% dans le cadre de l’Accord avec l’Union Européenne. Les importations réalisées dans le cadre de cet accord se chiffrent à 139,6MM DH contre 138,4MMDH soit une hausse de 0,8% ou +1,2MMDH », indique la même source notant que cette évolution résulte de la progression des importations originaires de plusieurs pays dont la Roumanie, la Pologne, l’Allemagne et le Portugal, atténuée toutefois par la régression principalement des importations originaires de la France (-2,1MMDH) et de l’Espagne (-1,3MMDH). On notera également que l’accord avec les Etats Unis arrive en deuxième place pour la deuxième année consécutive. Il en ressort que les importations dans le cadre de cet accord reculent de 1,2% ou -378MDH. Cette évolution s’explique, selon la même source, par l’effet essentiellement de la baisse des produits énergétiques. Parallèlement, les importations effectuées dans le cadre de l’Accord de libre-échange avec la Turquie régressent de 8,2% ou -2,2MMDH. « Les importations originaires de la Turquie sont couvertes à hauteur de 68% par cet accord», souligne le même rapport. Ce dernier précise par ailleurs que les importations bénéficiant de l’accord d’agadir évoluent à la hausse (+14,4% ou +1,2MMDH). « L’augmentation concerne les importations originaires d’Égypte (+1,3Md DH ou +19,8%) et celles de la Jordanie (+146MDH ou +38,6%) », fait savoir l’Office des Changes. Par ailleurs, les importations effectuées dans le cadre de l’accord avec les pays de l’AELE enregistrent une hausse de 336MDH ou +13,9%, portée par les importations originaires de la Norvège.

L’automobile en pole position des secteurs exportateurs
Les exportations se chiffrent à 430,2MMDH en 2023 contre 428,6MMDH en 2022, soit une augmentation de 0,4% ou +1,6MMDH. « Le secteur automobile retrouve sa place de premier secteur exportateur en 2023, après l’avoir perdue au profit du secteur des phosphates et dérivés en 2022. Les exportations du secteur automobile affichent une hausse de 28,4% ou +32,8MM DH par rapport à l’année précédente. Les exportations de l’écosystème construction (+12,5MMDH ou +22,6%) et de l’écosystème câblage (+12,9MMDH ou +34,4%) sont à l’origine de cette hausse », précise le même rapport. Et d’ajouter : « Le secteur électronique voit ses exportations croître de 21% ou +3,2MMDH. Cette évolution est liée essentiellement à la hausse des ventes des composants électroniques (+26% ou +1,7MMDH)». Pour ce qui est des exportations du secteur textile, elles augmentent également (+5% ou +2,2MMDH) et totalisent 46,1MMDH en 2023, soutenues essentiellement par la hausse des exportations de vêtements confectionnés (+7%) et d’articles de bonneterie (+5,5%). Du coté des exportations du secteur aéronautique, elles enregistrent une hausse de 3,8% ou +841MDH. « L’évolution du secteur est le résultat de la hausse des exportations de l’écosystème EWIS2 (+1,5Md DH) combinée à la baisse des exportations de l’assemblage (-607MDH) », précise l’Office des changes. Concernant le secteur phosphates et dérivés, ses exportations enregistre une baisse de ses ventes en 2023 de 33,6% ou -38,8Mds DH après une progression de 43,9% en 2022. « La baisse concerne tous les produits. Le recul des exportations des phosphates et de l’acide phosphorique est imputable à une baisse simultanée des prix et des quantités exportées. Celui des engrais naturels et chimiques est lié en totalité aux prix. Quant aux exportations du secteur « Agriculture et agro-alimentaire », elles sont quasi stables et se chiffrent à 83,2MMDH », relève la même source.

Allègement du déficit commercial
23,3MM DH. Les transactions commerciales du Maroc avec le reste du monde baissent de 1,7% ou -20,1MMDH en 2023 pour atteindre une valeur de 1.146 MMDH après une croissance de 35,9% en 2022. Selon le rapport de l’Office des changes, les importations s’élèvent à 715,8 MMDH contre 737,4MMDH une année auparavant, soit une diminution de 2,9% ou -21,7MMDH. Il s’avère en revanche que les exportations augmentent de 0,4% ou +1,6 MMDH. Et par voie de conséquence, le solde commercial s’améliore de 23,3MM DH et s’établit à -285,5MM DH en 2023 contre -308,8MMDH une année auparavant. Si on se focalise sur principaux rations du commerce extérieur, on notera que les taux de couverture des importations par les exportations augmente de 2 points passant de 58,1% en 2022 à 60,1% en 2023. « Le taux de pénétration des importations, mesuré par le rapport entre les importations et la demande interne (PIB +importations – exportations), s’établit à 40,9% en 2023 contre 45% un an auparavant, soit une baisse de 4,1 points », relève la même source. Pour ce qui est de l’effort d’exportation, mesuré par le rapport entre les exportations et le PIB, il diminue de 2,8 points et se chiffre à 29,4% en 2023 contre 32,2% en 2022. La même source indique que le taux de dépendance, qui représente la moyenne des importations et des exportations rapportée au PIB, enregistre pour sa part une baisse de 4,6 points (39,2% en 2023 contre 43,8% une année auparavant).