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Commerce : Les détaillants r batis s insurgent contre l informel

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Ce n’est que partie remise! a commenté le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rabat (CCIR) après avoir constaté que le quorum n’a pas été atteint pour permettre la tenue de l’assemblée extraordinaire à laquelle il a appelé vendredi. Larbi Ait Slimane a donc décidé de bisser la convocation la semaine prochaine. Et là, on est sûr que la réunion se tiendra puisque le statut dit qu’après un 1er renvoi, la réunion se déroule avec les présents. D’ailleurs la question est capitale pour la profession. «Pris entre le marteau des grandes surfaces- qui prolifèrent plus librement que ne le feraient de simples laiteries- et le commerce sauvage, le petit commerce étouffe». Il est vrai que cela fait un moment qu’il ne respire pas à son aise, mais aujourd’hui le moment est critique. «Nous en sommes au point que certains détaillants qui ont pignon sur rue pensent sérieusement à se recycler dans l’informel». Ce n’est pas une boutade, mais un ras-le-bol. En fait, c’est de ce dépassement du seuil de tolérance que la CCIR veut convaincre ses partenaires. Les autorités bien sûr, mais aussi et surtout les élus locaux que «souvent on trouve en opposition aux projets fussent-ils mûrement réfléchis».
Donc il faut convaincre de la nécessité d’une approche globale comme celle qui a plus ou moins pris sous le gouvernement de la transition démocratique où quelque 10,5 milliards de centimes ont été décaissés pour l’aménagement de nouvelles aires dédiées au commerce du détail. Ces aires, certaines sont courues, d’autres ont disparu et d’autres encore n’ont vu le jour que sur le papier. Mais ça, ce sont des incidents de parcours, l’idée comme la tactique sont toujours bonnes. Avec un certain nombre de variantes pourtant. Et d’abord que la cible n’est pas celle que l’on croyait. Du moins pas seulement. Larbi Ait Slimane affirme que si on applique à la population de Rabat le taux des 13% auquel on estime la proportion moyenne des commerçants à l’échelon national, on obtient quelque 120.000 détaillants. Mais ce n’est que la partie visible de la profession. Un peu plus loin en amont, il y a les boulangers, les marchands d’œufs, les travailleurs à façon et, en général, tous les autres petits fournisseurs dont les livraisons quotidiennes achalandent le commerce de proximité. Alors, combien pèse-t-il en vérité ce commerce à visage humain? On ne le sait pas avec précision. Lourd en tout cas, quand il est jaugé à l’aune des contributions fiscales. Lourd également quand il est vu sous l’angle social.
Cependant, pour faire prévaloir son droit, la CCIR ne veut pas de dommages collatéraux. Larbi Ait Slimane le dit clairement : le but de la session extraordinaire à laquelle il appelle est de réaliser un deal gagnant-gagnant entre le formel et l’informel et qui profite à la communauté toute entière. Comment ? En amenant en douceur les «ferracha» à rejoindre la légalité. Mais pour cela il faut mettre sur pied une politique globale. Et surtout, cela exige une démarche participative où chacun y va de son écot: la CCIR, les autorités locales et les élus. Et c’est précisément cela le message que veut faire passer la session extraordinaire : le petit commerce, ce n’est pas une question de détail, c’est l’affaire de tous!

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