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Complexité de recouvrement : Le Maroc à la 12ème place

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Les procédures de recouvrement toujours complexes au Maroc. Sur une cinquantaine de pays, le Royaume occupe la 12ème place. C’est ce qui ressort de l’indice de complexité du recouvrement rendu public, jeudi 1er février, par Euler Hermès. La société d’assurance-crédit du Groupe Allianz offre un panorama détaillé aux entreprises pour les orienter dans le choix de leurs destinations d’export. L’indice classe ainsi les pays qui offrent les meilleures chances de recouvrement des créances impayées aux entreprises. Une analyse qui s’est faite sur un échantillon de 50 pays. Trois principaux facteurs sont déterminés dans ce sens. Il s’agit des pratiques locales de paiement, de l’efficacité des procédures de recouvrement avant insolvabilité du débiteur et l’existence d’un dispositif de procédures. Pour donner une vision des modalités de recouvrement pour un pays donné, Euler Hermès fixe un barème entre 0 et 100, allant ainsi du moins complexe au plus complexe. Le Maroc décroche, à cet effet, une note de 60/100, soit un score stable par rapport à l’année 2014. Euler Hermès accompagne son indice par un profil de recouvrement par pays. Le document donne des informations générales sur la destination, notamment en termes d’environnement réglementaire, les modalités de paiement et les procédures à suivre.

S’agissant du Maroc, la société souligne le dépassement des délais de paiement. Les paiements au Maroc se font toujours dans un délai moyen allant de 90 à 120 jours. «Le comportement de paiement des entreprises domestiques est globalement en dégradation du fait du contexte financier mondial, mais les débiteurs du secteur public sont d’autant plus préoccupants qu’ils tendent à payer leurs dettes dans l’année», fait observer Euler Hermès dans son étude. S’agissant des méthodes de paiement, Euler Hermès souligne que les virements bancaires sont les plus courants au Maroc compte tenu de leur rapidité et la sécurité y afférente mais aussi du réseau bancaire développé au niveau national. A ce mode s’ajoutent également les transferts qui sont généralement garantis par une police d’assurance-crédit à l’exportation permettant ainsi de minimiser le risque d’insolvabilité soudaine ou inattendue de la clientèle. «Les chèques sont très souvent utilisés comme moyens de paiement mais peuvent également constituer des titres de reconnaissance de dette efficaces dans la mesure où le débiteur défaillant peut être poursuivi», peut-on relever du profil de recouvrement au Maroc établi par Euler Hermès.

D’un point de vue global, l’étude d’Euler Hermès démontre que les poches de complexité existent dans le monde entier. Même dans les marchés les plus dynamiques où les pays les moins vulnérables connaissent des difficultés en matière d’efficacité du recouvrement. En termes de classement, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et la Malaisie arrivent en tête du peloton des pays où le recouvrement de créances impayées est le plus complexe. Au niveau de l’Union européenne, la complexité de recouvrement est observée en Suède, en Allemagne, et en Irlande.

En revanche, la France figure dans le top 10 des pays où le recouvrement est le moins complexe et pourtant la complexité peut surgir dès que le débiteur entre en procédure collective. L’étude relève, par ailleurs, des disparités en termes de formalités à respecter. Les principales difficultés résident, entre autres, dans la protection des droits du créancier après l’ouverture d’une procédure d’insolvabilité.

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