Economie

Comptable, apurez vos compte

La profession comptable a bien tiré les leçons des derniers scandales, Enron et Worldcom en tête. Les raisons de la crise de confiance sont intériorisées. Elle a par conséquent décidé de réagir fortement et est prête pour réaliser ce projet, à réformer profondément son mode de fonctionnement et en particulier son mode de contrôle.
Dans ce sens, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), en association avec le Syndicat National des Experts Comptables, ont organisé une conférence le lundi 16 juin. L’animateur de cette conférence, René Ricol Président de la Fédération Internationale des Comptables (IFAC), est une référence dans le monde de la comptabilité. Le thème retenu est “globalisation : régulation et liberté d’entreprendre”.
Tenant compte de l’importance de la fonction comptable, véritable chaîne sécuritaire entourant l’entreprise, sans elle il n’y a point de solidarité nationale, de système fiscal, de répartition ou même de mesure de la performance de l’entreprise. « Si tous les maillons de la chaîne ne se remettent pas en question et ne se réforment pas en même temps, la chaîne ne bougera pas ou son mouvement sera inefficace. Les auditeurs agissent, Il serait bon que les autres professions concernées en fassent autant », explique René Ricol.
Le président de l’IFAC a plaidé en faveur du retour du Maroc dans le gérant international. Il a même exhorté l’ensemble de la profession a trouvé un accord au sein d’une même organisation pour que le Maroc redevienne le 115 pays membre de la fédération alors qu’il en a été exclu suite à une sanction pour non-application des recommandations. « Un compromis, en faisant un pas les uns vers les autres, est à trouver. Il est urgent que les comptables et les experts-comptables se fédèrent moyennant des concessions de parts et d’autres. L’enjeu est capital, tant que je suis président de l’IFAC jusqu’à fin 2004 » exhorte l’expert.
En effet, dépasser la polémique entre les experts-comptables et les comptables s’impose. Le besoin en techniciens comptables est de 50 000 pour l’Afrique et le Maghreb. La tendance mondiale fait des PME, voir les TPME (très petites moyennes entreprises), les valeurs sûrs de l’avenir en matière de création d’emploi. Le besoin, par conséquent de techniciens comptables, véritable prescripteur et conseiller pour l’entreprise, va en grandissant.  
Globalement, la période actuelle est cruciale pour l’avenir de la profession d’audit. C’est pourquoi l’IFAC a décidé de réagir vite et efficacement. Elle vise en premier lieu de régler le problème d’indépendance des auditeurs. « Dans ce domaine, j’ai la conviction que le concept d’intégrité doit prendre le pas sur celui d’indépendance, car ce dernier est trop formel » précise René Ricol. L’indépendance est un objectif jamais atteint avec perfection. « L’intégrité, en revanche, est une qualité que l’on peut mesurer objectivement et que l’on peut exiger » ajoute-t-il. Également, l’IFAC vise la restauration de la confiance tout en définissant l’approche à adopter. Faire évoluer de manière fondamentale le contrôle sur la profession est consenti. « Il me paraît nécessaire que ce contrôle ne réside plus comme par le passé, entre les seules mains de la profession. Il faut que le contrôle soit partagé avec des autorités extérieures, bien évidemment les régulateurs mais également toute partie intéressée de manière significative au fonctionnement de la profession pour le bien général » propose le Président de la fédération. L’IFAC est actuellement engagée dans d’importantes négociations avec ces intervenants et une solution à l’échelle mondiale devrait être arrêtée avant la fin de l’année. Dans un second lieu, pour une complète efficacité, la fédération vise à compléter ce contrôle externe par un contrôle interne renforcé au niveau des cabinets. Aucun rapport d’audit ne devrait ainsi être émis sans avoir suivi une procédure stricte et uniforme dans tous les pays. Traitant de la régulation, la vision de René Ricol intégre une approche plus classique et se propose de revenir à un ensemble d’éléments visant une économie plus saine. En effet, la question des stocks options est à reconsidérer. La nouvelle économie est à l’origine de « l’évaporation » de montants colossaux évalués entre 1500 à 7500 Milliards de dollars selon l’expert. Les analystes et autres conseillers des entreprises doivent assumer leurs parts de responsabilité. Enfin, conformément aux choix de sociétés arrêtées, il est plus qu’urgent de mettre fin aux agissements des 16 places financières identifiées où 95 % des masses monétaires en provenance de l’argent sal, crime et à l’origine de la corruption.

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