La DTFE le confirme dans son récent rapport d’activité
Commentant l’amélioration de la position extérieure globale du Maroc au titre de l’année 2022, la DTFE met en avant la hausse de 5,8 % de la valeur globale des avoirs du Royaume à l’étranger. Ces derniers ont atteint 532,8 milliards de dirhams en consolidation de 29,3 milliards de dirhams en glissement annuel, représentant ainsi 38,8 % du PIB.
Le Maroc fait preuve de résilience face à la dégradation des termes des échanges extérieurs compte tenu des tensions géopolitiques et l’intensification des pressions inflationnistes. Une solidité qui s’illustre dans le récent rapport d’activité de la Direction du Trésor et des finances extérieures au titre de l’exercice 2022 et qui se veut le fruit des efforts consentis depuis plusieurs années en matière de renforcement du cadre macroéconomique et de mise en œuvre des réformes structurelles. C’est d’ailleurs ce que souligne Fouzia Zaaboul, directrice du Trésor et des finances extérieures.
« L’intervention publique a permis d’atténuer les répercussions socio-économiques négatives de ces chocs et de renforcer les fondamentaux macroéconomiques, tout en poursuivant les efforts pour asseoir les bases d’une croissance plus forte, durable et plus équitable », rappelle la responsable.
Le solde net débiteur en baisse
A fin 2022, la position extérieure globale, reflétant la situation patrimoniale de l’économie vis-à-vis du reste du monde, ressort en amélioration. Se référant aux indicateurs relevés dans le rapport d’activité de la DTFE, le solde net débiteur s’est établi autour de 59,5 % du PIB, en baisse de 0,6 points du PIB comparé à une année plus tôt où ce solde se situait autour de 60,1 % du PIB. Commentant cette amélioration, la DTFE met en avant la hausse de 5,8 % de la valeur globale des avoirs du Royaume à l’étranger. Ces derniers ont atteint 532,8 milliards de dirhams en consolidation de 29,3 milliards de dirhams, en glissement annuel, représentant ainsi 38,8 % du PIB. Le deuxième facteur cité est l’augmentation de 3,9 % des engagements du Maroc vis-à-vis de l’étranger. En valeur cette hausse équivaut à 49,6 milliards de dirhams portant ainsi ces engagements à 1.324,4 milliards de dirhams.
En parallèle, la DTFE a observé une baisse du solde net des engagements au titre des investissements directs, marquée par la prédominance des investissements étrangers au Maroc par rapport aux investissements marocains à l’étranger, s’établissant, ainsi, à 584,7 milliards de dirhams, soit une part de près de 74 % de la position extérieure globale. Il en est de même de la position nette débitrice des investissements de portefeuille qui a baissé de près de 5,3 milliards de dirhams (-4,4 %) revenant ainsi à 116 milliards de dirhams. Pour leur part, les engagements nets de la rubrique «Autres investissements» se sont appréciés de 14,8% ou 55,3 milliards de dirhams pour s’établir à 428,7 milliards de dirhams.
Progression de 6,8 MMDH des avoirs officiels de réserves
Sur le plan du commerce extérieur, l’exercice 2022 a été marqué par une dégradation de 110 milliards de dirhams (55 %) du déficit commercial, pour s’établir à 308,8 milliards de dirhams. Cette aggravation est intervenue malgré la dynamique soutenue des exportations des métiers mondiaux du Maroc. « En revanche, et grâce au redressement de l’activité touristique (+171 % des recettes de voyages, soit près de 94 milliards de dirhams) et au maintien de la performance observée ces deux dernières années concernant les transferts des MRE (+16,5 %, soit plus de 109 milliards de dirhams), le déficit commercial a pu être couvert à hauteur de plus de 65 % », peut-on lire du rapport d’activité de la DTFE.
Et de préciser que « ces évolutions ont permis d’atténuer les retombées négatives de la flambée des cours de l’énergie et des céréales, limitant ainsi le déficit du compte courant à 3,5 % du PIB en 2022, contre une prévision de l’ordre de 6 % du PIB au lendemain du déclenchement du conflit russo-ukrainien». Dans ces conditions et grâce à l’attractivité du pays en matière d’investissements directs étrangers (IDE), les avoirs officiels de réserve (AOR) se sont appréciés de 6,8 milliards de dirhams. Ils se sont ainsi établis à 337,6 milliards de dirhams couvrant près de 5,5 mois d’importations de biens et services, soit un niveau relativement confortable qui dépasse 120 % de la métrique ARA (Adequacy Reserve Assessment) ajustée du FMI.
Un marché de changes autosuffisant
Pour ce qui est du marché des changes, il est resté en 2022 dans une situation d’autosuffisance et ce en dépit du contexte international défavorable. Se référant à la DTFE, il a continué à s’approvisionner en devises auprès des opérateurs économiques et ce sans le recours à la Banque centrale. Ceci démontre que le taux de change demeure en ligne avec les fondamentaux de l’économie nationale. Se référant à la DTFE, la monnaie nationale s’est inscrite, en moyenne, en dépréciation de 0,5 % en glissement annuel par rapport à l’euro, alors qu’elle s’est dépréciée de 13,1 % face au dollar. «Par rapport au dollar, cette évolution provient d’un «effet panier» à hauteur de 8,1% et d’un «effet marché» de 5 %», apprend-on. Et de poursuivre : «Le suivi régulier du marché des changes montre que la transition, initiée en janvier 2018, se déroule toujours dans de bonnes conditions, avec une progression graduelle de la profondeur du marché et une contribution croissante de l’offre et de la demande à la détermination du taux de change».
L’analyse du marché de change au titre de l’exercice 2022 laisse apparaître qu’au niveau du marché interbancaire, le volume mensuel des échanges de devises contre le dirham s’est élevé, en moyenne, à 43 milliards de dirhams en 2022, en progression de près de 23,2 milliards de dirhams ou de 117% par rapport à 2021. Par ailleurs, les réserves de change de BAM se sont maintenues à un niveau adéquat de près de 5,5 mois d’importations de biens et services, soit 126 % de l’ARA ajustée. Parallèlement, les avoirs extérieurs nets des banques sont restés à un niveau confortable avec un matelas de plus de 20 milliards de dirhams. Aussi, l’activité sur le marché à terme a connu une hausse de 29,3 % par rapport à l’année 2021, s’établissant à 75,8 milliards de dirhams par mois en moyenne, dont 36,2 milliards de dirhams au titre des achats à terme de devises par les importateurs et 39,6 milliards de dirhams au titre des ventes à terme de devises, opérés par les exportateurs.