Le ministère de l’économie et des finances et le Fonds monétaire international (FMI) ont organisé, lundi à Rabat, une conférence régionale sur «les statistiques macroéconomiques et financières dans les pays arabes» à laquelle ont participé une quinzaine de pays dont ceux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA). Cette réunion à laquelle ont également pris part les représentants d’organismes onusiens tels que la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et des institutions financières régionales a enregistré la présence des hauts responsables du Haut Commissariat au Plan (HCP) et de Bank Al-Maghrib. Selon les organisateurs, l’objectif de la rencontre est d’élaborer une feuille de route qui permette aux pays de la zone de mettre en œuvre le projet Arabstat, un réseau commun d’informations statistiques conforme aux normes internationales et construit sur le modèle d’Eurostat et d’Afristat, deux systèmes réputés parmi les plus performants. Lors de son discours introductif, le ministre de l’économie et des finances a précisé que la mise en route de ce dispositif procède tout à la fois de considérations économiques et financières que de préoccupations démocratiques. Le contexte mondial impose des informations et des données statistiques fiables et qui, sériant les priorités, rendent l’action politique plus efficace et plus transparente, a-t-il affirmé. Nizar Baraka a appelé dans ce contexte à l’observance la plus fidèle des normes établies par les organisations spécialisées en le domaine. Il a estimé que c’est le meilleur moyen de donner une image fidèle de la situation économique et financière d’un pays et partant, de convaincre les marchés et les organismes de financement internationaux de l’opportunité d’y investir. Il a également déclaré que cinq pays arabes seulement – dont le Maroc- ayant souscrit au Système spécialisé de diffusion des données (SDDS) tandis que la majorité n’ayant adhéré qu’au système général (GDDS), le développement de la coopération et des échanges commande l’harmonisation des outils de mesure des agrégats économiques et financiers à un moment où ce genre de relations apparaît de plus en plus nettement comme l’un des moyens d’amortir le choc de la crise mondiale. Le ministre a conclu que la création du réseau Arabstat, dont la réunion se propose de tracer la feuille de route, est le plus sûr moyen d’arriver à cette harmonisation. La directrice adjointe du FMI a pour sa part considéré que des statistiques conformes aux normes internationales sont susceptibles de promouvoir non seulement les échanges entre les pays, mais encore de booster les investissements directs étrangers (IDE) à un moment où les marchés des capitaux manifestent de la prudence à s’engager. Les décideurs veulent plus d’information, a déclaré à ce sujet Niimat Chafik. Elle a également estimé qu’en introduisant de la transparence dans la connaissance des faits et des situations, la fiabilité et la diffusion des statistiques rapprochent d’autant plus des objectifs qui collent aux besoins et aux attentes des citoyens.