Ainsi, la banque centrale maintient les prévisions de croissance de 5% annoncées il y a quelques mois par le gouvernement. Celles-ci devraient être tirées par le haut par l’augmentation de 15% de la valeur ajoutée agricole, à l’heure où le rythme des activités non agricoles devrait s’accélérer légèrement pour avoisiner 3,5%. Dans ce contexte qui prête plutôt à l’optimisme malgré certaines incertitudes liées à un contexte international évoluant en dents de scie, BAM a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,5%, tout en continuant à suivre de près l’ensemble de ces évolutions.
Déficit commercial allégé…
S’agissant des comptes extérieurs, les données préliminaires à fin mai démontrent une balance des paiements moins déséquilibrée. Le déficit commercial s’est ainsi allégé de 25,3%, reflétant un recul des importations de 9,6% essentiellement sous l’effet de la contraction de la facture énergétique de 33,3%. En parallèle, les exportations ont poursuivi leur dynamisme avec une hausse de 5,8% traduisant, notamment, une amélioration de 22,3% des expéditions de phosphates et dérivés et de 15,4% des ventes de la construction automobile.
Les transferts MRE reprennent du poil de la bête…
Concernant les autres rubriques du compte courant, les recettes voyages sont ressorties en diminution de 6,4%, à l’heure où les transferts MRE se sont
accrus de 5,5%. Au vu de ces données préliminaires et sur la base d’un prix moyen du baril de Brent qui tournerait à 63 dollars, ainsi que sur l’afflux de dons des pays du CCG (13 milliards de dirhams), le déficit du compte courant devrait se situer autour de 3% en 2015. Ces évolutions, conjuguées à une hausse de 22,8% des flux nets au titre des IDE, se sont reflétées au niveau des réserves de change qui ont atteint à fin mai 194 milliards de dirhams, l’équivalent de 5 mois et 25 jours d’importations de biens et services.
Pas de pressions inflationnistes monétaires en 2015
En ce qui concerne la sphère monétaire, les données du mois d’avril font paraître un léger ralentissement de l’agrégat monétaire M3 à 6,8% après 7,1% en moyenne au premier trimestre. Une donne qui traduit notamment une diminution du rythme du crédit bancaire de 3,8% à 2,5%. La modération de la progression du crédit serait liée, selon les résultats de l’enquête sur les conditions d’octroi du crédit de Bank Al-Maghrib auprès du secteur bancaire, notamment à la baisse de la demande des entreprises, à l’heure où celle émanant des particuliers aurait augmenté, notamment pour les prêts immobiliers. Pour 2015, le taux d’accroissement de M3 devrait se situer à 6% et celui du crédit bancaire autour de 4%. L’écart monétaire ressort ainsi négatif, dénotant l’absence de pressions inflationnistes d’origine monétaire.
Liquidité bancaire portée par les réserves de change
S’agissant de la liquidité bancaire, elle s’est améliorée au cours des mois d’avril et de mai de 3,4 milliards par rapport au premier trimestre, reflétant principalement le renforcement des réserves de change. En conséquence, la Banque a réduit le volume de ses interventions, le ramenant de 42,5 milliards à 39,1
milliards en moyenne hebdomadaire. En ce qui concerne les conditions débitrices, le taux débiteur global s’est inscrit en recul de 22 points de base à 5,81%, sous l’effet des baisses du taux directeur de septembre et de décembre 2014. Cette diminution a concerné toutes les catégories de crédit, à l’exception des prêts à la consommation.