Agriculture, tourisme, exportations… les détails des derniers chiffres officiels
Dynamique. Le ministère de l’économie et des finances annonce une orientation globalement positive de la conjoncture économique nationale en 2025, dans un contexte mondial incertain. Eclairages.
Le Maroc maintient le cap avec une bonne dynamique économique. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture pour le mois d’août 2025. Publiée par le ministère de l’économie et des finances, la note annonce la progression de la VA (valeur ajoutée) agricole de +4,5% au T1-2025, grâce à une campagne céréalière en hausse de 41%.
La même source dévoile également le maintien de la dynamique positive au niveau du secteur secondaire à travers la progression de la VA du secteur manufacturier de 3,4% au T1-2025, une tendance appelée à se poursuivre au T2-25, comme en atteste le niveau atteint par le taux d’utilisation des capacités de production (77,8%). Il s’agit en outre de l’accroissement de la production de phosphate brut (+15,1% à fin juin); la hausse de la production de l’énergie électrique (+6,1% à fin juin) ; ainsi que la consolidation des ventes de ciment (+11% à fin juillet).
De même, la note informe sur la poursuite de la dynamique au niveau du tourisme, du transport et des télécommunications. Concrètement, les responsables signalent la croissance des arrivées touristiques de 16% à fin juillet et la hausse des nuitées de 13% et des recettes voyages de 9,6% à fin juin ; la poursuite de la tendance favorable du transport, stimulée notamment par la croissance de 11,6% du trafic portuaire global à fin juin ; sans oublier la hausse de 3,9% et 4,1% respectivement des parcs mobile et Internet à fin juin.
Les responsables affirment que la consommation des ménages est soutenue à la fois par les mesures publiques en faveur du pouvoir d’achat, l’inflation maîtrisée (+0,5% en juillet 2025), l’accroissement des crédits à la consommation (+2,8% à fin juin), le maintien à un niveau encourageant des transferts des MRE (55,9 milliards de dirhams à fin juin) et la création de 132.000 emplois rémunérés au T2-2025.
La même source signale la consolidation de l’effort d’investissement porté par les grands projets structurants et par la hausse des dépenses d’équipement du budget général de l’État (+6,2% pour atteindre 60,8 milliards de dirhams à fin juillet), et conforté par la forte progression, à fin juin, des IDE (+28%), l’accroissement des crédits à l’équipement (+20,5%) et le raffermissement des importations de biens d’équipement (+14,9%).
Exportations : Les locomotives…
Au premier semestre 2025, les exportations de biens se sont accrues (+3,1%), atteignant 236,2 milliards de dirhams. Cette évolution a concerné, plus particulièrement, les phosphates et dérivés, l’aéronautique et l’agriculture et l’agroalimentaire. «A fin juin 2025, le secteur des phosphates et dérivés poursuit sa progression considérable, avec une croissance de 18,9%, enregistrant 46,6 milliards de dirhams. Cette évolution est le résultat de la hausse des ventes d’engrais naturels et chimiques (+16,7%), de phosphates (+51,4%) et d’acide phosphorique (+12,8%).
La part du secteur dans la valeur totale des exportations s’est renforcée, atteignant 19,7% contre 17,1% un an auparavant», explique la note. Et de poursuivre: «Suivant la même tendance, les exportations du secteur aéronautique se sont accrues de 8,8% s’élevant à 14,1 milliards de dirhams, suite à l’augmentation des ventes du segment de l’assemblage (+8,6%) et de l’EWIS (+9,6%). La part du secteur dans la valeur de l’ensemble des exportations s’est élevée à 6%, contre 5,7% un an plus tôt. Concernant le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire, ses exportations se sont renforcées de 3,2% à fin juin 2025, totalisant 48,5 milliards de dirhams».
Selon les responsables, cette évolution est plus particulièrement attribuée à la bonne performance du segment agriculture, sylviculture et chasse (+10,3%), atténuée toutefois par le repli de l’industrie alimentaire (-4,4%). La part du secteur dans les exportations globales s’est maintenue à 20,6%. S’agissant des exportations des autres industries, elles ont atteint 15,7 milliards de dirhams, en hausse de 13,1%, portées par l’augmentation des ventes de la métallurgie et travail des métaux (+16%) et, dans une moindre mesure, par la hausse des exportations de l’industrie du plastique et du caoutchouc (+24,6%). Concernant les autres produits, les exportations du secteur automobile se sont repliées de 3,6% à fin juin 2025, atteignant 77,6 milliards de dirhams. Ce recul est principalement imputable à la baisse des ventes du segment de la construction (-15,3%), toutefois atténuée par la progression des exportations de câblage (+3,5%). En dépit de cette contraction, les exportations automobiles représentent 32,9% de la valeur totale des exportations. De plus, la valeur des exportations du secteur à fin juin 2025 reste supérieure à celle enregistrée durant la même période entre 2019 et 2023.
Finances publiques
A fin juillet 2025, les recettes ordinaires ont enregistré un taux de réalisation de 57,4% par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2025 et une hausse de 14,5% par rapport à leur niveau à fin juillet 2024 pour atteindre 226,8 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre un accroissement aussi bien des recettes fiscales que des recettes non fiscales. «Les recettes fiscales se sont appréciées de 15,9% pour atteindre 201,8 milliards de dirhams à fin juillet 2025, se concrétisant à hauteur de 63,1% par rapport aux prévisions de la loi de Finances 2025. Cette amélioration qui a concerné la majorité des principales rubriques, à l’exception des droits de douane, a été impulsée essentiellement par les recettes des impôts directs.
Ces dernières se sont raffermies de 26,5% pour s’élever à 100,6 milliards de dirhams, enregistrant un taux de réalisation de 72,2%», précise la note. Et de conclure: «L’évolution des recettes des impôts directs incorpore, essentiellement, la hausse notable des recettes de l’IS de 31,9% pour s’établir à 55,6 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 76,2%. L’augmentation des recettes de l’IS s’explique particulièrement par la hausse importante des recouvrements spontanés, portée principalement par l’amélioration sensible du complément de régularisation, ainsi que des deux premiers acomptes provisionnels. D’autre part, les recettes de l’IR se sont accrues de 20,4% pour se situer à 42,2 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 69,3%. Cette performance est attribuable principalement à la régularisation fiscale volontaire qui a rapporté 3,8 milliards de dirhams à fin janvier 2025, ainsi qu’aux augmentations des recettes issues de l’action de l’administration fiscale et de l’IR sur les salaires».
Financement de l’économie
Statistiques. A fin juin 2025, la masse monétaire (M3) s’est accrue, par rapport au mois précédent, de 2% pour atteindre 1.956,3 milliards de dirhams. Cette évolution incorpore essentiellement la hausse des principales contreparties de M3, en l’occurrence les crédits bancaires, les avoirs officiels de réserve (AOR) et les créances nettes des institutions de dépôt sur l’administration centrale. En glissement annuel, le rythme d’accroissement de la masse monétaire s’est accéléré, se situant à +8% après +7,7% à fin mai 2025 et +4,6% à fin juin 2024. Comparé à l’année dernière, cette accélération recouvre, particulièrement, l’amélioration du taux de progression des crédits bancaires et des avoirs officiels de réserve (AOR), tandis que les créances nettes des institutions de dépôt sur l’administration centrale ont enregistré un léger repli après une hausse l’année précédente. En glissement annuel, le taux de progression des avoirs officiels de réserve s’est accéléré, s’établissant à +11,1% ou +40,7 milliards de dirhams à fin juin 2025 après +8,4% ou +31,2 milliards de dirhams le mois dernier et +5,8% ou +20 milliards de dirhams à fin juin 2024. Concernant les créances nettes des institutions de dépôt (ID) sur l’administration centrale (AC), elles ont augmenté, par rapport à fin mai 2025, de 5,7% pour s’établir à 351,4 milliards de dirhams à fin juin 2025 et ce, suite particulièrement à la hausse des créances nettes des Autres institutions de dépôts (AID) de 3,9%.













