Economie

Conjoncture : Le Maroc quitte la division des pays à bas coûts

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Selon la toute dernière enquête du cabinet Ernest et Young, les critères coûts ne sont plus aussi déterminants aujourd’hui dans la décision des entreprises étrangères d’investir au Maroc. Le Royaume est en train d’évoluer vers une position plus qualitative.
En tant que pays de transition, le Maroc devrait, selon l’étude, faire face à une nouvelle concurrence sans perdre son positionnement compétitif historique. En intégrant une nouvelle division économique, le Maroc distance quelques rivaux traditionnels. Il a désormais pour concurrents la République tchèque, la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie.
Parmi les éléments  pris en compte dans l’étude, la confiance des investisseurs. Ce paramètre s’apprécie notamment à travers les intentions d’implantation des entreprises étrangères  pour les trois années à venir. Ainsi, les intentions passent de 44 à 39% d’une année à l’autre. Le Royaume conserve cependant un niveau d’intention plus élevé que la plupart des pays d’Europe.
L’accessibilité, le climat social et la sécurité, facteurs requérant une satisfaction grandissante de la part des investisseurs, suscitent aujourd’hui plus d’exigence.
L’amélioration de l’apprentissage des langues étrangères est jugée essentielle par près de 40% des investisseurs étrangers. Près de la moitié des entrepreneurs sud-européens (47%) retient cette mesure comme prioritaire.
Aussi, explique Enest et Young, «l’environnement vers lequel le Maroc se dirige est caractérisé par une recherche de qualité fortement affirmée et une obligation permanente d’innovation. A moyen terme, le défi marocain consiste donc à parfaire la mutation engagée et à conforter la conviction sur la qualité».
Par secteur, c’est le tourisme et les loisirs qui attirent d’abord les investisseurs. Près de la moitié des personnes interrogées (48%) place ce domaine en tête pour les trois prochaines années. Loin derrière, le tourisme et les loisirs, viennent les infrastructures et les équipements des télécommunications (27%), en forte hausse par rapport à l’année dernière (16%). La principale faiblesse en termes de secteurs d’activité concerne les services en haute technologie (stagnation des citations à 7%) et en télécommunications (régression de 18 à 6%).
Ces deux secteurs ne parviennent pas encore à remporter l’adhésion des investisseurs. C’est le cas aussi pour le textile en recul de quatre points  (14% de taux de  citations en 2006) dans les intentions des investisseurs.
En terme de satisfaction des investisseurs, le Royaume a perdu quatre points sur le niveau des charges et coûts salariaux, soit 57% en 2006 contre 61% en 2005. Même tendance au niveau de l’impôt sur les sociétés (41% en 2006 contre 43% en 2005) et de la disponibilité du prix de l’immobilier. Ces défaillances sont comblées par la sécurité des biens et des personnes (taux de satisfaction de 65%), la stabilité de l’environnement social (67%), le niveau de qualification de la main-d’œuvre (50%) et la qualité des infrastructures de transport et de logistique (43% en nette amélioration). Autant d’éléments qui expliquent la montée du Maroc en division supérieure.


 Une destination favorite


L’étude d’Enerst et Young place le Maroc en tête pour les unités de production. Ainsi, 23% des investisseurs citent le Royaume comme le pays le plus attractif pour l’implantation d’usines. Le pays a relifté son image dans les domaines des services et notamment sur l’offshoring (19%). Dans la bataille livrée contre l’Egypte et la Tunisie pour abriter les sièges régionaux des multinationales, le Royaume s’en tire à bon compte avec 21% des réponses favorables, devançant largement ses concurrents.


Méthodologie de l’enquête

Un panel de haut niveau a été approché par Ernest et Young. Ce sont 203 décideurs qui ont été interrogés du 1er au 30 octobre 2006. Les entreprises européennes représentent 77% de l’échantillon, devant les nord-américaines (11%), les asiatiques (6%) et les entreprises originaires du Maghreb et Machrek (6%). Cette enquête de perception mondiale a ventilé l’échantillonnage de manière à refléter le tissu économique mondial.

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