Après les mesures d’assouplissement
Bonne nouvelle pour l’économie nationale : le deuxième semestre 2021 s’annonce prometteur. En plus des résultats très positifs de la saison agricole, «le déploiement accéléré de la campagne nationale de vaccination a rendu possible pour les pouvoirs publics de procéder à des actions d’assouplissement plus prononcées, profitant particulièrement à certains secteurs vitaux, comme le tourisme et le transport, fait remarquer la dernière note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) ajoutant que de telles mesures «viendraient conforter et amplifier les retombées attendues des mesures de relance de l’activité initiées précédemment». La DEPF y voit une opportunité pour favoriser le regain de confiance des opérateurs et d’insuffler un nouvel élan à la croissance économique, notamment à un moment où le Maroc prépare la mise en œuvre de son nouveau modèle de développement. Dans le même sens, certaines branches d’activités ont retrouvé un rythme de progression similaire à celui d’avant la crise sanitaire. «Le redressement de l’activité économique est perceptible notamment au niveau des secteurs des mines, du BTP, de l’énergie électrique et de certaines branches du secteur industriel. Pour le secteur touristique en particulier, la reprise s’annonce positive, comme en témoigne la vigueur des flux de réservations hôtelières, des touristes nationaux et étrangers, suite à l’assouplissement des mesures sanitaires et la reprise des vols de et vers le Maroc», argumente la même source. Demande intérieure, investissement, échanges extérieurs… autant d’indicateurs qui témoignent du redressement de l’activité économique.
Bonne dynamique sectorielle
Sur le plan sectoriel, l’activité primaire est marquée par une production céréalière estimée à 98 millions de quintaux au titre de la campagne agricole 2020-2021 et l’amélioration de l’activité du secteur de la pêche côtière et artisanale avec un volume des débarquements en hausse de 0,6% à fin mai. Du côté du secteur secondaire, la reprise se maintient au niveau des secteurs extractifs avec une progression de 6,3% au premier trimestre alors que la production de l’énergie électrique affiche une croissance de 5,4% à fin avril. Le BTP a enregistré une hausse de 25,4% de vente du ciment à fin mai. Pour ce qui est du secteur tertiaire, «l’atonie persiste au niveau du secteur touristique (recettes voyages : -65,7% à fin avril) et du transport (passagers aériens : -70,2% ; activité portuaire : -2,3% à fin mars), avec des perspectives d’amélioration au deuxième semestre suite à la réouverture progressive des frontières aériennes nationales à partir du 15 juin 2021», relève ladite note.
Le pouvoir d’achat se maintient
Se référant aux statistiques de la DEPF, le pouvoir d’achat des ménages devrait se maintenir courant 2021. En raison d’une orientation favorable des niveaux de revenus et de la bonne tenue des transferts des MRE (+45,3% à fin avril 2021), dans un contexte de maîtrise de l’inflation (+0,5% à fin avril 2021).
Parallèlement, les dispositions mises en place pour la mobilisation de capacité aérienne et maritime à des tarifs réduits en faveur des MRE permettraient d’améliorer la demande de consommation. S’agissant de l’investissement, on notera le redressement des importations de biens d’équipement en progression de 7,1% à fin avril 2021 et l’atténuation du rythme de baisse des crédits à l’équipement (-4% à fin avril 2021 après -5,3% à fin mars 2021). En même temps, le déficit commercial s’est allégé de 4,2% et le taux de couverture
s’est amélioré de 5,9 points à fin avril 2021, «recouvrant un net raffermissement des exportations (+22,3%), plus important que celui des importations (+10,7%)», fait savoir la même source expliquant que par rapport à la même période de 2019, les exportations se sont accrues de 1% tandis que les importations sont en recul de 2,1%. De plus, le déficit budgétaire s’est atténué de 3,1%, ce qui représente 799 millions de dirhams s’établissant à 25,1 milliards de dirhams à fin mai 2021.
Par ailleurs, on notera un ralentissement de la croissance des crédits bancaires à +2,9% à fin avril 2021 après +6,7% l’année passée, en particulier ceux au secteur non financier (+2,9% après +7,1%), «incorporant une décélération des crédits aux sociétés non financières (+1,1% après +9,9%) et une accélération de ceux aux ménages (+4,9% après +3,1%), impulsée par les crédits à l’habitat (+6,1% après +2,2%)», indique la DEPF.