Un vrai potentiel de croissance de l’industrie des fruits et légumes au Maroc a été identifié par le diagnostic stratégique élaboré dans le cadre de l’étude Euro Maroc-Entreprises (EME). Dans son numéro de août/septembre, le bulletin Alimentarius de la FENAGRI dresse les préalables de la relance de cette filière. Il en ressort qu’en termes de croissance, un objectif ambitieux pourrait être atteint à moyen terme, compte tenu des évolutions favorables de la consommation interne et internationale et des qualités de l’origine marocaine.
Le soutien apporté par l’Etat aux filières des fruits et légumes transformés, qui demeure comparativement faible, pourrait encore être valablement élargi dans ce but. Dans ce sens, les analystes d’EME proposent la mise sur pied d’une plate-forme, comprenant un ensemble de dispositions, qui concerne en premier lieu les industriels, leurs associations et les pouvoirs publics « mais aussi les autres acteurs, notamment les agriculteurs et leurs organisations », ajoutent les analystes.
L’aboutissement de cette plate-forme passe par sa prise en charge et son approvisionnement par les organisations professionnelles. Les rédacteurs de l’étude estiment que ce travail exige une approche en profondeur, faite de sensibilisation, de détermination des priorités et de constitution d’alliances capables de les mener à terme. Parmi les arguments plaidant en faveur d’un changement en profondeur, des recommandations portant sur l’environnement général.
En tête, la modernisation de l’amont agricole. « La véritable relance du secteur de la conserve végétale passe incontestablement par la résolution du problème d’approvisionnement qui se pose avec acuité, que ce soit sur le plan de la qualité ou celui de la quantité », est-il mentionné. Variation climatiques, augmentation de la consommation du frai, manque de qualification des agriculteurs, manque de recherche agronomique, réduction des superficies plantées…
Les éléments de blocage ne manquent pas à ce niveau. Pour parer à cette situation, les industriels, dont la contribution a été sollicitée lors de la conduite de l’étude d’EME, préconisent un encadrement technique de proximité des agriculteurs.
Les opérateurs ont constaté le bien-fondé de cette démarche qui donnait des résultats probants en matière d’amélioration de la productivité et donc d’approvisionnement. Et pour qu’il soit efficient, cet encadrement doit être fourni soit directement par les industriels, soit sous-traité à des organismes spécialisés. Cependant, la recommandation la plus judicieuse porte sur la création d’un observatoire de la production fruitière et légumière.
En effet, l’information constitue la source principale du pouvoir qu’exercent les collecteurs sur certains marchés de la matière première. Cette information est coûteuse à obtenir aujourd’hui, compte tenu de l’absence de système d’observation produisant en des délais courts les prévisions quantitatives nécessaires à la formation d’anticipations correctes de la part des producteurs agricoles et des industriels. La mise en place d’un tel observatoire s’appuyant sur les techniques modernes est donc à encourager, estime l’étude. D’autres recommandation ont été émises par les industriels. Ces dernières concernent, notamment, la restructuration des vergers, le développement de l’irrigation et la valorisation des terres domaniales.