Economie

Consommation : Billet : Marque ou sous marque

Des marques de prêt-à-porter, de parfums, d’articles de sport, d’appareils d’électroménager, et les incontournables marques de chaussures…On en voit de plus en plus, faire leurs entrées chez nous. On court même le risque d’importer des franchises. Risque car les propriétaires des magasins, même avec cet avantage de notoriété et un investissement, pour lequel ils peuvent y laisser des plumes, ne se frottent pas tous les mains.
Et pour cause : le pouvoir d’achat du consommateur marocain est encore limité. Résultat : plusieurs marques se disputent un marché étroit. Chez le consommateur, on raisonne autrement. On préfère acheter ailleurs que de se payer les yeux de la tête pour s’offrir un tel ou tel produit. « Certains croient qu’en faisant le shooping à l’étranger, ils font la bonne affaire. Alors que c’est tout à fait le contraire. En France par exemple, une paire d’espadrille qui coûte 800 F ne dépasse pas ici 1000 Dhs », fait remarquer, un gérant de magasin d’articles de sport de la place. Le rapport qualité-prix n’est pas encore un argument d’achat efficace. Autrement dit, on n’adhère pas à la qualité, mais plutôt au prix.
Il faut dire que la contrefaçon et l’imitation y sont pour beaucoup. Entre marque et sous-marque, le consommateur marocain n’arrive pas à faire la différence. Se payer une marque avec le prix d’une sous-marque veut dire tout simplement que «vous vous êtes fait arnaquer». Rompre avec ses habitudes de consommation, ce n’est pas pour demain.
On continue à demander à son frère, à son cousin à…de lui ramener un produit x. La seule explication : c’est quelque chose de branché et à bon prix. Alors qu’en réalité, l’intermédiaire fait le shooping pendant la période de promotion officiellement instaurée dans les pays étrangers et notamment en Europe. Une technique de marketing qui se développe de plus de plus au Maroc et qui se veut un argument de vente dans la politique commerciale des investisseurs. Mais les retombées en termes de chiffres d’affaires sont encore maigres. Même avec la multiplication des formules de crédit et les campagnes de publicité, auxquelles il faut ajouter une vieille technique, à savoir le bouche à oreille, le constat est presque toujours le même.
Pour sauver leurs meubles, certains entrepreneurs ont jeté les clés sous le paillasson pour entreprendre une autre activité. Sur le plan sociologique, la constitution d’une société de consommation impose une révision de salaire vers le haut, des prix alignés sur les autres marchés, des aides sociales et surtout l’instauration d’une relation de confiance entre l’acheteur et le distributeur. L’actuelle campagne d’affichage des prix a déjà provoqué des réactions hostiles des commerçants « monopolistiques ». Le consommateur quant à lui suit les évolutions, mais reste sceptique.

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