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Coopération, accord de libre-échange, industrie, agriculture… Montée en puissance de l’axe Maroc-Brésil

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Dans un marché mondial en proie à des tensions sur les prix des matières premières, le Brésil veut sécuriser ses importations, notamment pour son secteur agricole. Dans ce sillage, le responsable brésilien a insisté sur l’importance du Maroc pour l’agroalimentaire brésilien.

Les regards se tournent vers Rabat qui accueille une importante délégation officielle brésilienne. La délégation conduite par le ministre de l’agriculture, Marcos Montes, veut renforcer la coopération existante entre les deux pays. Il faut dire que les officiels brésiliens attendent beaucoup de ce déplacement au Royaume. Le secrétaire au commerce et aux relations internationales du ministère brésilien de l’agriculture et de l’élevage, Jean Marcel Fernandes, affirme dans ce sens que le Maroc est un partenaire «stratégique» pour le Brésil, qui tient à consolider davantage la coopération économique, notamment agricole, avec le Royaume.

Dans une déclaration à la MAP, le responsable brésilien a expliqué que cette visite de la délégation brésilienne s’inscrit dans le cadre de la préparation d’accords pour plus d’échanges et pour le renforcement des relations «déjà excellentes» entre les deux pays.

Dans un marché mondial en proie à des tensions sur les prix des matières premières, le Brésil veut sécuriser ses importations, notamment pour son secteur agricole. Dans ce sillage, le responsable brésilien a insisté sur l’importance du Maroc pour l’agroalimentaire brésilien, faisant observer que le Royaume était le 3e fournisseur d’engrais du Brésil en 2021, représentant 10,5% du total importé par le pays sud-américain, un des principaux greniers de la planète. Concernant les engrais, le secrétaire au commerce et aux relations internationales du ministère brésilien a fait savoir à la MAP que la délégation se rendant au Maroc «va entamer des contacts avec le Groupe OCP, qui est le plus gros fournisseur de phosphore au Brésil (environ 40% des importations) et qui a déjà des investissements au Brésil».

«Nous allons dialoguer avec le top management de l’entreprise afin de maintenir ce partenariat indispensable pour l’approvisionnement de cet intrant important pour la production nationale», a-t-il noté.

Le Brésil est devenu ces dernières années l’un des principaux partenaires économiques du Maroc. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 466,3 millions de dollars au premier trimestre 2022, marquant un bond de 18,24% par rapport à la même période de l’année dernière. Selon des données du ministère brésilien de l’économie, les exportations marocaines vers le Brésil ont atteint 223,56 millions de dollars au cours du premier trimestre 2022, soit une baisse de 11,24% par rapport à la même période de l’année dernière. En 2021, les exportations du Royaume vers le pays sud-américain ont battu un record depuis le début de la série statistique en 2016.

En effet, le Royaume avait exporté des produits pour un total de plus de 1,9 milliard de dollars vers le Brésil l’année dernière, soit une hausse de 70,29% par rapport à 2020 (1,1 milliard de dollars) et de 98,29% en comparaison avec 2019 (plus de 967 millions de dollars), avant la pandémie. L’année dernière, le Maroc, qui était le deuxième exportateur arabe vers le Brésil après l’Arabie Saoudite, a enregistré un excédent commercial de 1,35 milliard de dollars, en hausse de 193,85% par rapport à celui dégagé en 2020.

Accord de libre-échange

Pour le secrétaire au commerce et aux relations internationales du ministère brésilien de l’agriculture et de l’élevage, Jean Marcel Fernandes, «d’autres mesures sont nécessaires pour augmenter et consolider ces flux, d’où l’importance de conclure des accords commerciaux» entre le Maroc et le Brésil», soulignant l’importance d’aller de l’avant dans la signature d’un accord de libre-échange entre le Maroc et le Marché commun du sud (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), à l’instar de celui conclu avec l’Egypte en 2017.

Au plan de l’agro-industrie, «nos exportations vers le Maroc ont été d’un peu plus de 500 millions de dollars, en moyenne, au cours des 10 dernières années, avec seulement deux produits représentant pratiquement 90% de notre panier d’exportation : le sucre brut (70%) et le maïs (20%).

Or, ces produits font partie des trois produits les plus importés par le Maroc du monde entier : le blé (15%), le maïs (8%) et le sucre brut (7%)».

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Ambition

Le Brésil, qui est en effet le deuxième fournisseur de produits agricoles du Maroc, ambitionne d’élargir et de diversifier cette offre. «Pour certains produits que le Maroc importe déjà d’autres pays, tels que les graisses et huiles végétales, les fruits et les produits laitiers, nous avons des conditions parfaites pour approvisionner et garantir la qualité et la régularité des livraisons», a assuré Jean Marcel Fernandes, citant aussi le café, le riz, le soja et le maïs. Selon lui, afin de réduire cette concentration du portefeuille des produits exportés, le Brésil a réussi à ajouter 4 nouveaux produits agroalimentaires depuis 2019 : produits de la pêche et de l’aquaculture, matériel génétique avicole (poussins d’un jour et œufs de poule fertile) et aliments composés, matières premières et additifs alimentaires.

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