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Covid-19 : Une aubaine pour l’industrie du conseil ?

© D.R

Une rencontre a été organisée par la BERD et l’UE

Si le leadership mondial de l’industrie du conseil est dominé par un nombre restreint de structures, les petites entreprises peuvent se faire une place au niveau national. Considéré comme l’activité la plus rentable après les ressources humaines, le conseil est en pleine expansion un peu partout dans le monde. Au Maroc, l’histoire du secteur est relativement récente puisque ce n’est que depuis les années 90 que certains groupes internationaux se sont installés dans le pays s’en est suivie la création de structures nationales. Arrivée à maturité certains cabinets marocains rivalisent actuellement avec ces cabinets internationaux en exportant leurs services à l’échelle du continent africain, voire même vers l’Europe.

induA l’instar des autres industries, le métier connaît plusieurs mutations en raison de bouleversements que connaît le monde. Dans ce contexte, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), à travers son programme d’appui aux PME (Advice For Small Business), a organisé le 6 avril 2021, en partenariat avec l’Union européenne au Maroc, une table ronde virtuelle sur le thème de «L’industrie du conseil au Maroc : challenges et opportunités post Covid 19». Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des actions de l’Union européenne et de la BERD au profit des entreprises du secteur privé pour la relance et le développement de leur business, suite à la crise due à la pandémie. Destinée aux PME de toutes tailles et tous secteurs d’activité confondus, cette rencontre a pour objectif de diagnostiquer l’industrie du conseil à la fois au Maroc et à l’international. Elle met en lumière les barrières à la mutation des business models des cabinets de conseil et, enfin, souligne l’ampleur des opportunités induite par une telle transformation et les tendances à l’échelle internationale, expliquent les organisateurs de cet évènement. L’occasion a été pour les experts présents d’échanger autour de l’état des lieux de cette activité au Maroc et son avenir.

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Valorisation du conseil au Maroc

Nabil-benazzouz

Sur le plan de la valorisation du secteur, Nabil Benazzouz, président de la Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie (FMCI) a rappelé que la fédération à signé avec le gouvernement un contrat-programme en septembre 2018. Celui-ci englobe l’ensemble des activités de la FMCI (volet technique, volet numérique, le conseil, l’expertise ou encore la formation). Pour Nabil Benazzouz, l’activité fait face à plusieurs challenges majeurs, abstraction faite au contexte de la Covid-19. Il cite à cet égard l’amalgame fait quant aux spécialisations des cabinets de conseils, la sous-valorisation et la baisse des honoraires, et l’insuffisance, voire l’absence d’évaluation des prestations assorties de récompenses, label et de sanctions.

Ces défis se sont accentués avec l’avènement de la Covid-19, toutefois cette crise peut constituer une opportunité pour le secteur dans la mesure où c’est l’occasion de lancer de nouvelles réflexions au niveau institutionnel et pas seulement au niveau du métier. Pour l’expert, c’est une aubaine pour le conseil et l’ingénierie ce qui permettrait de créer de nouvelles perceptions et par la suite de nouveaux besoins de consulting occultés auparavant.

Fatima Zahra Mzioued Bennis

Pour Fatima Zahra Mzioued Bennis, présidente de l’Association des bureaux de conseil et de formation (ABCF) le contexte de la Covid-19 prouve au monde entier que «le conseil n’est pas une charge mais un investissement et un retour sur investissement», précisant par ailleurs que le nombre d’adhésions à l’ABCF a augmenté durant cette période. «Nous pensons que ce métier doit être valorisé, suivi et mis en avant», explique-t-elle ajoutant que le consultant doit aussi être formé afin de s’adapter au marché.

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Une industrie de plus en plus compétitive

Nabil Bayahya

Pour sa part Nabil Bayahya, président de l’ Association marocaine du conseil en management (AMCM) explique que «c’est une industrie qui aujourd’hui a une forme de maturité relativement importante mais qui reste quand même assez hétérogène», indiquant qu’aujourd’hui il y a des grandes enseignes internationales qui existent depuis une quinzaine d’années (qui opèrent à la fois au Maroc et sur le continent à partir de leur bureau à Casablanca ou Rabat) et une dizaine de cabinets nationaux qui se sont développés depuis une quinzaine d’années. «Ces deux structures représentent aujourd’hui à peu près les trois quarts du business consulting en stratégie management que nous estimons entre 700 et 800 millions de dirhams», précise-t-il.
Dans ce schéma on compte également les structures individuelles et les cellules internes de consulting qui se sont développées dans certaines organisations comme les banques et certaines multinationales. Au sein de l’activité liée à la stratégie consulting management, on compte à peu près 1000 consultants en cabinets. Pour ce qui est des donneurs d’ordre qui dominent ce secteur, les banques-assurances et le secteur public représentent à peu près trois quarts du volume des activités de ces cabinets, relève Nabil Bayahya. Il indique que la Covid-19 est venue accélérer les changements dans le secteur, notamment au niveau de la demande. On notera par exemple que celle-ci est orientée vers des petits projets moins budgétivores et de plus en plus ciblés. Ce qui constitue une opportunité pour l’émergence de petites structures.
Notons que durant la période de la Covid-19, la baisse du chiffre d’affaires au sein des membres de l’AMCM est de 15 à 30% ce qui représente presque la marge opérationnelle de ces cabinets.

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