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Covid-19, une opportunité de renouveau à saisir

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Le think thank Al Maali institute livre sa lecture de la situation actuelle

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L’après Covid-19 sera un peu corsé, mais tout dépend de la capacité des pays à contenir cette situation et à réussir leur transition tout en tirant les bons enseignements de cette phase.

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Décidément, le Covid-19 a le même effet sur les économies que sur le corps humain. Si certains métabolismes résistent au virus, d’autres succombent. Il en est de même pour l’activité économique des pays touchés. La crise sanitaire a certainement freiné l’élan de nombreux secteurs mais en même temps elle a propulsé d’autres sur le devant de la scène. Les branches rescapées sont celles qui évoluent constamment en termes de technologie, de culture et de modèle d’affaires. Les entreprises qui y opèrent survivront, donc, à la crise alors que celles qui présentent une résistance au changement, et malgré l’effort de réanimation, sortiraient avec de lourdes séquelles. Toutefois, ces constats ne sont pas valides pour les secteurs directement impactés, en l’occurrence le tourisme ou encore le transport aérien. C’est ce que soulignent les experts de Maali Institute, think tank dédié aux problématiques du secteur financier, notamment la finance «islamique». La filiale d’Al Maali Consulting Group vient de révéler une analyse portant sur l’impact de cette crise sanitaire sur l’économie nationale aussi bien sur le tissu entrepreneurial que sur la composante «finance». Une radioscopie positive dans la mesure où l’institut voit en ce Covid-19 un défi et un avantage. Le challenge étant de maintenir l’activité et réduire l’impact de cette crise. L’opportunité consiste par ailleurs à exploiter cette phase pour revoir le business model et le faire évoluer. Retour sur les principaux constats.

Technologie, culture et business model…

Selon Ahmed Tahiri Jouti, directeur des opérations au sein d’Al Maali Group, l’évolution technologique constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Le basculement vers un mode de travail digitalisé aurait été facile si le système d’éducation adoptait un mix raisonnable de cours présentiel et de cours en ligne ou encore si le secteur bancaire et assurances avait mis à jour les réglementations en termes de connaissance de clientèle et investi dans des solutions technologiques de reconnaissance et de transactions à distance. Même constat pour les administrations publiques et entreprises qui auraient réduit l’impact économique de la crise en basculant, au préalable, vers des plateformes digitales de traitement en cloud.
«Toute transformation digitale et technologique réussie nécessiterait une évolution culturelle et une revue du business model au risque de se voir bloqué en raison des résistances aux changements», relève-t-on de M. Tahiri Jouti qui liste par la même occasion des facteurs clés pour faire face à la crise. L’expert appelle à combattre les foyers de résistance aux changements en interne tout en restant à l’écoute des ressources humaines. Il recommande également de promouvoir la culture de leadership et la prise d’initiative au sein de l’entreprise.

Quel scénario post-crise pour le Maroc ?

Il va sans dire que cette crise sanitaire engendrera un changement profond des paradigmes sur tous les plans. L’après Covid-19 sera un peu corsé, mais tout dépend de la capacité des pays à contenir cette situation et à réussir leur transition tout en tirant les bons enseignements de cette phase.
Al Maali Institute est confiant en l’approche qu’adoptera le Maroc dans le futur. Se référant au think thank, le Royaume fera la différence une fois la crise passée. «Au Maroc notre capacité d’agir vite, de manière agile, innovante et intégrée va déterminer notre propension à réussir ou pas ce défi», explique Fadwa Chaker, conseillère en développement durable à Al Maali Institute. Pour ce faire, le post-Covid 19 exige, en premier, une vision intégrée du développement. «Il est aujourd’hui impératif plus que jamais de définir un plan d’exécution de la stratégie de manière transverse et coordonnée à travers les trois piliers à savoir l’Etat, le secteur privé et les organisations de la société civile», souligne Mme Chaker dans son analyse.
Et d’ajouter que «le Maroc pendant et après la crise doit faire appel à des mécanismes de gestion innovants où les entreprises se joignent à l’Etat pour traiter de la question sociale où la société civile engendre des idées innovantes pour stimuler de nouveaux modèles de croissance». Il est recommandé, également, d’adopter des mécanismes hybrides pour une croissance plus inclusive. Ceci passe par le système du Waqf qui selon l’experte serait bénéfique pour une croissance qui allie performance financière, bien-être social et équilibre écologique. Le mécanisme de Zakat, couplé aux technologies Fintech, est vu par Fadwa Chakir comme un levier de réduction des inégalités et de création d’opportunité d’autonomie financière.

Une aubaine pour la digitalisation des services bancaires

«Le recours limité aux agences physiques des banques dans le contexte actuel accélèrera la transformation du paysage bancaire dans le futur en favorisant les banques avec les capacités digitales plus fortes». Un constat fait par Mohamed Wail Aaminou, directeur général du cabinet Al Maali Consulting Group. A cet égard, les banques marocaines devraient tirer profit de cette crise en vue d’expérimenter une refonte radicale de leurs modèles opératoires et de les adapter à la nouvelle réalité du marché qui se profile. «La transition vers une banque digitale et agile n’est pas principalement un challenge technologique, les solutions sont en effet disponibles sur le marché et ont surtout déjà été déployée avec succès dans plusieurs contextes», peut-on relever de M. Aaminou. Et de conclure que «le challenge se situe plutôt au niveau de l’évolution du business model de la revue des processus opérationnels et support du changement organisationnel et finalement de la culture d’entreprise et de la conduite du changement».

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