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Crédit bancaire : ça repart !

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L’amélioration est de plus en plus nette depuis début 2017

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Alors qu’il n’y avait essentiellement que le secteur public qui dynamisait encore les financements à l’équipement sur les derniers mois, le secteur privé semble à présent reprendre du poil de la bête.

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Enfin des signaux d’éclaircie pour le crédit bancaire. Les dernières statistiques de Bank Al- Maghrib au titre des 4 premiers mois de l’année laissent penser que la production de financements à l’économie reprend progressivement le chemin de la croissance. Sur une année glissante, entre avril 2016 et le même mois de cette année, l’encours des crédits bancaires a en effet augmenté de 5,1%, à 808,5 milliards DH. Pour le Haut-Commissariat au Plan (HCP) le constat est vite fait. Dans sa dernière note de conjoncture pour le mois d’avril, l’institution évoque explicitement «une amélioration en cours du crédit bancaire». Certes, «les crédits des institutions bancaires ne sont pas encore parvenus à atteindre leur niveau de croissance potentiel», reconnaît le HCP, mais une légère amélioration est en cours depuis début 2017, dans la continuité d’une embellie observée en 2016, et ce, après l’évolution défavorable de 2015 qui était doublée qui plus est d’une montée des risques.

Ce qui retient surtout l’attention c’est que toutes les catégories de financements affichent une hausse d’encours sur une année glissante, alors que sur les derniers mois, il n’y avait quasiment que les financements aux particuliers qui se maintenaient à flot et qui permettaient aux établissements de réaliser encore de la croissance sur le crédit. Dans le lot, les financements à l’équipement se distinguent nettement avec une croissance plus importante encore que celle enregistrée par le total de crédits. Le stock de financements à l’investissement a en effet augmenté de 5,8% à fin avril sur une année glissante, à 152,2 milliards DH.

Là encore, un nouvel élément rend cette progression d’autant plus intéressante. Alors qu’il n’y avait essentiellement que le secteur public qui dynamisait encore les financements à l’équipement sur les derniers mois, le secteur privé semble à présent reprendre du poil de la bête.

Les financements aux particuliers maintiennent leur bonne forme

Les entreprises privées affichent en effet une croissance de leurs financements à l’équipement de 2,6% sur les 12 derniers mois. C’est certes moitié moins que le rythme affiché par les administrations locales et les entreprises publiques qui font, elles, croître leur encours de 5% sur la période. Mais il faut nuancer cet écart en gardant à l’esprit que le stock de financements du secteur privé établi à 92 milliards DH à fin avril est bien plus conséquent que l’encours des entreprises publiques (31,5 milliards DH) et des administrations locales (14,6 milliards DH). Cela est en tout cas encourageant quant à l’effort d’investissement des entreprises, un constat renforcé par la croissance appréciable du crédit-bail qui est lui aussi un indicateur de l’effort d’équipement. L’encours de financement de cette activité a crû de 6,1% sur les 12 derniers mois, à 47,7 milliards de DH. Sur le même registre des financements aux entreprises, les crédits de trésorerie sont loin de se porter aussi bien que le crédit à l’équipement. Ils se contentent d’une maigre progression de leur stock de 0,6% à 170,6 milliards DH. Mais en l’occurrence ce n’est pas la faiblesse de la demande des entreprises qui est à mettre en cause.
Dans un contexte toujours marqué par des délais de paiement à rallonge contraignants pour la trésorerie des opérateurs, l’on imagine bien que ceux-ci n’ont rien perdu de leur appétit en matière de financement de la trésorerie. Si le stock de ces crédits baisse, c’est vraisemblablement parce que les banques décident volontairement de restreindre leurs financements en la matière. Les professionnels rappellent en effet que les établissements examinent chaque année la situation financière des entreprises pour décider ensuite du renouvellement ou non des lignes de trésorerie accordées. Notons à ce titre que depuis le début de l’année, les financements de la trésorerie ont enregistré une baisse d’encours de 1,4%.

Les financements aux particuliers maintiennent pour leur part leur bonne forme. Le prêt habitat affiche une progression de son stock de financements de 4,8% sur les 12 derniers mois, à 191,7 milliards DH. Notons au passage que même le crédit aux promoteurs immobiliers qui a sensiblement chuté sur les derniers mois se reprend progressivement. Il affiche une hausse de 1,1% en glissement annuel, à 57,2 milliards DH, ce qui établit le total de crédits immobiliers à 251,4 milliards DH en croissance de près de 4% sur la période.

Les banques se montrent toujours aussi efficaces sur le crédit à la consommation.

Au moment où les sociétés spécialisées subissent une baisse de 4,5% sur leur encours de prêts personnels, à 21,9 milliards DH, les établissements profitent d’une insolente croissance de 4,8%, à 49,6 milliards de DH.

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Fini la braderie sur les crédits aux particuliers ?

Poussées à se concurrencer férocement sur le crédit aux particuliers, les banques ont fait d’importants sacrifices en matière de taux d’intérêt sur ce type de financements, ce qui s’est d’ailleurs fortement ressenti sur leurs marges d’intérêt sur l’exercice 2016.

Cette course aux taux bas qui s’est accentuée du fait du manque d’alternatives offertes aux établissements, pourrait à présent ralentir, voire s’inverser avec le début d’éclaircie qu’enregistre le financement aux entreprises. Cela se lit déjà dans la dernière enquête trimestrielle de Bank Al-Maghrib sur les taux de financement pratiqués sur le marché. Il en ressort que les banques ont légèrement augmenté les taux du crédit conso qui passent d’une moyenne de 6,64 à 6,71% entre le quatrième trimestre 2016 et le premier quart de 2017.

Il en est de même pour les crédits immobiliers qui montent de 5,15, à 5,35% sur la période. Les banques n’en sont pas restées là en fait et elles ont même augmenté les tarifs du crédit à l’équipement et de la trésorerie. Le taux débiteur global tous types de financements confondus passe ainsi de 5,17 à 5,48% dans l’intervalle.

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